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[Alors on regarde?] Titans saison 1 : un show pas vraiment teen

Fin 2018, Titans débarquait sur DC Universe, la nouvelle plate-forme de streaming de Warner consacrée à ses super-héros, malheureusement limitée au territoire américain. Heureusement pour nous, la série qui a beaucoup fait parler d’elle, notamment pour son final – on y reviendra -, arrive chez nous aujourd’hui via Netflix qui a récupéré les droits de diffusion à l’étranger. 

Alors pour celles et ceux qui pensent que les Titans c’est les méchants du dessin animé Hercule (une référence glissée juste pour vous mettre la chanson dans la tête), une petite piqûre de rappel s’impose. La série est une adaptation live du groupe Teen Titans, une bande de « jeunes » super-héros dans lequel on retrouve, du moins ici, Robin débarrassé de Batman, Raven la fille du démon Trigon, Beast boy et Starfire.

Évidemment, pas encore de petits surnoms dans le show, sauf pour Robin, caution « connue » de l’équipe, puisqu’on se situe dans l’origin story rigoureuse, cette saison 1 tournant tout particulièrement autour de Rachel – future Raven – et sa généalogie. À noter que la série est produite et co-créée par Greg Berlanti, à qui on doit le Arrowverse, et par Geoff Johns, grand ponte des comics bossant désormais pour la branche super-héroïque de Warner. Bref, sur le papier, Titans était entre de bonnes mains.

Mais revenons à nos moutons. Si le show met en scène des adolescents et des jeunes adultes, on est frappés par le ton mature de l’ensemble très très loin du Green Arrow et de ses copains de la CW. Tout au long des onze épisodes (contre douze prévus initialement, là aussi, on y reviendra), Titans s’appliquera ainsi à développer des personnages en plein tourment, chacun tentant de savoir qui il est au plus profond de lui alors qu’il fait face à des situations extrêmes.

Si Rachel (Teagan Croft) est au centre du récit, Dick (Brenton Thwaites) doit trouver sa voie loin de Batman, Kory (Anna Diop / Starfire) part en quête de sa mémoire disparue et Gar (Ryan Potter / Beast Boy) cherche à définir sa nature, homme ou animal. Certes, la série questionne inévitablement sur le passage à l’âge adulte, mais interroge aussi sur la nature humaine et sur l’usage de nos capacités. Entre héros ou criminel, la ligne est fine et les Titans ont encore du chemin à parcourir avant de s’appeler la Young Justice.

Titans en met plein les dents

Forcément, les problèmes existentiels de nos surhumains et de Robin – dont le pouvoir est de maintenir en vie les autres, dixit lui-même – s’accompagnent d’instants violents et sanguinolents pour bien montrer qu’ils ont beau être jeunes, ils ont passé l’âge de jouer aux billes (encore que, il n’y a pas d’âge pour jouer aux billes). Dès le premier épisode, on est plongés dans un univers particulièrement noir et il suffit qu’un Dick Grayson masqué entre en scène pour que les os cassent, et que le sang se déverse.

Aux combats trop chorégraphiés, la série privilégie l’efficacité par une brutalité expéditive. Certaines séquences d’action viendront contredire ce schéma durant la saison, mais elles restent rarissimes. Les autres ne sont pas en reste et les corps brûlent, se font dévorer, possédés… la caméra montre la violence de nos « héros » et de leurs adversaires plein champ, histoire de brouiller davantage la frontière entre les deux. Finalement, les motivations diffèrent, mais les méthodes se veulent plus d’une fois similaires.

D’autant qu’au-delà des scènes d’action, l’ambiance se retrouve dans l’image avec une préférence pour la nuit, le brouillard ou les zones sous-éclairées. Peu surprenant que le scénario ait choisi des villes comme Detroit ou Chicago pour y situer des parties de l’histoire. Une atmosphère orageuse qui n’épargne pas les protagonistes, et pas seulement nos quatre figures de proue, le récit apportant régulièrement son lot de souffrance non sans sadisme par moment. Alors que l’ombre du démon plane, les blessures physiques et psychiques s’accumulent et promettent de sacrés stigmates lors de la prochaine saison. Une chose est certaine : les examens de conscience vont être nombreux tant la culpabilité paraît omniprésente à chaque instant.

Série facile, mais pas gratuite ?

Néanmoins, en prenant le parti-pris de bousculer sans cesse psychologiquement la petite troupe, Titans courrait le risque de tomber dans la facilité consistant à s’y attarder trop longuement. À quelques reprises, le show retarde volontairement l’avancée du récit par des larmoiements appuyés ou des redites. Certes, rien de trop ostensible, mais par petites touches, ici et là, on sent bien que la série veut en garder sous le coude en tournant légèrement en rond. Il ne faudrait pas trop qu’elle y prenne goût au risque de se transformer en… The Walking Dead.

On lui souhaite aussi de s’améliorer en ce qui concerne le personnage de Beast Boy qui cristallise à lui tout seul deux autres soucis de la série : des effets-spéciaux un peu pauvres – un tigre numérique assez moche dans le cas présent – et un manque d’homogénéité dans le traitement des personnages, ce cher Gar étant totalement sous-exploité contrairement à ses camarades.

Des problèmes qui ne gâchent cependant rien quant à l’appréciation globale d’une série qui parvient à proposer quelque chose de différent chez DC et qu’on tendrait à rapprocher des productions Marvel chez Netflix comme Daredevil (sans atteindre son niveau de qualité attention).

