Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de préciser ce qu’est la série Watchmen par rapport à son matériau d’origine, à savoir le fabuleux comics d’Alan Moore et Dave Gibbons (et non pas le film de Zack Snyder). Au dire de Damon Lindelof, il ne s’agissait pas véritablement d’une suite à l’histoire, ni d’un préquel, ni même d’une adaptation libre. Il n’a pas totalement menti, même si on se trouve malgré tout davantage face à une suite. On peut arriver à suivre le show sans avoir lu l’oeuvre papier mais on ne saurait néanmoins que vous conseiller une lecture de rattrapage, l’intrigue et les personnages étant habités par les fantômes du passé. Nous vivons dans un monde qui connaît le Dr Manhattan et on nous le rappelle constamment. Vous voilà prévenus.
L’action se situe dans un univers alternatif où les justiciers sont devenus hors-la-loi. À Tulsa, les flics agissent masqués afin de lutter contre un groupuscule, les « Rorschach », qui n’hésite pas à s’en prendre à leurs familles. Dans l’ombre, la menace d’une nouvelle fin du monde semble se profiler…
Damon Lindelof joue les Ozymandias
Voilà, difficile d’en dire plus sans prendre le risque de vous spoiler des parties importantes de l’histoire. Une seule donnée essentielle est à retenir : c’est une série de Damon Lindelof. Le papa de Lost et The Leftovers n’a rien perdu de son écriture exigeante et s’il empreinte au comics, c’est pour mieux l’utiliser à ses fins. Comprenez que le show demandera toute votre attention pour essayer d’en démêler les fils et inutile de vous dire qu’après six épisodes, on a encore bien du mal à voir où il veut nous emmener.
Pourtant, comme à son habitude, il plante le décor assez rapidement, dès les quinze premières minutes précisément : Watchmen parlera de racisme. Le conflit mondial ayant été évité, c’est désormais le conflit idéologique qui habite les cœurs. Un problème profondément ancré, surtout au Sud de l’Amérique où se situe les événements. Mais Lindelof ne peut se contenter de donner son point de vue et il s’amuse régulièrement à détourner le fil rouge via des éléments dont on ne connaît pas encore la finalité. Le personnage de Jeremy Irons (Adrian Veidt / Ozymandias) incarne à lui seul toute la difficulté à situer Watchmen, pesant sur le cours de l’histoire sans que l’on comprenne le comment du pourquoi. Le showrunner nous a promis toutes les réponses à la fin de la saison, et on a une longue liste de questions.
Où sont les Watchmen ?
La première question est tout simplement : pourquoi Watchmen ? Au visionnage, on ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment que l’univers écrit par Moore ne sert que de prétexte à Lindelof et que ce dernier aurait très bien pu créer la même série sans se lier au smiley jaune et sa tache de sang. Attention, ça ne signifie pas qu’il y a peu de rapport avec le comics. Comme déjà dit plus haut, la série en épouse parfaitement la mythologie, notamment en ce qui concerne ses personnages. À ce titre, le travail réalisé sur Laurie Blake (Le Spectre Soyeux II) se montre admirable ,tant elle porte en elle la conséquence du passé. Un passé sur lequel le showrunner se permet d’apporter quelques retouches intéressantes pour se donner du grain à moudre. Tout est calculé.
Sauf qu’on ne ressent aucune nécessité à la chose. Bien que les deux mondes s’accordent parfaitement, on est sur une série de Damon Lindelof à 400% et les réfractaires au style du bonhomme risquent d’abandonner l’affaire sur la route, fans de Watchmen ou non. L’association des deux noms sent un petit peu le coup marketing… Watchmen est donc une série attendue qui risque de ne laisser personne indifférent, pour le meilleur ou pour le pire. Quant à savoir si elle est réussie, il faudra attendre le générique de fin pour conclure.
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Article qui sert à rien en fin de compte….
Tout comme votre commentaire…
et le mien aussi
Article qui fait la pub pour nous rappeler de regarder la saison