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[Critique] Enola Holmes parvient-elle à surpasser Sherlock ?

Sœur cadette du détective emblématique imaginé par Sir Arthur Conan Doyle, Enola Holmes apparaît pour la première fois dans une série de romans pour adolescents écrits par Nancy Springer, une auteur américaine qui a fait des détournements de personnages sa spécialité. Alors que Sherlock croule déjà sous les adaptations sur petit et grand écran, c’est au tour d’Enola d’avoir son propre film sur Netflix. Overdose ou originalité ? Réponse dans la critique.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les fans de Sherlock Holmes ont de quoi se faire plaisir, en particulier sur Netflix. On y trouve l’excellente adaptation à la sauce moderne du détective privé -incarné par Benedict Cumberbatch- avec la série Sherlock de Steven Moffat, ou encore le film de Guy Ritchie, Sherlock Holmes : Jeu d’ombres, des productions qui font toutes deux honneur, à leur façon,  à l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle. Rien de surprenant à ce que Netflix ait décidé de capitaliser sur l’univers du célèbre détective avec un nouveau personnage, Enola Holmes.

Pour élaborer un personnage qui se démarque de son célèbre grand frère, Netflix a misé sur deux de ses acteurs fétiches, l’une connue pour interpréter Eleven dans Stranger Things, l’autre pour jouer Geralt de Riv dans la série The Witcher. Le problème, c’est que Millie Bobby Brown (Enola Holmes) est bien plus crédible dans le rôle d’une cobaye du programme Mk-Ultra adepte de la télékinésie que dans celui d’une détective privée de 16 ans qui s’improvise experte du Ju-jitsu. Quant à Henry Cavill, il campe un Sherlock Holmes assez transparent mais néanmoins relativement convainquant. Ceux qui placent leurs espoirs dans le talent de l’excellente Helena Bonham Carter (Eudoria Holmes, la mère d’Enola, de Sherlock et de Mycroft) risquent de déchanter assez vite : l’actrice britannique ne fait que de très courtes apparitions, même si son rôle est important dans l’intrigue.

L’intrigue, justement, s’appuie principalement sur le premier roman de Nancy Springer consacré à Enola Holmes, La Double Disparition. Le titre est limpide : Enola devra résoudre deux mystères, la disparition de sa mère et celle d’un Lord anglais. Si la comparaison avec les enquêtes de Sherlock Holmes n’a pas lieu d’être -Enola Holmes s’adresse à un public adolescent- l’aventure de la jeune détective reste très convenue. L’investigation de la jeune sœur Holmes avance surtout grâce à des jeux de mots, des coupures de journaux voire de simples coups de chance. Mais ce ne sont pas ces éléments, ni le manque de rebondissements, ni les quelques incohérences qui gênent le plus le scénario.

Le problème c’est que, dans le petit monde des adaptations de la littérature jeunesse, “Enola Holmes” reste une œuvre très classique pour ne pas dire cliché. On assiste plus à une aventure qu’à une investigation proprement dite, alors qu’une enquête prenante est peut-être le minimum que l’on aurait pu attendre du film. Le personnage d’Enola Holmes souffre également de certains poncifs de la littérature jeunesse : la jeune fille est toujours pleine d’entrain, n’a jamais de mal à triompher de ses adversaires, etc. Evidemment, toutes ces erreurs de début de parcours ne demandent qu’à être corrigées dans d’éventuelles suites.

Les scènes d’action ne sont pas époustouflantes mais restent correctes, l’ambiance de l’Angleterre de la fin du XIXème siècle est relativement bien traduite grâce aux costumes et aux décors, et la narration reste très claire puisqu’on a affaire à une Millie Bobby Brown beaucoup plus bavarde que dans Stranger Things qui n’hésite pas à briser le quatrième mur pour expliquer au spectateur ce qu’il se passe. Enola Holmes échappe à l’écueil de constituer un simple copier-coller plus jeune et féminin de Sherlock. Hélas ça n’en fait pas un personnage original pour autant.

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Notre avis

Il y a deux façons bien distinctes de voir Enola Holmes. Soit on l'interprète comme une introduction convenue mais efficace de ce nouveau personnage qui devrait vraisemblablement briller dans une ou plusieurs suites. Soit on estime qu'il s'agit d'une tentative infructueuse de mettre en avant un personnage à l'origine absent de l'entourage du plus célèbre détective privé au monde. On espère une enquête plus élaborée dans le prochain opus s'il voit le jour.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 5 / 10
13 commentaires
  1. je vais pas mentire j’ai juste regarder parce que millie bobby brown.. sinon j’aurai pas regarder…
    apres c’est pas mon genre de filme..mais sa passe..mais c’est pas mon genre de filme…

  2. Sherlock Holmes tout a fait convaincant…. Euh non dans les livres il n’a jamais été une personne compréhensive montrant de l’empathie comme il me fait dans cette série… Ça n’a rien a voir avec le personnage, de la même manière que Mycroft est censé etre encore plus intelligent, alors que son traitement dans la série est très peu subtile.
    Je n’ai rien contre le personnage principal, mais les deux personnages connus sont vraiment trop netflixisés.

  3. Plus de 200 adaptations en films ou séries (et davantage si on compte le théâtre) de ce personnage, donc ” Ça n’a rien a voir avec le personnage” est un peu naïf vu tous les changements opérés au fil des décennies 🙂

  4. Ce film n’est vraiment pas palpitant, faussement décalé, et l’actrice principale finit par être agaçante au bout d’un moment. Quand à Sherlock Geralt de Superman, je trouve cet acteur vraiment sympa, mais par contre il n’est pas très convainquant…

  5. Alors en fait la série Sherlock et ce film n’ont vraiment rien à voir.
    Et les deux n’en sont pas moins excellents, mais juste chacun à sa manière :).

  6. De ce que j’ai compris, dans les derniers romans Sherlock Holmes de Conan Doyle, Sherlock est bien plus empathique et c’est d’ailleurs pour cela que Netfllix a eu des soucis avec les héritiers du romancier. Netflix se serait facilité la vie si en effet il avait adapté le Sherlock que tout le monde connait, froid,distant, hautain voire même dédaigneux mais je trouve qu’ils ont fait preuve de courage et d’originalité en adaptant un Sherlock moins connu mais qui existe pourtant bel et bien dans les romans.

  7. C’est amusant comme je suis rarement d’accord avec les critiques de JDG. Si vous attendiez une petite soeur de 16 qui, dès sa première enquête, se révèle aussi forte que son frère, moi cela m’aurait énervé. J’ai trouvé dans ce film (je n’ai pas lu les livres) beaucoup de fraicheur et de légèreté avec une actrice comme MBB qui n’allait pas jouer une experte détective de 25. Donc, oui ce n’est pas le film de l’année, mais moi j’ai passé un bon moment … et cela reste le but principale de ce genre de film.

  8. Je parle du personnage des romans, évidemment si c’est une adaptation des adaptations, il est alors d’autant plus éloigné

  9. Oui mais quand le personnage existe davantage en tant qu’adaptation, c’est un peu naïf ( je me répète) de définir son identité seulement à partir du matériau source ^^

  10. ******* j’ai cru que vous parliez du Joueur du Grenier qui avait donné son avis, j’étais prêt à aller chercher sur YT… Et puis ensuite j’ai compris, dommage 😁

Les commentaires sont fermés.

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