Au royaume des sĂ©ries de science-fiction modernes, Westworld tient une place de choix. La production HBO sâest rapidement imposĂ©e comme une rĂ©fĂ©rence pour qui aime les intrigues alambiquĂ©es et les nĆuds au cerveau. Pour autant, malgrĂ© son parti-pris enthousiasmant et sa construction narrative efficace, la route empruntĂ©e par Westworld ne sâest pas faite sans embĂ»che. Ă lâheure oĂč la saison 4 dĂ©barque sur nos Ă©crans, on est donc en droit de se demander si la sĂ©rie ne sâest pas perdue en cours de route.
On retrouve nos héros 7 ans aprÚs les événements de la saison 3. Caleb a fondé une famille alors que Maeve vit loin des radars pour assurer sa survie et aussi celle du personnage campé par Aaron Paul. De son cÎté, Charlotte Hale entend bien venir à bout de son plan pour asservir les humains et acter la suprématie des robots. Bernard Lowe est quant à lui aux abonnés absents, du moins au début de cette nouvelle salve.
Changement de cap
On le disait plus haut, Westworld est un monstre de narration qui sâĂ©tend dĂ©sormais sur quatre saisons. DĂ©veloppĂ©e par Lisa Joy et Jonathan Nolan, la production HBO pioche allĂšgrement du cĂŽtĂ© de la science-fiction, pour faire Ă©clore une adaptation tout Ă fait libre du film Mondwest. AprĂšs deux saisons situĂ©es au cĆur du parc, la sĂ©rie avait fait le choix audacieux de sâaffranchir de son statut de huis clos pour explorer de nouveaux horizons.
Une sage dĂ©cision aprĂšs vingt Ă©pisodes enfermĂ©s dans les immenses Ă©tendues dĂ©sertiques du parc Ă thĂšme. NĂ©anmoins, malgrĂ© tous ses efforts pour sâĂ©loigner de son image de Western SF, la sĂ©rie semblait un peu tourner en rond.
LâĂ©mancipation des robots, aussi allĂ©chante soit-elle sur le papier, peinait Ă se trouver un second souffle. La saison 4 a donc la lourde tĂąche de redresser la barre pour foncer vers le succĂšs. Heureusement, de nombreux spectateurs sont encore acquis Ă sa cause. Cette fois-ci, câest moins lâĂ©mancipation des robots que la soumission des humains qui est Ă lâĂ©picentre du rĂ©cit. La cohabitation des deux espĂšces semble impossible, les opprimĂ©s deviennent les oppresseurs.
Si on pouvait craindre que tout cela ne sente un peu le rĂ©chauffĂ©, le talent dâĂ©criture du duo permet dâeffacer nos a priori en quelques minutes. Lâintrigue prend des virages inattendus, sâamuse avec la temporalitĂ© pour tromper le spectateur. Heureusement, les crĂ©ateurs ont un vĂ©ritable sens du tempo, du moins assez pour garder le cap tout au long des quatre Ă©pisodes que nous avons pu dĂ©couvrir.
Le mystĂšre est partout, la sĂ©rie parvient Ă lui donner corps avec brio. Westworld fait naĂźtre quantitĂ© dâintrigues secondaires et parvient finalement Ă gĂ©rer son changement de personnage principal. Sans Dolores, Westworld parvient mĂȘme Ă se rĂ©inventer. Chacun des protagonistes Ă©volue avec aisance dans cet immense labyrinthe scĂ©naristique.
De nouveaux horizons
Visuellement, Westworld a toujours Ă©tĂ© un produit de bonne facture. Si lâon peut regretter quelques loupĂ©s au niveau de lâaction dans les prĂ©cĂ©dentes saisons, son esthĂ©tique suffit Ă la rendre mĂ©morable.
Son gĂ©nĂ©rique, qui se rĂ©invente Ă chaque saison, et son dĂ©cor grandiose, participent sans aucun doute au rayonnement de la sĂ©rie. Westworld, câest une histoire dâambiance, elle est chouchoutĂ©e sur la houlette des rĂ©alisateurs qui se succĂšdent derriĂšre la camĂ©ra. Alors quand la sĂ©rie promet dâexplorer un nouveau parc, on ne pouvait quâĂȘtre emballĂ©s. Cette fois-ci, elle nous emmĂšne au cĆur des annĂ©es folles, attention nĂ©anmoins aux impressions de dĂ©jĂ -vu.
Malheureusement pour nous, cette exploration sera de courte durĂ©e, ce nâest pas vraiment le but du voyage. On aurait aimĂ© visiter cette ville un peu plus longtemps, histoire de retrouver lâexpĂ©rience Westworld des dĂ©buts. On notera aussi que lâesthĂ©tique futuriste du monde rĂ©el a Ă©tĂ© un peu revue Ă la baisse, pour le mieux. Ici, la sĂ©rie se contente dĂ©sormais de suggĂ©rer la dimension futuriste du rĂ©cit, sauf lorsque lâon explore les dĂ©dales des bĂątiments Delos.
