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In The Lost Lands : faut-il aller voir le film d’action post-apocalyptique par le papa de Game of Thrones ?

Non. Surtout pas. Absolument hors de question. Aucune chance. Quelqu’un est sorti de la salle en pleine séance. Puisque vous y tenez, on vous explique pourquoi NE PAS aller voir In The Lost Lands.

Vous n’êtes pas sans savoir que lorsqu’un film est montré à la presse avant sa sortie en salles, c’est pour faciliter la promotion de ce dernier en espérant que les critiques lui fassent un bon écho. Il existe plusieurs raisons pour que ces projections en amont n’aient pas lieu. L’une d’elles est que le distributeur ne souhaite pas le montrer, par ordre de la maison-mère américaine par exemple, ou parce qu’il sait déjà que le long-métrage a des grandes chances de se faire descendre. On ne saurait présumer quelles étaient les causes de l’absence de ces projections presse concernant In The Lost Lands, toutefois le peu de séances proposées par les exploitants maintenant que la production est accessible au public semblait confirmer l’hypothèse de l’accident industriel.

Pourtant, comment ne pas avoir un minimum confiance dans le projet lorsque l’on voit les personnes impliquées ? Après tout, Paul W.S. Anderson à la réalisation, lui qui a conquis le box-office avec sa saga Resident Evil – prouvant que la quantité ne faisait pas la qualité, pour un budget de 55 millions, soit la moyenne de ce dont il a l’habitude. Une affiche occupée par Milla Jovovich, star de cette même licence Resident Evil et femme d’Anderson à la ville, et Dave Bautista, qu’on ne présente plus. Et enfin, un scénario inspiré directement d’un roman de George R.R. Martin, le papa de Game of Thrones. Qu’importe le résultat final, sur le papier tout semble réuni pour qu’In The Lost Lands trouve un minimum son public. Non ? Non.

In The Lost Lands (2)
© Constantin Film

L’histoire de In The Lost Lands

Apparemment toujours traumatisée par la fin de la licence Resident Evil, Milla Jovovich garde presque le même patronyme et incarne Alys la grise, une sorcière maudite dans un monde post-apocalyptique où l’humanité survivante s’est concentrée au sein d’une seule cité. À la recherche d’un immense pouvoir, la reine de la ville lui confie une mission périlleuse au sein des dangereuses Contrées perdues.

Afin d’honorer son marché, Alys va faire appel à un chasseur expérimenté, le redoutable Boyce (Dave Bautista) pour qu’il la guide jusqu’à l’objet de sa quête. Mais entre une armée de fanatique religieux et les monstres habitants ces territoires désolés, rien ne leur garantit qu’ils reviendront en vie.

Mais, alors, pourquoi c’est nul ?

1 – un massacre visuel

On vous le disait tantôt, mais cette production a bénéficié d’un budget plutôt confortable de 55 millions, soit quasiment le même montant qu’un opus de Resident Evil. Cela tombe bien, on y retrouve la même laideur qu’un RE : chapitre final, le réalisateur filmant ses acteurs devant un fond vert avec des décors numériques mal finis et jamais crédibles. Tout est moche, vide, et on passe d’un tableau à un autre avec la sensation d’être dans une cinématique de jeu vidéo. Mais un jeu vidéo sorti en 2010.

Le pire étant que Paul W.S. Anderson a voulu habiller son film d’une ambiance post-apocalyptique à la Mad Max en jouant sur une constante brume orange flou et des flares en veux-tu en voilà. Autrement dit, l’image n’a que deux tons de couleurs : orange et noir. Qu’il nous balance un tank monté sur un train ou une ville avec des crânes partout, tout est risible et déjà-vu. Mention spéciale à cette cité, la dernière de l’humanité, on le rappelle, qui paraît aussi fourmillant de vie que la petite commune de Saint-Roustan à 3h du matin.

In The Lost Lands (1)
© Constantin Film

2 – Personne devant, ni derrière la caméra

On tombe facilement sur Paul W.S Anderson, mais en réalité on n’est même pas sûrs qu’il soit derrière la caméra. Le bonhomme n’a jamais été connu pour faire du grand cinéma, mais il y avait au moins ce petit côté vilain garçon généreux. Ici, on a davantage le sentiment que la caméra a été confiée à un assistant et que ce dernier est fan de Zach Snyder. Zach Snyder période Rebel Moon / Army of the Dead avec une pluie de ralentis faussement cool. Le monteur lui-même a lâché l’affaire et on se mange des combats ultra-charcutés où régulièrement un personnage peut se trouver à un endroit, puis à l’opposé le plan suivant. Et on ne vous parle pas des nombreuses ellipses et des coupes sèches qui donnent l’impression d’assister à une succession de scénettes.

Les acteurs ne font pas mieux et concernant nos deux principaux (les autres n’existant de toute façon pas), Milla Jovovich se contente de nous rappeler combien Resident Evil lui manque en rejouant exactement la même partition de la femme-fragile-finalement-guerrière-badass au point où on pourrait penser qu’In The Lost Lands est une suite directe de la franchise. Quant à Dave Bautista, son corps est là, mais son esprit est parti se commander une pizza. Le tandem étant également producteur du bousin, on a envie d’être cyniques et de penser qu’il n’y a qu’une affaire de sous là-dessous.

3 – L’écriture d’un mauvais jeu de rôle

Enfin, difficile d’accuser George R.R. Martin, n’ayant pas lu cette nouvelle issue d’Amazons II de 1982, mais tout porte à croire que l’écrivain n’avait pas encore bien aiguisé ni sa plume ni son imagination à l’époque. Évidemment que l’univers est mal exploité dans le cas présent, néanmoins qui est le fautif entre le romancier et le réalisateur quand on doit subir une pseudo sous-intrigue politique à base de religion, une romance à deux balles et des mix entre métamorphe et loups-garous, sorcière et guerrière… tous les personnages paraissent venir d’un mauvais jeu de rôle avec des idées piochées ici et là et mis au mixeur.

Des protagonistes dont la profondeur ne sera jamais un sujet dans le film, car on se contente de nous balancer du passif sans nous en donner la nature. En quoi la sorcière est maudite ? Comment marchent ses pouvoirs ? Pourquoi Dave Bautista rend toutes les femmes amoureuses ? Si le ridicule ne tue pas, In The Lost Lands a le mérite d’essayer.

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