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Critique Werewolf by Night : Marvel sort les griffes sur Disney+ 🌕

Le compositeur Michael Giacchino dĂ©barque avec un premier film qui lorgne vers l’horreur. Werewolf by Night est-il une bonne surprise sur Disney+ ? Critique.

Michael Giacchino est un virtuose. Depuis des années, le compositeur nous régale avec des partitions de tous genres. Des envolées lyriques de Là-haut aux hymnes mystérieux de Doctor Strange, le musicien a signé bon nombre de bande-originales. DerniÚrement, il a participé à faire de The Batman un film noir dans la pure tradition du genre, avec des titres énigmatiques et grinçants.

S’il est de tous les rendez-vous au cinĂ©ma, il dĂ©barque cette fois-ci lĂ  oĂč on ne l’attendait pas. AprĂšs avoir mis en musique quelques succĂšs du box-office, le compositeur passe pour cette fois derriĂšre la camĂ©ra. Il a dĂ©jĂ  quelques formats courts Ă  son actif, il rĂ©alise ici son premier moyen-mĂ©trage pour la maison des idĂ©es, adaptĂ© d’un comics assez discret.

Werewolf by Night est une sĂ©rie de comics publiĂ©e dans les annĂ©es 70 qui durera 43 numĂ©ros. Elle suit un certain Jack Russel, nĂ© en Transylvanie et touchĂ© par une malĂ©diction qu’il tient de son pĂšre. Cet homme se transforme Ă  chaque pleine lune en loup-garou. Sur le papier, il croisera plusieurs fois la route de Moon Knight. La premiĂšre apparition de l’homme aux multiples personnalitĂ©s se fera d’ailleurs dans l’un des comics Werewolf by Night.

Peu connu dans l’Hexagone – ses aventures n’ont jamais Ă©tĂ© traduites en français – le personnage s’offre une incursion surprise pour Halloween. Sur Disney+, il dĂ©barque avec une premiĂšre aventure assez dĂ©concertante.

Quelque temps aprĂšs la mort de son leader, une bande de chasseurs de monstres se rassemble au chĂąteau de Bloodstone pour dĂ©terminer qui prendra la relĂšve. Alors que le groupe s’engage dans une compĂ©tition mystĂ©rieuse et mortelle pour une relique puissante, il se retrouve face Ă  un monstre dangereux.

CrĂ©dits : Marvel

En rouge et noir

DĂšs les premiĂšres secondes, il est Ă©vident que Werewolf By Night va se dĂ©marquer de la majeure partie des productions du MCU. Le traditionnel logo Ă©carlate se teinte de noir et est malmenĂ© par des griffes acĂ©rĂ©es. En marge des aventures des super-hĂ©ros lĂ©gendaires comme les Avengers, le film s’annonce comme une aventure tout Ă  fait Ă  part, qui va piocher ses inspirations du cĂŽtĂ© de l’horreur.

Alors que Sam Raimi avait tout juste initiĂ© ce virage pour le MCU avec Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Werewolf by Night entend placer le curseur encore plus haut. Le format noir et blanc lui permet bien des exubĂ©rances, il est loin le temps du PG-13 imposĂ© par Mickey. Avec cette sortie exclusive sur Disney+, Giacchino peut s’affranchir de son carcan et il s’en donne Ă  cƓur joie.

Dans son esthĂ©tique, le moyen-mĂ©trage n’est pas sans nous rappeler La FiancĂ©e de Frankenstein ou les films dĂ©veloppĂ©s par Universal sous la banniĂšre Monsters. Son esthĂ©tique est d’ailleurs infusĂ©e par ces hommages, marquĂ©e notamment par l’omniprĂ©sence de la brume enveloppante, si chĂšre au genre. On pense aussi au Loup Garou de 1941, rĂ©alisĂ© par George Waggner. IndĂ©niablement, Werewolf by Night est un film de monstre, dans la pure tradition du genre.