Le spectateur désorienté
Depuis la saison 3, Westworld ne ressemble plus vraiment Ă Westworld. Ă lâextĂ©rieur du parc, la sĂ©rie avait un peu perdu de sa superbe. Si le spectateur est Ă©videmment dĂ©sorientĂ© dans les premiers temps, la sĂ©rie parvient Ă le captiver Ă renfort de tour de passe passe scĂ©naristiques. Câest prĂ©cisĂ©ment ce qui pĂȘchait dans la prĂ©cĂ©dente saison, les scĂ©naristes faisant beaucoup trop dans la rĂ©tention dâinformations.
Ce sentiment de dĂ©sorientation est renforcĂ© quand la sĂ©rie fait renaĂźtre des personnages que lâon croyait morts. Dolores est bien disparue, mais une version dâelle continue dâexister Ă travers le personnage campĂ© par Tessa Thompson. De son cĂŽtĂ©, lâactrice Evan Rachel Wood campe un tout nouvel Ă©lĂ©ment encore assez mystĂ©rieux.
Son personnage, bien quâeffacĂ© dans la premiĂšre moitiĂ© de la saison, pourrait nĂ©anmoins jouer un rĂŽle central dans la poursuite de la sĂ©rie ; dâautant plus quâun fantĂŽme de son passĂ© refait surface. MystĂšre et boule de gomme.
Des personnages déboussolés et déboussolants
Avec les personnages de Westworld, on ne sait jamais sur quel pied danser. Câest sans doute la force de la sĂ©rie, nous faire aimer un personnage pour ensuite en faire lâennemi public numĂ©ro 1. On a presque Ă©tĂ© soulagĂ©s quand Dolores a finalement quittĂ© ce monde.
Cette nouvelle saison continue avec ce jeu de dupes, nous faisant ressentir tout un panel dâĂ©motions que lâon aurait cru inatteignables pour certains dâentre eux. En plus dâĂȘtre un questionnement sur les nouvelles technologies et le libre-arbitre, Westworld est avant tout une histoire de personnages.
Ces figures s’improvisent tantĂŽt hĂ©ros, tantĂŽt antagonistes, jamais la narration ne leur rĂ©serve un traitement sommaire. Il est toujours question de faire avancer le rĂ©cit Ă leur cĂŽtĂ©, de leur offrir des moments de grĂące et de disgrĂące. Tant et si bien quâon finit vraiment par se rallier complĂštement Ă la cause de lâun, tout comme Ă son opposĂ© contraire.
Le casting nâest Ă©videmment pas Ă©tranger Ă cette franche rĂ©ussite. Chacun des acteurs et actrices mĂšne sa barque et nâĂ©prouve aucune difficultĂ© Ă le faire. NĂ©anmoins, dans cette saison, câest encore Thandiwe Newton qui vole la vedette. Lâactrice qui campe Maeve est irrĂ©prochable, touchante de sincĂ©ritĂ© et aussi un peu beaucoup “badass”.
Evan Rachel Wood maĂźtrise aussi Ă la perfection son changement de registre, alors que Jeffrey Wright sâimpose encore et toujours comme une Ă©vidence dans la peau de Bernard Lowe. Enfin, comment ne pas mentionner lâincroyable performance dâEd Harris, effroyable homme en noir.
BientĂŽt la fin ?
DĂšs le dĂ©part, les crĂ©ateurs avaient annoncĂ© avoir imaginĂ© leur intrigue en cinq volets. Ă lâheure oĂč lâapocalypse approche pour nos hĂ©ros, on les voit mal jouer les prolongations. Conclure une telle Ă©popĂ©e ne sera en revanche pas chose aisĂ©e, il va falloir sâaccrocher pour boucler toutes les intrigues et sous intrigues de la sĂ©rie. Pour arriver Ă bon port, la sĂ©rie va devoir maintenir le cap, et sâassurer de ne surtout pas perdre le nord. Maintenant quâelle semble sur la bonne voie, il serait dommage de la voir Ă©chouer si prĂšs du but.
https://youtu.be/2l4tuNYvPa4
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Les deux premiĂšres saisons Ă©taient excellente , mais la 3eme Ă©tait une merde sans nom . Apparemment , la 4eme saison prend le mĂȘme chemin que la saison 3 donc je m’arrĂȘte lĂ , domage , c’Ă©tait une de mes sĂ©rie prĂ©fĂ©rĂ©e, maintenant les personnages sont creux , sans intĂ©rĂȘt et il n’y a plus la magie du parc … Donc adieu WestWord , qui devrait maintenant s’appeler OsefWorld đ€ź
Je me suis arrĂ©tĂ© au milieu de la 2 vue comme ca partait n’importe comment et je trouvais que ca n’avait plus de sens et surtout plut d’intĂ©ret. On sentait que les scĂ©naristes ne savaient deja pas ou aller… les critiques de la 3 ont achevĂ©es la sĂ©rie… c’est fou qu’il y ait une saison 4 alors qu’on a des series bien meilleures qui se sont arrĂ©tĂ©es avant la fin….
1Ăšre saison excellente.
2Ăšme saison un peu en dessous mais toujours bonne.
