Ces dernières années, le monde a connu deux bouleversements majeurs. Tout d’abord, il y a eu le mouvement #MeToo qui tend à revaloriser le rôle de la femme au sein de chaque sphère. Puis évidemment la pandémie de COVID qui continue de bouleverser nos modes de vie. On pourrait donc facilement supposer que l’arrivée de Y, le dernier homme sur nos écrans tombe à point nommé.
En effet, la série, tirée du comics éponyme de Brian K. Vaughan et Pia Guerra, explore un monde post-apocalyptique où tout mammifère doté du chromosome Y décède brutalement. Tandis que les femmes tentent de survivre sans les hommes, Yorick et son capucin Esperluette sont les derniers mâles encore vivants. Pourquoi ? Comment ? Ils vont tenter de le comprendre en traversant les États-Unis sous la protection de la mystérieuse et dangereuse Agent 355.
Des thématiques qui trouvent aisément un écho dans notre quotidien et dont Y, le dernier homme a bien failli être le précurseur. Loin de surfer sur une mode, la série découle en réalité d’un projet de longue date ayant connu bien des revers de fortune. Les studios s’intéressent au comics original depuis plusieurs années et il a même été évoque une adaptation au cinéma fût un temps. Mais finalement, c’est FX qui en obtient les droits pour une version sérielle. Sauf que des différends créatifs amènent au départ des deux showrunners initiaux, puis c’est l’acteur principal qui doit être remplacé. Bref, autant dire que pour les fans, l’adaptation était considérée pendant longtemps davantage comme une arlésienne qui ne verrait jamais le jour. Voir la série enfin arriver sur Disney + plusieurs années après les premières annonces d’adaptation a un petit quelque chose d’extraordinaire à ce niveau.
Abonnez-vous à Disney+ pour découvrir Y, le dernier homme
De l’envie et du potentiel
Maintenant que Y, le dernier homme a pu voir le jour, il convient pour Eliza Clark (The Killing) de ne pas la laisser filer. La showrunneuse a déjà son plan sur cinq saisons et réalise elle-même le premier épisode afin de mettre la série sur de bons rails. À l’issue des six épisodes que l’on a pu voir, il est clair que les ambitions sont là. Le show déploie rapidement ses ailes pour nous présenter un univers post-apocalyptique crédible, sombre (la photographie terne y joue pour beaucoup) et des personnages dont il reste énormément à explorer.
À ce niveau, on peut dire que la série fait un sans-faute question casting. Si Ben Schnetzer rentre facilement dans la peau du dernier homme, ce sont bien les femmes qui brillent. Actrice d’expérience, Diane Lane (Jennifer Brown) sait se rendre indispensable à chacune de ses scènes. Olivia Thirlby (Hero Brown), qu’on avait adoré dans Dredd, trouve le juste-milieu entre force et fragilité. Quant à la moins connue d’entre-elles, Ashley Romans (Agent 355), elle rentre par la grande porte en mettant un coup de pied dedans. Chacune des actrices, y compris celles qu’on n’a pas citées, contribue à donner de l’épaisseur au récit sans se montrer dispensable. Un monde de femmes, assurément.
C’est peut-être ce qui ressort le plus de Y, le dernier homme : cette envie de bien faire aussi bien devant que derrière la caméra. Le budget se voit dans les décors et on sent bien que le show peut raconter encore beaucoup de choses aussi bien sur son versant féministe que post-apocalyptique.
Y, le dernier homme, mais pas la première série
Faut-il encore qu’on reste jusqu’au bout ! Si Y, le dernier homme devrait contenter tous les amateurs de séries post-apocalyptiques, elle frappe aussi par son manque d’originalité par rapport à ses consœurs. Par son temps de gestation incroyablement long, le show arrive peut-être après la guerre avec son style qui ne renouvelle pas le genre. On y retrouvera même des défauts pointés sévèrement du doigt dans The Walking Dead avec des épisodes bien trop longs (environ 50min) pour ce qu’ils racontent. La série a beaucoup à dire, mais elle en garde aussi sous le coude et se rallonge à coup de scènes étirées ou de monologues n’apportant finalement pas grand-chose.
Rien de ce qu’on observe, malgré un savoir-faire indéniable, ne surprend et même son propos féministe peine encore à frapper fort alors que tout s’y prête. La faute à des séries comme The Handmaid’s Tale qui seront passées par là avant elle. Tout le cœur du problème est là : on est dans du déjà vu et on finit irrémédiablement par s’y ennuyer.
En n’apportant rien de frais, ni peut-être aucun second degré qui pourrait être salvateur en cassant cette lourdeur narrative ronflante ou au moins surprendre un peu, la série s’enlise au fil des épisodes, et ce, malgré les révélations ou les arrivées de nouveaux personnages. Un désintérêt croissant qui va de pair avec l’antipathie provoquée par le fameux survivant que rien ne vient rendre attachant. Y, le dernier homme, et alors ?
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https://www.youtube.com/watch?v=vBaF5JtVhn4
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Lorsqu’on se rend compte que le “prêt à penser” est insipide.
Série faite par des SJW pour des SJW… heureusement que le brainwashing n’a pas l’air de fonctionner vu cet article
salut mais cette série ainsi que le comics book semble s’inspirait du roman de robert merle Les Hommes protégés
Résumé de l’histoire : A la suite d’une épidémie d’encéphalite qui ne frappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c’est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s’installe à la Maison-Blanche. Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l’encéphalite, est enfermé avec d’autres savants à Blueville, dans une « zone protégée » qui les tient à l’abri de l’épidémie mais dans un climat de brimades, d’humiliations et d’angoisse.
Martinelli acquiert vite la conviction que son vaccin ne sera pas utilisé, du moins sous l’Administration Bedford.
C’est paradoxalement chez les femmes qu’il trouvera ses alliées les plus sûres et par les femmes qu’il sera libéré. Mais, une fois Bedford remplacée à la Maison-Blanche par une féministe modérée, Martinelli saura-t-il s’adapter à une société où les hommes ne jouent plus qu’un rôle subalterne ?