Witchcraft

De la photographie aux choix de cadrage, Werewolf by Night est un objet fort bien pensĂ©. Difficile mĂȘme d’imaginer que les acteurs ne sortent pas tout droit de la pĂ©riode d’aprĂšs-guerre. Chacun connaĂźt sa partition sur le bout des doigts et la joue Ă  merveille.

C’est particuliùrement vrai pour Laura Donnelly et Gael Garcia Bernal qui campent les deux personnages principaux. Ils adoptent une dynamique qui n’est pas sans rappeler celle du film King Kong de 1933.

Le mĂ©trage s’offre nĂ©anmoins quelques Ă©lans de modernitĂ© dans les dialogues et la maniĂšre dont il peint la violence. Jouissif, le film bĂ©nĂ©ficie aussi d’une solide mise en scĂšne dans ses moments d’action, sans doute la meilleure de ces derniĂšres annĂ©es chez la licence.

Marvel
CrĂ©dits : Marvel

Alors que l’on reproche souvent aux produits Marvel un surdĂ©coupage des scĂšnes d’affrontement, Werewolf by Night fait le choix de les immortaliser tout en les laissant respirer. De la sorcellerie qui fait son effet dĂšs les premiĂšres minutes.

La violence trĂšs graphique ne se contente plus du hors champ, elle est invitĂ©e au premier plan et ça fait du bien. Des membres coupĂ©s et des crĂąnes dĂ©foncĂ©s, Werewolf by Night ne fait pas dans la dentelle. Cette fable horrifique est sans conteste l’une des meilleures surprises du Marvel Cinematic Universe de ces derniĂšres annĂ©es. À vrai dire, elle est si unique qu’il est bien difficile de l’inclure dans la saga.

Monster Mash

Halloween approche Ă  grands pas, la sortie de Werewolf By Night tombe Ă  pic. Le mĂ©trage s’impose comme l’Ɠuvre parfaite pour cette saison. De ses prĂ©mices Ă  sa conclusion, le film rĂ©alisĂ© par Michael Giacchino et Ă©crit par Heather Quinn et Peter Cameron a peu de dĂ©fauts Ă  son actif. Ce huis clos est d’une efficacitĂ© redoutable, il ne se perd pas dans des digressions inutiles. Le scĂ©nario repose sur une seule idĂ©e : celle d’une traque par une nuit obscure et mystique. Il n’a pas besoin de plus.

CrĂ©dits : Marvel

On terminera par la musique originale signĂ©e de la main de Michael Giacchino. L’homme orchestre, Ă  la fois derriĂšre la camĂ©ra et aux baguettes de Maestro, applique l’adage on est jamais mieux servi que par soi-mĂȘme. S’il Ă©tait difficile d’en douter, le compositeur fait Ă©clore une partition trĂšs Ă  propos. La musique est partout, elle vient ponctuer le rĂ©cit avec justesse et participe Ă  l’ambiance de ce conte fantastique. On ne se lasse pas d’entendre le grincement des cordes et les voix graves qui s’élĂšvent comme une ode au macabre et au lugubre. Elles s’inviteront sans aucun doute dans nos playlists d’Halloween.

Reste Ă  voir dĂ©sormais ce que l’avenir rĂ©serve au personnage. Il est encore difficile de savoir si ce moyen-mĂ©trage aura une suite. À l’heure oĂč Marvel multiplie les suites et les spin-offs, on peut imaginer que le personnage campĂ© par Gael Garcia Bernal puisse revenir pour de nouvelles aventures. Dans tous les cas, le film est la preuve que lorsqu’elle s’écarte des sentiers battus, la maison des idĂ©es peut encore faire des miracles.

Werewolf by Night sort ce vendredi 7 octobre sur Disney+.

DĂ©couvrir Werewolf by Night sur Disney+

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Notre avis

Le compositeur Michael Giacchino signe une bien belle partition avec Werewolf by Night. Pour son premier passage derriĂšre la camĂ©ra, aprĂšs quelques courts-mĂ©trages, signe fait le choix d’une tonalitĂ© lugubre et nostalgique qui fait recette. Pas de fausses notes en vue.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 9 / 10
1 commentaire
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