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Critique Unicorn Wars : bienvenue dans un cauchemar animé 🦄

Sur le papier, Unicorn Wars a tout d’un délire né d’une soirée trop arrosée. Dans les faits, c’est un film d’animation dérangeant, troublant, percutant où la guerre envahit notre enfance et la broie. L’un des chocs de cette fin d’année.

Dans un monde où les Oursons et les Licornes se livrent une guerre ancestrale, le soldat Célestin veut s’abreuver du sang des Licornes, source de beauté éternelle selon le Grand Livre Sacré. De son côté, son frère Dodu est trop gentil pour la mission qui les attend. Au sein d’un groupe inexpérimenté, ils vont s’engouffrer dans la Forêt Magique afin de traquer leurs ennemis. Mais reviendront-ils vivants ?

© UFO distribution

Rien que le pitch d’Unicorn Wars a de quoi faire fantasmer toute personne en mal d’objet cinématographique non identifié. Il s’agit du dernier-né d’Alberto Vázquez, réalisateur, illustrateur et scénariste déjà responsable de Psiconautas et qui récidive avec un film d’animation qui place la monstruosité dans le corps de nos icônes de jeunesse.

Sauf que même en étant prêts à tout, rien ne nous préparait à Unicorn Wars.

© UFO distribution

Honneur, douleur, câlins

Comment pouvait-on imaginer qu’un homme serait capable de réciter, Apocalypse Now, Full Metal Jacket et Cannibal Holocaust au cœur d’un film où les pointes de flèches sont en cœur et où les personnages portent des noms de Bisounours ?

© UFO distribution

Avec un plaisir presque malsain, le réalisateur nous rappelle les grandes heures d’Happy Tree Friends, une websérie où des créatures d’enfance subissaient les pires outrages, dans un cadre bien moins édulcoré. Avec un goût prononcé pour la subversion, Vázquez détourne les clichés enfantins pour raconter l’horreur des adultes.

© UFO distribution

À la violence psychologique, se joint une violence physique où nos mignons soldats intimident, agressent, mutilent, droguent, massacrent… On assiste à un carnage aussi graphique que malsain, comme si le film cherchait (et réussissait) à regrouper tous les vices de l’âme humaine au sein d’une seule folie. C’est un film de guerre, un film d’horreur, et surtout pas un film pour enfants.

© UFO distribution

En bon pédagogue dérangé, Vázquez ne nous épargne aucune cruauté et parvient à aborder chaque travers humain comme la jalousie, la cupidité, la manipulation, au sein d’un espace bien plus grand où les dérives du monde se joignent à la fête. On y retrouve ainsi une attaque contre le fanatisme religieux, contre la guerre, ou contre la destruction de la nature.

© UFO distribution

Au travers l’imaginaire du conte et de la fantaisie, le réalisateur dénonce ainsi son contemporain et met en lumière ce qui se cache de pire en l’homme. Une satire qui s’accompagne évidemment d’une grosse part d’humour noir, comme pour souligner la délicieuse ironie qui entoure ces actes.

© UFO distribution

Frère des ours

Et comme il n’est pas encore rassasié, Alberto Vázquez continue de rajouter des couches à son cauchemar animé en parvenant à raconter la petite histoire au sein de la grande avec la relation des frères Célestin et Dodu.

© UFO distribution

Une intrigue pas si secondaire qui enfonce le clou du cercueil avec une dose de toxicité familiale et de tromperie. Et si, au passage, l’auteur peut nous glisser une petite allégorie sur le nazisme, pourquoi il s’en priverait ?

© UFO distribution

Parce qu’on pourrait parler des heures d’Unicorn Wars qu’on aurait encore du mal à en faire le tour.  Vázquez a fait preuve d’une ambition débordante, ne se limitant en rien. Une générosité de l’image et du propos qui donne lieu à un film conséquent, voire épuisant par moment, de sorte qu’il faut encore parvenir à le digérer une fois la séance passée.

© UFO distribution

On ne peut pas faire l’impasse sur la qualité de l’animation. Avec son mélange de 2D et de 3D, Unicorn Wars offre un univers varié, coloré, avec des décors rappelant des aquarelles là où les personnages sont débordants d’expressions. Le film propose un mélange des styles différents pour un résultat qui se marie parfaitement. Comble de l’ironie, avec l’animation, même la guerre peut être belle…

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Notre avis

Unicorn Wars est un film absolu. Absolu dans son animation, absolu dans son propos. Un film riche, peut-être trop, qui multiplie les faits d'armes pour nous laisser dans un malaise permanent bien après son générique. Qui aurait cru qu'une guerre entre Oursons et Licornes pouvait être aussi drôle que dérangeante ?

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
1 commentaire
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