3Úme saison qui essaye de se réinventer mais beaucoup moins impactant que dans les parcs.
Par contre, la saison 4 fusionne parfaitement les deux univers, l’histoire avance sans oublier l’essence de la sĂ©rie. Perso, ca me rĂ©gale d’une puissance ! đ
Petit message Ă ceux qui lĂąchent en cours de route, ou jouent les fines bouches pour au final bingewatcher des daubes netflix et co : tant pis lol. HBO l’a tjrs su, la qualitĂ© c’est pas pour tout le monde.
Srikiki :
C’est fou que t’arrives Ă juger la qualitĂ© d’une sĂ©rie sans mĂȘme l’avoir continuer.
Pareil pour le 1er com, ça juge sans avoir vu le dĂ©but de la saison 4. Alors qu’il n’existe plus d’autre sĂ©rie SF aussi ambitieuse et aboutie que Westworld de nos jours.
Sinon y a Thor 4 pour les aficionados des écrans au cinoch, ca répondra surement à vos attentes. Mais laissez la creativite prospérer svp.
Une des meilleurs série disponible actuellement.
La saison 1 m’avait beaucoup déçu (trop basique et redondante), la suite a Ă©tĂ© bien meilleure avec une saison 3 passionnante (la meilleure de loin Ă mon avis).
La 4eme saison reste sur la mĂȘme ligne tout en Ă©tant plus “simple” dans son traitement.
Une sĂ©rie qui mĂ»rit trĂšs bien au fil des saisons et est un rĂ©gal Ă suivre, j’adore totalement malgrĂ© un dĂ©but timide.
Premier Ă©pisode hasardeux mais 2-3 trĂšs bon !! a voir la suite
Le meilleur c’est Yul Brinner. Pleurnichez sur vos remakes Ă la noix, bande de prĂ©pubĂšres đ
les intrigues dans le park m’ont fait mourir d’ennui.
une expĂ©rience virtuelle ou semi rĂ©aliste dans le farwest, c’est clairement pas le sujet central de la sĂ©rie. ça va bien au delĂ .
Pour ma part, bien content que les intrigues se déroulent davantage dans le monde réel.
Une saison 1 sublime avec l’Ă©mergence de la conscience IA, une saison 2 incroyable avec son dĂ©dale temporel et son dĂ©nouement sur la survie et les sacrifices qu’elle requiert, une saison 3 qui casse ses propres codes (bye le parc, on est Ă maturitĂ©, dĂ©couvrons le monde) et dĂ©zingue les travers humains (docilitĂ© aux mĂ©dias et rĂ©seaux sociaux, soumission aux schĂ©mas sociaux Ă©tablis, amour de l’argent et du pouvoir, tentative de contrĂŽle du chaos qu’est l’Humain, autodestruction dans la nature humaine, vivre sans autre but que de suivre son code sans voir au-delĂ )….mais une saison 4 qui fait plouf et sent le rĂ©chauffĂ©. Une Dolores naĂŻve qui dĂ©couvre lentement (trop lentement !!) le vrai monde (encore !!), une Maeve clichĂ© (jamais sans ma fille), une Charlotte mĂ©chante caricaturale et inutilement sadique incertaine de ses choix. Mais on vous dira que c’est parce qu’elle a souffert, c’est une victime. Un Caleb devenu actionnaire majoritaire de chez Kleenex. On nous ressort un love power niaiseux : l’amour vaincra de tout, l’humanitĂ© mĂ©rite de vivre, j’envoie un message mielleux Ă ma fille lesbienne (oui, parce que c’est OBLIGATOIREMENT Ă la mode dans les sĂ©ries 2022) donc elle vaincra. Mais qu’est devenu Westworld et sa critique sociĂ©tale !! Déçu pour le moment, ne reste plus que l’Ă©pisode final. Une impression de banalisation et de simplification pour plaire au plus grand nombre, tout y est devenu caricatural et vide. MĂȘme la soundtrack fait plouf en recyclant des thĂšmes prĂ©cĂ©dents, pourtant Djawadi avait crĂ©Ă© des masterpiece pour les 3 saisons prĂ©cĂ©dentes.
saison 1 excellent, la 2 pas mal…quand Ă la 3 Hein oh hein ? La 4…Euh…la drogue c’est mal… les derniĂšre seconde de cette derniĂšre, laisse espĂ©rer que la 5 sera une suite, cette fois logique de la 1.
Le seul reproche à faire à ceux qui ont lùchés cette derniÚre saison en cours de route est de pas pouvoir dire : ben oui en fin de compte, on a trouvé pire que la 3.
Anthony Hopkins a bien fait de se barrer en cours de route.
Se lancer dans le mindfuck scĂ©naristique, brouiller les pistes en jouant sur deux temporalitĂ© diffĂ©rentes (saison 1), c’est une bonne approche pour intĂ©resser le spectateur. Mais si on maĂźtrise pas ça devient du “ta gueule c’est magique, je fais ce que je veux”.
Et la saison 4 c’est clairement du “ta gueule c’est un rĂȘve virtuel, le fais ce que je veux”.