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Lazarus : 3 bonnes raisons de vous ruer sur la nouvelle série du créateur de Cowboy Bebop

On aurait tendance à dire que, lorsque le papa de Cowboy Bebop parle, on l’écoute. Shinichirō Watanabe est de retour aux affaires avec Lazarus, une série qui emprunte beaucoup à son magnum opus. Une bonne raison de se lancer ?

La première chose qui nous frappe avec Lazarus, c’est le relatif silence qui entoure le lancement de la série – sur Max en France avec un épisode par semaine – alors que sur le papier, elle devrait faire grand bruit. Il s’agit tout de même du nouveau bébé de Shinichirō Watanabe, père d’une œuvre entrée au Panthéon de l’animation japonaise (si si, c’est factuel) : Cowboy Bebop. Un homme qui a su plusieurs fois se réinventer tout en conservant son style reconnaissable, notamment autour de productions comme Samurai Champloo ou Space Dandy. Sur Lazarus, il bénéficie même de l’aide de Chad Stahelski, un nom désormais bien connu par les fans de la licence John Wick, sur les séquences d’action. Alors que demander de plus ?

Nous sommes en 2055, dans un futur assez éloigné de notre réalité, mais pas assez pour qu’on ne sente pas le fond de vrai qui va suivre. Il y a trois ans, le Dr Skinner a créé un médicament miracle annihilant toute douleur et guérissant nombre de maladies, Hapna. Le monde entier s’est jeté dessus alors que Skinner, lui, disparaissait mystérieusement. Aujourd’hui, Skinner est réapparu avec un message lugubre, l’Hapna tuera quiconque en a pris dans un délai de trente jours. Lui seul possède l’antidote. Une organisation secrète met en place une cellule composée de cinq agents pour retrouver le scientifique avant que l’humanité ne soit condamnée.

1 / Pour les nostalgiques de Cowboy Bebop…

Dès le générique, les fans de Spike, Faye, Jet, Ein et Ed se sentiront comme à la maison. Watanabe, qui n’a jamais eu peur de sortir des créations diversifiées, semble vouloir regarder dans le rétroviseur en proposant une série dont l’inspiration n’est jamais très loin de son plus grand chef-d’œuvre. Et on ne parle pas uniquement d’une bande-son jazzy et d’un groupe de héros hétéroclite, qui sont davantage une marque de fabrique. Non, les similitudes se jouent sur plusieurs niveaux. Le plus évident est dans la composition du dit groupe. Bien qu’il y ait des nuances, il paraît difficile de ne pas rapprocher son Axel, amateur de kung-fu et de parkour à la nonchalance affichée de Spike. Doug est un chef d’équipe au sang-froid rappelant Jet. Eleina est une jeune hackeuse lorgnant du côté d’Ed…

Trois Bonnes Raisons Lazarus
© Max

Même son de cloche au niveau de la direction artistique. Si l’environnement diffère, on y retrouve cet aspect désaturé, métallique, certains décors rappelant la carcasse des vaisseaux de son modèle. Les génériques d’introduction et de fin semblent reprendre les codes de ceux qu’on a tant appréciés des années plus tôt. Dans les cinq épisodes qui nous ont été proposés, bien que la construction narrative soit complètement différente, il y a toujours ce goût de l’échec. Et puis que dire du petit compte à rebours concluant chaque épisode, dont la police rappelle le fameux “See you Space Cowboy”.

2 / … qui ne veulent pas s’arrêter à Cowboy Bebop

Présenté comme ça, Lazarus laisse effectivement penser que Watanabe est pris en flagrant délit de manque d’originalité. Néanmoins, la série développe ses propres armes qui lui permettent de s’autoriser la référence tout en évitant le recopiage. Le créateur, tout comme la société, a évolué et reste en phase avec les préoccupations de son temps. Les entreprises pharmaceutiques, les puissants, les pauvres, les tabloïds, l’écologie… L’auteur se sert de sa situation initiale pour égratigner un système et pose la question de savoir si l’humanité mérite réellement d’être sauvée, non tourner l’affaire en dérision par moment. Loin du nihilisme de Bebop, Lazarus est une inquiétude moderne.

Lazarus Équipe
© Max

Le show se démarque également dans sa manière de faire et l’apport de Chad Stahelski au projet est évident, surtout dans un premier épisode résolument tourné vers l’action avec l’évasion spectaculaire d’Axel, mixte entre le souci de réalisme de Chad et la théâtralité chère à Shinichirō. De même dans le troisième épisode où le combat va renforcer les liens entre les personnages et prendre la forme d’une danse. Le studio MAPPA (Chainsaw Man, Jujutsu Kaisen) a fait un gros travail pour rendre le tout le plus fluide possible. L’un des exemples les plus pertinents de la distance prise entre le Watanabe de Bebop et celui de Lazarus réside dans le personnage de Chris, femme fatale très loin de la sexualisation de Faye Valentine.

3 / Un océan de promesses

Tout n’est pas parfait dans Lazarus, du moins dans les cinq épisodes que nous avons vus. L’urgence de la situation ne semble jamais un vrai problème, les conséquences de l’annonce sur la population – hormis une séquence narrative introduisant chaque épisode – restent majoritairement invisibles et le développement des personnages est pour le moment réduit au strict minimum. Sauf que cela ne parvient pas à entacher le plaisir pris devant la série parce qu’on sent bien que les réponses arrivent, que Lazarus a encore beaucoup de cartes à jouer et qu’elles promettent de grandes choses.

Lazarus Max Cowboy Bebop
© Max

Un espoir porté par notre foi en Watanabe, évidemment, mais, surtout, car on voit que le show a une direction établie, nous offrant quelques éléments de réponses au compte-goutte, dévoilant le passé de nos protagonistes au détour d’une phrase… Dès qu’on pense qu’elle va tourner en rond, l’intrigue fait un pas en avant, annonçant que nos attentes seront récompensées. On sera au rendez-vous. See you Lazarus.

À noter que Max ne propose la série qu’en version anglaise ou française et non pas le doublage japonais original. Un mauvais point pour la plateforme.

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