Surtout que côté référence, Titans a l’intelligence d’assumer son univers sans appuyer outrageusement ses clins d’œil (coucou Gotham). En parfait exemple, on peut citer un dernier épisode largement commenté où une figure super-héroïque célèbre fait son apparition – ainsi qu’une ribambelle d’autres personnalités connues – sans que la caméra ne s’y attarde vraiment, préférant jouer avec ce qu’elle représente plutôt que son incarnation.

Une idée imparfaite, mais ingénieuse et innovante. On comprend pourquoi la production a voulu finir sur ça – et sur une scène post-générique lourde de sens pour la suite ! (Bien qu’elle ait été rajoutée en dernière minute) – plutôt que sur un douzième épisode peut-être moins symbolique.

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Notre avis

Titans a encore des choses à améliorer mais la série semble s'intéresser vraiment à ses personnages et ne cherche pas à éviter la violence, qu'elle soit visible ou invisible. Il s'agit d'un show mature qui démontre beaucoup de potentiel pour la suite en espérant qu'il ne finisse pas par voler trop près du soleil par sa trop grande ambition.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
13 commentaires
  1. Bonne critique 😉
    Je suis passé outre le “bad buzz” du look de Starfire leaké à l’époque, et quelle bonne surprise !
    Fort potentiel pour la suite.

  2. Nul nul nul. J’ai stoppé la série après 5 épisodes à force d’hurler à chaque action stupide.

    Entre le scénario simplissime et prévisible, le jeu d’acteur malaisant ****** Raven et Robin au secours), les effets spéciaux digne d’un film low budget (les explosions ridicules, le tigre horriblement ma fait, les sauts genre quand Robin s’échappe du manoir de Wayne, j’ai repassé la scène 4 fois tellement ce passage est lolesque).

    En fait on dirait un Kick Ass format série mais sans le côté humour.

  3. Svp arrêtez avec ce mot dérangeant! MALAISANT n’existe pas, n’a jamais existé et est totalement affreux! Il faut arrêter avec ce vocabulaire de décérébré!

  4. Une simple recherche google permet de déterminer que ce mot existe bel et bien dans la langue française. Je crois bien que c’est votre cerveau que l’on a du mal à trouver ici 😉

  5. et non, pour être précis il est utilise en francais canadien et non reconnu comme mot de la langue francaise actuellement. C’est ce qu’on appelle un usage. Ce mot a existé puis disparut du fait de sa construction. Il sera peut etre un jour intégré qui sait.
    Pour résumé, c est juste une utilisation courante des ados, il apparait dans des livres canadiens mais clea n en fait pas un mot “francais”…
    Pour dam, et si il a existé il y a 2 siècles 😉

  6. J’ai vraiment mais alors vraiment pas accroché. le 1er épisode et c’est très certainement le seul que je verrai.

  7. Le fait que le JDG en fasse une bonne critique en lisant que c’est une série avec des teens, mais qu’on précise bien que c’est pas si teen car y a de la baston dure et mature pour seuls arguments (si perso bien travaillés, certe). C’est pas engageant.
    Et quand on ajoute qu’il s’agit d’une série NetFlix (son sponsor).

    Vous m’avez convaincu de passer mon chemin.

  8. J’en suis à l’episode 6 et pour le moment c’est une belle surprise. Le seul truc qui ne fatigue un peu c’est le fait d’evoquer bruce wayne et Batman sans cesse durant les episode (lors des flashbacks)  et de ne le voir qu’en ombre ou forme indistincte.  Un peu a la manière de la saison 1 de supergirl ou kara passe sa vie a s’envoyer des sms avec Clark sans qu’on le voit…  d’ailleurs le pire épisode de cette autre serie est celui ou l’on ne voit que les bottes de superman qui est inconscient durant 50 min d’antenne.  Chose réglée a la saison 2 ou un acteur joue enfin le role de superman.  Esperons la meme chose pour titans avec les apparitions de batman si il doit y en avoir! .

  9. La deuxieme partie de la saison est clairement moins bien que la premiere avec des episodes à vide et beaucoup plus d’incohérences.  On dirait que les scénaristes ne savaient plus ou aller…
    Un dernier episode qui rattrape le coup mais qui fini au milieu d’une scene ce qui fait plus début de saison que fin de saison.

  10. Ce n’est pas un probléme de trouver un acteur…

    Mais comme dans Supergirl Saison 1 ou ils n’avaient pas le droit d’utiliser Superman ,Titans (et Gotham mais Fox n’a aucune chance) a le même probléme avec Batman .
    Je doute que Warner leur donne le droit de l’utiliser dans une série TV, ils pensent encore que le personnage est bankable au cinema.
    Le Showrunner de Titans par contre  espère que Warner finira par céder.

    Avec la venu de Batwoman dans l’Arrowverse, l’absence de Batman est de plus en plus inexplicable.

    Mais on n’ est pas dans un film ou Venom existe sans que Spiderman ne soit nommé (un non sens total au nom du profit) n’ayant aucun respect pour le personnage.
    Les séries Dc essayent de trahir le moins possible, et préfère trouver des astuces pour contourner les restrictions que leur impose Warner.

  11. Ce n’est en rien une série Netflix, c’est diffusé aux USA sur le nouveau site de Streaming de Warner et DC Entertainment, c’est d’ailleurs précisé dans l’article.

    Netflix diffuse de nombreuses séries qu’ils n’ont absolument pas produit, si une chaine française en achète les droits, elle peux même disparaître du site.

  12. Comment s’attacher à des personnages sadiques ? D’autant que leur violence n’est jamais questionnée dans l’histoire.

Les commentaires sont fermés.

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