Attention, le papier qui suit sur Le Grinch va cumuler bon nombre de jeux de mots, tous plus médiocres les uns que les autres, autour des fêtes de Noël. On se sentait obligés de vous prévenir car faute avouée, à moitié pardonnée il paraît et on ne voulait pas que vous nous enguirlandiez (et d’un !) après coup.
Mais au fait, c’est quoi le Grinch, ou plutôt c’est qui ? Tout simplement un être tout de vert habitant du côté de Chouville, village imaginaire où tout le monde respire le bonheur, surtout en période de fête de Noël. Et pour notre rabat-joie de service, c’est juste le pire moment de l’année. Cette fois-ci il est bien décidé à gâcher le 25 décembre de ses voisins en volant cadeaux, sapins et décorations festives.
Posons tout de suite la question qui fâche : ce film animé est-il nécessaire alors que l’imaginaire collectif a encore en mémoire le métrage de 2000 ? Nécessaire non, utile et agréable sans aucun doute. Tout simplement parce qu’il faut bien admettre une chose : l’histoire du Grinch et la morale qu’elle amène ne sont pas le reflet d’une époque, mais possèdent une universalité qui rend l’ensemble intemporel. On y parle d’amour de soi, de l’autre, de solitude, de partage et on y célèbre Noël avec les meilleures – et les pires – intentions du monde. Et puis face à un film live qui subit les outrages du temps au niveau des effets visuels, un long-métrage d’animation était peut-être le meilleur moyen de faire resurgir un message dont la validité demeure. Puis il faut l’avouer, la cible n’est pas ceux qui ne jurent que par Jim Carrey.
Le Grinch que les enfants adorent
Parce que si nous nous sommes surpris à être emballés par le film, ce n’est rien à côté des petites têtes blondes (ou brunes, ou rousses) qui en prennent plein les yeux avec un monde coloré et pensé pour eux. Chouville est une sorte de parc d’attractions bourré de sucreries et l’antre du grincheux de service regorge de trésors d’inventivité qui excitent l’imaginaire. Si on rajoute à ça des personnages drôles et attachants, autant dire que le degré de « mignonitude » atteint des sommets.
Et même si, dans le fond, le Grinch rappelle obligatoirement la saga Moi, Moche et Méchant (du même studio) tant les ressemblances sont frappantes, le film ne sent pas le sapin pour autant. La comparaison s’efface rapidement devant l’indéniable plaisir pris que ce soit visuellement – la qualité de l’animation est d’ailleurs à souligner – ou narrativement avec un humour qui frappe toujours juste. Oui, même notre petit cœur d’adulte parfois trop cynique n’a pas résisté au charme de ce poilu vert et de son fidèle compagnon.
Bon, allez, pour jouer (très légèrement) les gâcheurs de fête nous aussi, on glissera juste un mot sur leur version de Noël qui prendra bien soin de glorifier notre cher Père Noël version Coca en zappant totalement le côté religieux de l’événement. Sauf qu’il faut le reconnaître, la morale cherchant à rassembler les gens, le personnage s’y prête davantage que Christ, Jésus Christ. On ne saurait donc lui reprocher.
Une équipe investie
On ne peut pas dire non plus que les réalisateurs ont pris leur mission à la légère. Dès les premières minutes, Yarrow Cheney (Comme des Bêtes) et Scott Mosier se lancent dans une mise en scène virevoltante et rythmée pour nous offrir une évasion totale qui ne souffre d’aucune longueur. On a de jolis plans qui appuient parfaitement le timing humoristique, sur le fond comme la forme.
Enfin, un mot pour saluer la prestation vocale de Benedict Cumberbatch – tout comme celle de Laurent Lafitte par chez nous – chez qui on note des faux airs de son Sherlock, la pointe de sensibilité en plus. Mais bon, ce n’est pas comme si on découvrait les talents de doubleur du bonhomme.
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