S’il y en a bien une qui ne connaît pas la crise, c’est bien Netflix. Le succès de la plate-forme de streaming ne faiblit pas et pour palier ses pertes de catalogue (sur lesquelles elle communique toujours très peu, voire jamais), elle mise encore et encore sur ses propres productions. Dernière en date : Project Power avec Jamie Foxx et Joseph Gordon-Levitt. C’est bien gentil tout ça, mais de quoi ça parle ? De super-pouvoirs évidemment ! Toutefois, pour celles et ceux qui voudraient voir du Marvel, faites demi-tour car ce n’est pas la même ambiance…
Nous voici à La Nouvelle-Orléans où une nouvelle drogue vient de faire son apparition : la Power. Celle-ci offre pendant cinq minutes un super-pouvoir. Sur le papier, c’est attrayant, sauf qu’il y a deux petits soucis mineurs. Premièrement : on ne sait pas quel pouvoir on va obtenir. Deuxièmement : il y a une forte probabilité que ça ne marche pas et qu’on en meurt. Pas de quoi affoler les plus allumés qui se jettent dessus. Un business qu’un ex-soldat prêt à tout (Foxx), un flic borderline (Gordon-Levitt) et une jeune dealeuse (Dominique Fishback) veulent stopper.
Comme on le disait, pas de Marvel ici, néanmoins la branche de Disney et Netflix partagent une même passion pour le cahier des charges où on doit cocher des cases pour plaire au patron. Project Power ne fait pas exception et hormis son pitch, ne cherche nullement à voler au-dessus du radar. Tout y est calibré, générique, sans surprise. Le scénario va d’un point A à un point B sans faire d’écart et ne part jamais en quête d’inattendu. Le film coche les cases et ne s’enflamme jamais que ce soit dans ce qu’il raconte ou dans sa mise en scène. Au final, l’histoire se présente comme une mise en abyme de l’expérience du spectateur : on avale, on savoure cinq minutes, et on passe à autre chose. Une stratégie de consommation qui réussit à l’entreprise et dans laquelle il y a à boire et à manger comme on dit.
Project Power parvient à nous faire avaler la pilule
Faut-il pour autant enterrer Project Power, refusant son côté obscur de produit marketing ? Pas forcément. On peut être effectivement déçu – à défaut d’être surpris – de tomber sur un énième long-métrage grossièrement générique, mais il faut aussi savoir savourer les petits plaisirs de la vie. Ce qui nécessite de voir entre les lignes pour y dénicher de quoi nous redonner le sourire. Dès lors, les qualités de Project Power se révèlent à nos yeux gourmands.
Déjà, il serait hypocrite de lui reprocher l’ennui tant le film ne s’arrête jamais – à l’exception de ses séquences de rap poussives –, cherchant constamment à être rapide et furieux. Les presque deux heures passent comme une lettre à la poste avec plein de méchants à exploser. Transition tout en finesse pour parler de son côté gore. Sur ce coup-là, Project Power nous a fait penser à The Boys (Amazon Prime Video) avec sa joyeuse démonstration d’organes éclatés, même si les effets-spéciaux sont souvent risibles. Et puis il y a le casting évidemment. Joseph Gordon-Levitt nous rappelle à chaque scène qu’on l’aime et qu’il nous manque dans des œuvres plus majeures. Quant à Jamie Foxx, le garçon nous joue un dérivé de son personnage de Miami Vice et de Baby Driver, pour un résultat énervé où ça castagne à la moindre occasion.
C’est peut-être pour ça qu’on n’a pas envie de casser trop de sucre sur le dos de Project Power et qu’on ne refoule pas notre petit plaisir pris. Il se prend très peu au sérieux, ne cherche pas à cacher ses grosses faiblesses et s’assume pour ce qu’il est : une série B violente avec une dose de super-héros. Un mixte qui apporte un soupçon d’originalité aux deux genres et qui ne se présente pas comme autre chose qu’un objet de visionnage décomplexé, à savourer sur son canapé avec un coca et une pizza. Il s’agit d’une proposition, d’une alternative accessible qui ne se vend pas, mais qui s’offre. Libre à vous de vous laisser tenter ou pas par la petite pilule.
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Une daube sans nom
ce voit comme une serie lambda avec un certains budget, sans plus
Non désolé vous êtes bien trop sympas… la première moitié, pourquoi pas mais la deuxième partie (dernier tiers)… je me revoyais 25 ans en arrière à avoir loué une VHS de nanard typique des années 90 (le typique “direct vidéo” bien craignos). Persos débiles et insipides (le flic non mais sérieux? Vraiment?) et intrigue écrite au marqueur pointe épaisse sur une feuille bristol.
La différence? Des FX et une “prod” de qualité… mais ça reste du Kleenex.
J’interviens jamais mais là je pouvais pas laisser passer.