Quand on pense à What If, série d’animation inspirée du comics du même nom et introduite dès 2021 dans le MCU, on ne peut s’empêcher de penser aux histoires et aux personnages incroyables que ce produit a mis en lumière dès ses débuts : Captain Carter, Dark Strange, Infinity Ultron, Ant-Man en assassin silencieux des Avengers ou encore un monde dans lequel les héros les plus puissants de la Terre, contaminés par un virus, devenaient des zombies, nous offrant les prémices de la future série Marvel Zombies, prévue pour le mois d’octobre 2025 et répartie en quatre épisodes.
Une qualité visuelle discutable
Il y avait du bon dans la première saison de What If, du moins bon aussi, idem pour la saison 2, au rythme et à l’intérêt inégal, selon les scénarios proposés, les héros ou vilains mis en avant et forcément, on pouvait s’attendre à ce que la troisième et dernière saison de la série embrasse le même destin. En revanche, on n’avait pas prévu que la fournée en question – 8 épisodes au total – soit la moins bonne des trois et nous laisse avec un peu de regrets et d’indifférence, tant le concept de base semble avoir été abandonné au fur et à mesure que la série s’est alourdie en enjeux pas si forcément importants que cela finalement.
En clair, on prend les mêmes et on recommence. Et quand on dit les mêmes, on parle de l’équipe d’animation déjà à l’œuvre sur les précédentes saisons à savoir Stellar Creative Lab, Blue Spirit mais avec le renfort des studios Squeeze et Flying Bark, et toujours Bryan Andrews à la réalisation et A.C. Bradley à l’écriture, épaulé par Stephen Franck pour le premier et Matthew Chauncey pour le deuxième. Pas de changement visuel notable sur cette saison – donc si vous n’avez pas aimé la direction artistique avant, ça ne s’arrangera pas maintenant – si ce n’est des introductions plus stylisés à chaque épisode… mais aussi un rendu assez aléatoire des héros proposés.
On ne reconnaît pas Bucky Barnes par exemple, on a du mal à en faire de même avec Nakia dans le premier épisode ou encore Moon Knight (merci à Oscar Isaac de prêter sa voix hein) et cela va être une constante tout au long de la saison, avec des visages peu en phase avec leurs versions cinématographiques, télévisées ou papier. Quant au casting vocal, même constat que les saisons précédentes, toutes les stars du MCU n’ont pas répondu à l’appel et il est toujours aussi bizarre d’entendre tel ou tel perso doubler par une voix qui n’est pas la sienne. Fort heureusement, là, dans l’ensemble, ça passe.
Des histoires pas suffisamment What If
En revanche, cela passe beaucoup moins pour le propos d’ensemble. Quand la saison 2 se termine, Peggy Carter (Captain Carter) rejoint le Gardien pour explorer avec lui les autres facettes du Multivers. Et toutes les facettes proposées dans cette saison 3 ne se valent pas. On passe d’une ambiance à la Pacific Rim avec Captain America/Sam Wilson en version Idriss Elba, à un spectacle musical porté par Agatha Harkness, puis à un road movie piloté par le duo improbable entre le Red Guardian et le Soldat de l’Hiver, sans compter le conte de Noël raconté par Howard le Canard et Darcy, parents d’un oeuf convoité par le Multivers tout entier et de loin l’un des meilleurs épisodes de la saison en cours, c’est dire… On oscille entre univers sombre et drôle, avec des enjeux relativement discutables en soi.
Incoming: The Mighty Avenger Protocol 👀
Assemble for Episode 1 of #WhatIf S3, streaming tonight at midnight PT on @DisneyPlus! pic.twitter.com/r1Km92hCpI
— Marvel Studios (@MarvelStudios) December 22, 2024
Ce qui transpire surtout de ces huit épisodes, c’est la volonté cette fois de nous imposer des figures que l’on a vu tout récemment ou que l’on sera amené à revoir prochainement dans les projets futurs du MCU, comme pour nous rappeler leur existence, leur potentiel et nous les vendre finalement pour la suite. La relation entre Bucky Barnes et Alexei Shostakov nous rappelle à quel point le deuxième a un potentiel insupportable surtout et qu’on aura certainement droit à des moments de ce genre en avril prochain dans Thunderbolts. Le tout avec l’accent russe de David Harbour dont on vous laissera juger l’efficacité sur le long terme.
Un peu trop cahier des charges du MCU
Idem pour Riri Williams, introduite dans Black Panther Wakanda Forever et qui aura droit cette année à sa propre série, IronHeart. The Hood, qui en sera le méchant principal, également. L’un comme l’autre sont présents dans des histoires alternatives qui n’ont d’autre justification que leur présence. Ça se voit, ça se sent, ça fait très (ou trop) cahier des charges et ça sort surtout le spectateur de la proposition initiale : et si ? avec le développement qui s’ensuit. Pourtant des bonnes idées dans cette ultime saison, il y en a. Plein. Comme la Guerre Gamma et les conséquences des expériences ratées de Bruce Banner pour venir à bout de Hulk. Le côté rétro et la réécriture de l’origine de Shang-Chi en 1872. Les conséquences de l’absence des Eternels et la Convergence, avec l’éclosion de Tiamut sur Terre.
Mais là encore, on navigue entre deux eaux : l’impression qu’on nous rabâche des éléments déjà connus, histoire qu’on soit en phase avec la suite (tiens, au fait Tiamut, sa tête et sa main dépassent toujours quelque part sur Terre hein), et de l’autre, le sentiment de ne jamais prendre le temps de développer un temps soit peu certains aspects des what if, comme la présence d’une Tornade en possession de Mjölnir. Pourquoi le marteau ? Quand ? Comment ? On n’aura pas la réponse à cette question mais on se rappellera que Storm finira pas débarquer dans le MCU dans les prochaines années.
Uatu superstar
Finalement et la conclusion de cette troisième saison le démontre : il s’agit plus de l’histoire d’Uatu, le Gardien que celle du Multivers et cela, finalement, a toujours été, avec une accélération du processus dans ce dernier acte. Le focus principal est sur lui, ces choix et ces actes, lui qui est censé juste observer et raconter, sans jamais interférer sur le cours des choses.
On a apprécié en apprendre plus sur lui, la nature des Gardiens ou encore l’Éminence, ainsi qu’un échantillon de leurs pouvoirs mais ce n’était pas la proposition de base, si ? Les regrets s’accumulent en fin de générique, quand on voit passer une Guêpe avec les bracelets de Miss Marvel, un Ghost Rider à cheval à une époque ancienne, un Thanos avec des griffes en adamantium, une version noire de Moon Knight et j’en passe. Comme pour nous rappeler au final, que What If, à l’origine, c’était ça.
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