Tristement célèbre pour avoir assassiné et torturé au moins 36 jeunes femmes dans les années 1970, Theodore Bundy avait déjà fait l’objet d’une mini-série documentaire poignante réalisée par Joe Berlinger en début d’année. Cette fois, le cinéaste est de retour sur Netflix avec Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, un long-métrage fictionnel inspiré de l’histoire de Ted Bundy, depuis ses brillantes années à l’université de Washington jusqu’à son exécution le 24 janvier 1989 en Floride.
Une (presque) rom-com
Ted Bundy (Zac Efron) est beau, intelligent et charismatique. À 20 ans, le jeune américain est étudiant en droit, et participe à la campagne Républicaine pour l’élection de Nelson Rockefeller. En 1969, il rencontre Elizabeth Kloepfer (Lily Collins), une jeune mère célibataire en mal de relation amoureuse. À première vue, le film Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile débute comme une comédie romantique. Mais le bonheur apparent de la petite famille s’effondre en 1975, quand Ted est arrêté pour enlèvement et tentative d’agression criminelle dans l’Utah. Pendant près de 15 ans, les procès et les accusations vont s’enchaîner à l’encontre du personnage, qui persiste à clamer son innocence malgré les témoignages et les preuves qui s’accumulent contre lui. Une innocence à laquelle Bundy va tenter de nous faire croire jusqu’aux dernières heures de sa vie, entraînant sa compagne Liz dans des années de calvaire et de doute.
Pendant tout le film, c’est par le prisme du personnage et de ses rapports aux femmes (vivantes) qui l’entourent que la narration va se construire. Qu’il s’agisse de Liz, de la mère de Ted ou de Carol Ann Boone, qui deviendra sa femme quelques années avant son exécution, Joe Berlinger fait exister le personnage de Ted Bundy au travers ses relations. Le dénouement du film est particulièrement intense, et s’il prend quelques libertés avec la réalité historique, il permet surtout d’entrevoir une lueur d’espoir dans la tentative de reconstruction de Liz, victime collatérale de son ex-conjoint.
Du documentaire à la fiction
L’histoire de Ted Bundy a terrorisé l’Amérique dans les années 1970, et force est de constater qu’elle suscite encore de nombreux fantasmes. Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile est tourné de manière frontale, presque détachée de la vie de ses protagonistes. Une fiction qui porte clairement les stigmates du documentaire, également réalisé par Joe Berlinger, et diffusé en janvier sur Netflix. S’il n’est pas forcément nécessaire d’avoir vu le reportage avant de découvrir le film, les deux œuvres sont étroitement liées, et il est vraiment indispensable de visionner la série documentaire en complément. L’occasion de découvrir que sous couvert d’une œuvre fictionnelle, de nombreux détails ou répliques du film sont rigoureusement fidèles à la réalité. Un réalisme presque didactique, rendu possible grâce au traitement médiatique sans précédent réservé aux procès de Ted Bundy à l’époque.
Pour endosser le rôle du charismatique Ted Bundy, Joe Berlinger nous offre un Zac Efron étonnamment convaincant. Étiqueté égérie Disney depuis ses débuts dans High School Musical, et plutôt habitué aux comédies absurdes, l’acteur signe ici une prestation juste et efficace, à l’image du reste du casting, incarné par Lily Collins, John Malkovich ou encore Kaya Scodelario.
Extremely Wicked
Malgré l’atrocité des meurtres perpétrés par Ted Bundy, le film réalisé par Joe Berlinger prend le parti de la sobriété. Aucune scène de violence ou d’agression n’est montrée avant la 98e minute du film, moment où le personnage passe enfin aux aveux. Une sobriété dans le traitement narratif qui contribuerait presque à semer le doute sur la réelle culpabilité de Ted Bundy, pour finalement se terminer en apothéose. Dans la même lignée que la série documentaire, la conclusion du film s’articule autour de plusieurs explications complémentaires et didactiques sur l’affaire, ainsi que sur quelques images d’archives des procès, qui constituent une porte d’entrée assumée vers le documentaire Ted Bundy : Autoportrait d’un tueur. Le titre du film Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, constitue lui-même une référence directe aux paroles prononcées par le juge Edward Cowart au moment de la condamnation à mort de Ted Bundy.
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A noter aussi la présence de Jeffrey Donovan (Burn Notice) en tant qu’avocat (on le reconnait moins bien avec son look retro mdr)
SPOILER
Il y a un truc que j’ai pas compris du tout, c’est que pour moi dans le film, Ted est innocent, pourquoi ? Parce que vers la fin, la fille raconte à son collègue (celui en kiffe sur elle) que c’est elle qui a balancé le nom de Ted Bundy, et en disant qu’il conduisait aussi une VW, couleur beige, sauf que le flic au téléphone lui dit que ce n’est pas la bonne couleur de voiture donc pas le bon mec.. Et à partir de ce moment là (ne connaissant pas l’histoire de ce serial-killer), je me dis qu’il est vraiment innocent le pauvre. Je m’imagine même à ce que ce soit Carole Anne ou même le collègue de boulot de son ex haha Sauf qu’en aucun cas elle va le lui dire et il termine en écrivant sur la vitre et là jme dis qu’il bluffe .. puis il est exécuté.
En tout cas, super casting et réalisation.
Le documentaire était vraiment excellent et passionnant. Je vais donc regarder le film avec intérêt
Le (vivantes) m’a bien fait rire :’D
D’où l’intérêt de regarder le documentaire aussi … en fait, à ce moment de l’enquête, les flics savent déjà que celui qu’ils recherchent a une voiture beige et le prénom de « Ted » a été cité en témoignage… le policier tente juste de rassurer liz parce qu’il se rend bien compte qu’elle est très impliquée dans la vie privée du suspect et il ne faut surtout pas qu’elle panique en raccrochant… ce qu’elle fini par faire, hélas pour elle … sinon, elle aurait eu la certitude d’avoir fait le bon choix bcp plus vite … le réalisateur nous met à la place de liz volontairement pour nous semer le doute aussi 🙂