Indiana Jones, La Momie ou encore Benjamin Gates, le film “chasse aux trésors” a eu ses heures de gloire à Hollywood. Mais alors que le genre se veut plus discret ces dernières années, Sony le ressuscite avec son adaptation d’Uncharted. Un vaste projet pour les studios, qui espèrent l’imposer comme le block-buster de ce début d’année. Le long-métrage ambitionne sans doute de rivaliser avec les résultats au box-office de Spider-Man : No Way Home. Tom Holland est d’ailleurs encore une fois à l’affiche, rien n’est impossible.
Nathan Drake, voleur astucieux et intrépide est recruté par un chasseur de trésor pour retrouver la fortune de Ferdinand Magellan, disparue il y a 500 ans. Avec ce nouveau mentor, Jake Sully, et une certaine Chloe Frazer, il part à la recherche d’indices sur l’endroit où pourrait bien se cacher le butin. Mais pour réussir cette mission, ils doivent apprendre à se faire confiance. Pas évident quand tous vos partenaires sont motivés par l’appât du gain.
L’adaptation maudite
Le développement d’Uncharted n’a pas été un long fleuve tranquille. Quelques années après l’arrivée du premier jeu, Sony Pictures décide de porter les aventures de Nathan Drake sur le grand écran. Nous sommes en 2008 et c’est David O.Russel qui est engagé pour mettre cette première aventure en images. Mais après deux années de développement, il quitte finalement le navire pour laisser place à Neil Burger.
Se succéderont ensuite Shawn Levy, Dan Trachtenberg et Travis Knight jusqu’à l’arrivée de Ruben Fleischer en 2020. Cette fois-ci c’est la bonne; Sony sous l’impulsion de Tom Holland, décide de mettre en chantier cette origin story du célèbre chasseur de trésors. Mark Wahlberg, jusqu’ici envisagé pour camper le rôle principal cède sa place au jeune acteur et incarne désormais son acolyte Sully.
Vous l’aurez compris, Uncharted entend nous plonger aux origines du désormais très célèbre personnage. L’intrigue ne suit pas à proprement parler celle des différents opus vidéoludiques, même si quelques séquences en sont directement inspirées. Il s’agit ici surtout de construire les bases d’une saga qui pourrait s’étendre sur plusieurs films, à condition que le succès soit au rendez-vous bien évidemment. Mais cette adaptation vaut-elle son pesant d’or ?
Le jeu de l’adaptation est un jeu dangereux. De nombreux réalisateurs s’y sont cassé les dents, au box-office comme du côté des critiques. Il faut dire que lorsqu’une œuvre tient une place particulière dans le cœur des spectateurs, le risque de décevoir est grand. Du côté des jeux vidéo, peu de films du genre ont trouvé grâce aux yeux du public. Récemment, Arcane sur Netflix a réussi un tour de force en contentant les joueurs invétérés de League of Legends tout en attirant de nouveaux spectateurs dans ses filets. Mais la série fait un peu figure d’exception.
Une offrande aux fans
Dès les premiers instants, le réalisateur d’Uncharted ne cache pas ses intentions de rendre hommage à la licence. Il adapte des scènes bien connues des joueurs, à commencer par la vente aux enchères qui ressemble à celle du quatrième opus. On retrouve aussi des plans à la première personne, comme un clin d’œil appuyé à l’univers visuel de la franchise.
Si l’intrigue est principalement inédite, les éléments piochés ici et là dans les jeux vidéo permettent de rassurer les fans de la première heure. Ces petites références, savamment dosées, sont sans conteste la force du long-métrage, qui s’amuse avec les codes et les mécaniques du jeu vidéo. Des items que l’on récupère sur des cadavres ou des séquences d’infiltration, pas de doute on est bien chez Uncharted.
Du côté des scènes d’action aussi, Fleischer voit les choses en grand et livre une copie proche du bijou. Des chorégraphies millimétrées au découpage efficace, les idées de mise en scène ne manquent pas. La chute vertigineuse de Drake en scène d’introduction suffit à nous convaincre, Uncharted est un diamant brut que le réalisateur va tailler au fil du récit. Reste que l’invitation au voyage est parfois décevante; la faute à des décors qui manquent d’envergure et la texture trop lisse de cette aventure à travers le globe.
On n’irait pas jusqu’à dire qu’on voulait voir des squelettes surgir des entrailles d’un caveau, mais un peu d’ambiance n’aurait pas été de refus. D’autant plus que toute cette chasse aux indices et ses énigmes sont le cœur de la narration, du moins en apparence. Car Uncharted est moins un spin-off des premiers jeux qu’une longue introduction à la franchise.
Un film qui sonne creux
Au-delà de cette promesse d’un film pop-corn dans la pure tradition du genre, Uncharted est empêché par un récit à l’efficacité discutable. Si cette course contre la montre a de solides arguments pour nous séduire, force est d’admettre qu’elle sent parfois le réchauffé. C’est d’autant plus vrai du côté des personnages, et de leur développement à l’écran. Le duo Tom Holland et Mark Wahlberg fonctionne à merveille, mais ce n’est pas vraiment le cas de tous les protagonistes qui peuplent cette adaptation.
Antonio Banderas campe par exemple un antagoniste caricatural, tout comme Tati Gabrielle qui a bien du mal à s’écarter de ce qui a déjà été fait. Finalement, tout ce beau monde apparaît comme une clique de coquilles vides, qui se meuvent au fil de l’action. Et quand les scénaristes tentent de leur apporter plus de densité, là encore c’est un échec. Ce sentiment se renforce encore à l’approche de la conclusion, alors qu’Uncharted essaie de poser les bases de la relation entre Sully et Nathan Drake. Les ficelles narratives sont énormes… pas très subtil.
Reste que le moment proposé par Uncharted est réjouissant et qu’il est bien difficile de ne pas se prendre au jeu. En somme, le film de Ruben Fleischer est un peu comme une attraction à sensation, que l’on apprécie, mais que l’on oublie aussi vite. Des montagnes russes avec des hauts et des bas, entre montées d’adrénaline, rires francs et frustration à certains moments. Le tout est renforcé par des dialogues affûtés, des touches d’humour salvatrices qui permettent à Uncharted de s’imposer comme un divertissement à l’état pur.
Les néophytes amateurs de production du genre ne devraient pas avoir de mal à y trouver leur compte, surtout s’ils apprécient les aventures du célèbre Indiana Jones. L’élève ne dépasse pas le maître, mais il a plus d’un tour dans son sac. Restez bien jusqu’à la fin du générique, Uncharted est loin d’avoir dit son dernier mot.
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Les critiques ciné sont très “en dents de scie” sur JDG…
Suivant le rédacteur de la critique (Julie ou Allan ses derniers temps) on a soit une critique trop positive ou bien assassine.
Vos avis sont trop personnel, on ne trouve pas un avis du JDG du coup je ne m’y retrouve que très rarement et de ce fait, ça n’a que peu d’intérêt de prendre l’avis du JDG…
Je vous encourage à retravaillé votre section critique ciné en élaborant un avis JDG qui serait un article basé sur le ressenti d’au moins deux ou trois rédacteurs du JDG
Bises