Voyage au centre du cerveau
Depuis un moment maintenant les Disney-Pixar sont attendus avec une certaine avidité, tant chez les plus jeunes que les moins jeunes. Humour, histoire, personnages, graphismes, prouesses techniques constituent un cocktail souvent bien dosé, agrémenté d’une petite touche d’impertinence.
Avec une première bande-annonce des plus prometteuses, offrant un voyage dans la tête de la petite Riley et de ses parents, la confrontation s’annonçait jubilatoire. Peut-être trop, puisque j’en suis ressortie toute déçue. Déception qui ne fait pas partie du panel d’émotions proposées par Vice Versa pourtant…
Mais revenons à nos moutons et procédons par ordre. Pour ceux qui y avaient échappé Vice Versa est réalisé par Pete Docteur, réalisateur oscarisé à qui l’on doit Là-Haut, Montres et Cie, Wall-E ou encore Toy Story, autrement dit du lourd. Vice Versa raconte donc l’histoire de la petite Riley, 11 ans, qui voit sa vie chamboulée par la mutation professionnelle de son père. Toute la famille quitte le Midwest pour déménager à San Francisco, ne laissant d’autres choix à Riley que d’abandonner son ancienne vie et ses ami(e)s et d’encaisser les changements qui accompagnent cette nouvelle vie.
Au quartier cérébral, le centre de contrôle situé dans sa tête, c’est le branle-bas de combat entre les 5 émotions dominantes chez Riley : Joie, Peur, Colère, Dégout et Tristesse qui ne ménagent pas leur peine pour que Riley retrouve sa Joie, émotion qui fut la première à se manifester chez elle et donc la plus à même de s’imposer dans l’esprit de Riley, et ne sombre pas dans la dépression.
Diverses péripéties vont mettre toutes ces émotions à rude épreuve. Une histoire servie par ce qu’il convient d’appeler un casting 5 étoiles composé par la nouvelle vague du cinéma français : Charlotte Le Bon (Joie), Marilou Berry (Tristesse), Gilles Lellouche (Colère), Mélanie Laurent (Dégout) et Pierre Niney (Peur).
Je vous avoue mon petit pincement au cœur d’avoir vu Vice Versa en VF quand j’ai appris que la cultissime, drolissime et solaire Amy Poehler (oui, je suis fan) interprétait Joie dans la VO, accompagnée de Bill Hader pour Peur (Saturday Night Live et SuperGrave), Mindy Kaling (The Office) pour Dégout, Lewis Black pour Colère et Phyllis Smith pour Tristesse (vu dans The Office et Bad teacher).
Critique garantie sans spoilers
Si le pitch de départ m’a semblé génial, à savoir raconter l’histoire du côté des diverses émotions qui constituent notre personnalité et nous « guident » au quotidien en en faisant des personnages hauts en couleur, j’ai été déçue par sa mise en application. Les débuts sont prometteurs, avant qu’un événement vienne tout chambouler et envoyer deux émotions, Joie et Tristesse, dans les méandres de l’esprit de Riley, loin du Quartier Cérébrale, laissant les trois autres émotions se débrouiller toutes seules.
Cette pérégrination m’a usé, je le confesse, mes propres émotions mises à rude épreuve : la patience, Joie qui m’a semblé plus irritante que source d’exaltation, de gaité et d’ivresse (je ne sais pas si je le dois à la voix de Charlotte Le Bon, qui est fort charmante au demeurant) et le rire, qui devait bouder dans son coin pour ne faire qu’un fugace coucou de temps en temps. Ce Pixar, en effet, ne fait pas vraiment la part belle à la franche impertinence ou les références déguisées que chacun peut reconnaitre ou laisser filer.
Petit plaisir dans ce long périple : Tristesse. Le personnage à qui Marilou Berry prête sa voix est des plus attendrissants et comiques dans sa nonchalante tristesse. La voix de l’actrice se marie à merveille avec ce personnage pour lui donner une dimension supplémentaire.
Au-delà de ces aspects qui sont finalement très subjectifs, je dois avouer que la prouesse technique et graphique de Pixar est à noter. Des personnages sublimes, expressifs et attendrissants et des mondes renversants : le labyrinthe de la Mémoire à long terme qui, s’il s’écroulait, ferait une énoooooorme piscine à boules (oui, celle dans laquelle on se vautrait à l’âge où on le pouvait encore sans passer pour un adulte qui ne veut pas grandir) ; l’étonnante Pensée abstraite, le magique Pays de l’imagination ou encore les iles représentant les différents aspects de la personnalité de Riley, sorte de gigantesques parcs d’attraction dominant la mémoire à long terme.
Verdict
J’ai certainement perdu mon âme d’enfant (ou mon cœur au choix) quand les émotions de Riley tentaient de lui faire conserver le sien, c’est quelque peu l’impression qui m’est venue au sortir de la salle de projection. Néanmoins, je ne jetterai pas Vice Versa avec l’eau des souvenirs voués à disparaitre. L’inventivité, l’originalité et l’ambition affichée (expliquer les caps difficiles de l’enfance) de Pixar font de cet opus un film singulier qui répondra peut-être à quelques questions existentielles qui ont ponctué votre enfance jusqu’à faire celle ou celui que vous êtes aujourd’hui.
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Le seul film ou presque d’animation dont la bande annonce ne m’a meme pas fait sourire … j’attendrais de le voir gratuitement .
Pff… Quel idée d’aller le voir en VF !
Parce que les films Pixar ciblent principalement les familles à enfants, qui n’iront de toute évidence pas les voir en VOST. Les traductions des films d’animations sont d’ailleurs à cet égard de très bonne qualité, à l’image de Là-Haut, du même réalisateur.
Je comprends l’intérêt d’aller voir un film en VO et je préfère moi-même découvrir toute oeuvre dans sa langue d’origine. Mais dans ce cas précis, la critique du film en VF est beaucoup plus utile aux spectateurs.
La réponse tient surtout au fait que la projection presse à laquelle nous avons été conviés était en VF. Pas de choix, pas de chocolat !
Le pitch bien que génial n’est par contre pas original du tout. La même idée était le sujet d’un sketch (hilarant d’ailleurs) d’un film de Woody Allen “Tout ce que vous avez tjrs voulu savoir sans …”. Et il me semble aussi que c’était le pitch d’une pub Orangina.
Donc faut voir, si tout le film repose uniquement sur cette idée c’est un peu lège je trouve, maintenant si il a un petit quelque chose en + qui le fait fonctionner …
En plagiant une pub pour un site de Poker, je répondrais à ce commentaire : “Au cinéma, ce n’est pas l’idée qui est le plus important, c’est ce que vous en faites”… Et sur ce point, le scénariste de chez Pixar sont très forts.
Honnêtement je ne comprends pas que les critiques soient à ce point dithyrambiques:
Pour moi c’est l’un des moins bon Pixar car il est très très disney, c’est à dire gentillet: Aucune insolence.
Cela reste un très bon film pour les enfants, mais pour un adulte hormis l’incroyable idée de départ (finalement très peu exploitée), cela reste assez mou.
en fait, l’idée est de francois perusse de 2007…
https://www.youtube.com/watch?v=RuvhVp79Ojc
je ne pense pas que l’idée première vienne de lui, il y avait deja la série animée il était une fois la vie qui abordait ce sujet et bien avant des tex avery ou autres a partir des années 40
Moi je suis fan des films de Pixar depuis la première apparition de Luxo Jr et Pete Docter ou John Lasseter ont toujours produit des films de qualité.
Je trouve qu’il y a de l’inventivité et un humour qui fait mouche. Les films peuvent être vus à différents niveaux selon sa tranche d’age et cela permet de l’apprécier en famille et surtout d’échanger ensuite sur nos impressions. J’irai donc le voir en famille.
Vu en avant-première dimanche 14 juin en famille (boy=5 + girl=11) en VF (kids obligent), geek dans l’âme et papa de 35 ans j’ai adoré ce film, fan des Pixar aussi depuis la première heure,
ce film est un artifice d’émotions, ce film nous entraîne sur des montagnes russes sentimentales, bref je le conseille, bon film à vous et tant pis pour les rageux, avant de critiquer un film il faut le voir, les goûts et les couleurs hi hi hi…
Tout le monde peut cracher de dessus, ça ne changera rien, c’est du Pixar donc j’irai voir.
Ça fait plaisir de voir que la création n’est pas morte. Ce petit chef d’œuvres sort des sentiers du conformisme. Magnifique!!
C’est un très bon film d’animation. Il remplit très bien son cahier des charges:
Disney -> faire plaisir aux enfants (encore que je ne suis pas un enfant mais aux vues des réactions dans la salle ça m’a tout l’air d’être réussi)
Pixar -> susciter des émotions fortes chez petits et grands
film lambda -> divertir pendant une heure et demie
Sur le fond, c’est très intéressant et à moins d’être neurologue ou psychiatre pour trouver des approximations dans le fonctionnement d’un cerveau humain, c’est plein d’enseignements pour toute la famille.
La seule concession que je ferais aux inconditionnels des films Pixar c’est que le sujet est traité de façon moins complexe que d’autres films, et tout le monde y voit je pense la même chose (alors qu’un la-haut par exemple ne sera pas vu de la même façon par tous les spectateurs).
Perso j’ai été super déçu… le concept est génial mais tellement mal exploité !! On aurait pu avoir un film hilarant et au final on se retrouve avec un truc larmoyant, mou….
Papa d’une petite de 3 ans, j’ai adoré ce film. Il nous fait passer du rire aux larmes. Mais peut-être que je n’aurai pas été aussi touché avant d’être parent. On en ressort avec l’envie de profiter au plus de chaque instant avec nos enfants, car ils finiront toujours par avoir 12 ans eux aussi.
J’ai trouvé le passage du dîner particulièrement savoureux (quand on entre dans la tête de la mère et du père) 😉
On ne peut pas plaire à tout le monde. Ceci dit, vu que mon fils de 6 ans et moi-même, un peu plus agé, nous nous sommes un peu ennuyés pendant le film, il doit y manquer quelque-chose. Vice-versa est un film qui m’a rappellé La-haut, pour lequel je n’avais pas accroché non plus. Enfin, j’avais peut-être mis la barre trop haut dans les deux cas.
Incroyable de sortir un navet pareil en 2015!! Une idée de départ originale, anéantie par une réalisation graphique et un scénario à la limite du supportable. le monde onirique où vivent les émotions est d’une pauvreté créative insoutenable. Et cerise sur le gâteau: ce film est un véritable manifeste machiste! Un concentré de personnages stéréotypés au possible. On se retrouve face à la joie: grande et mince, la tristesse: petite et grosse, le goût: cliché de la fille superficielle et précieuse ou encore la colère… un homme bien sûr!! sans parler du rôle patriarcal que tient le papa de l’héroïne du film : celui qui travaille, celui qu’on doit soutenir, celui qui tape du point sur la table pendant que maman lui “envoie des signaux” ….. Bref…. En parler me hérisse encore le poil !! En 1995 … Disney sortait Pacahontas… véritable déclaration de tolérance, de paix, de fraternité et de féminisme et 20 ans après….. Pixar sort cette nullité sans intérêt. Jamais je ne montrerai ce film à un enfant…!!