Si on apprécie Chris Hemsworth davantage pour son talent comique – sauf lorsque l’usage de ce même talent discrédite un super-héros majeur – que pour sa carrure de colosse, on sait aussi profiter de cette présence imposante quand un projet lui demande de rentrer dans le tas. C’est ainsi qu’on avait apprécié la première mission de Tyler Rake, non pas grâce à un scénario bourré de clichés, mais pour une partie action propre et lisible avec un héros plein de testostérones faisant regretter à ses adversaires l’absence d’une bonne couverture santé. Et comme celui qui veut la paix, prépare les cimetières, la suite ne pouvait pas se contenter de jouer les petits bras.
Tyler Rake 2 s’ouvre là où le précédent s’arrêtait. Notre ami est plus mort que vif et si sa volonté de survie finit par le pousser loin de la lumière blanche, il n’est plus question de retourner sur le terrain. Sauf lorsqu’on lui propose une nouvelle mission d’extraction au sein d’une prison serbe. Une mission à caractère personnel. Tyler et son équipe sont loin d’imaginer les dangers qui les attendent.
Un scénario en pilotage automatique
À nouveau au scénario, Joe Russo n’a rien appris et nous sert la même soupe à base de soldat torturé et des drames familiaux au milieu d’un déluge d’action. Aucune différence avec la longue liste des actioners qui abreuve les salles obscures ou les catalogues des plates-formes de streaming à une prise de conscience près : Tyler Rake 2 a compris que son public n’est pas tant intéressé par la narration que pour la promesse du divertissement toujours plus bourrin. Pour sûr Arthur !
Dès lors, le film ne s’embêtera que très peu avec une histoire qu’il sait utilitaire, réduisant au maximum les moments d’exposition et les usant surtout pour permettre aux personnages – et aux spectateurs – de reprendre leur souffle. Des passages transitifs qui serviront aux changements de lieux, le métrage se divisant ainsi en trois morceaux distincts, chacun entrecoupé par un focus sur le méchant de service pour montrer que c’est un vrai dur. Des interludes inintéressants, facilement évitables pour qui souhaiterait gagner du temps de visionnage entre deux bagarres.
Tyler Rake 2 plombs dans la tête
Parce que derrière la caméra, Sam Hargrave, lui, n’est plus le réalisateur inexpérimenté du premier film et aborde celui-ci avec une ambition renouvelée. Pour preuve, si l’extrait promotionnel avec un Chris Hemsworth tabassant autant les CRS que les Gilets Jaunes vous avez mis l’eau à la bouche, ce n’était bien qu’un amuse-gueule pour un plan-séquence de 40min 100% testostérone qui déblaye du cascadeur d’une prison serbe jusqu’au déraillement d’un train. Une scène conçue comme un énorme morceau vidéoludique qui s’apparenterait à une fidèle adaptation d’un épisode de Call of Duty.
Malheureusement, une fois cette extraction bien emballée passée, le reste des séquences d’action prendra des chemins un peu plus balisés. On ne boudera pas notre plaisir tant celles-ci restent efficaces, mais il faut reconnaître qu’elles font preuve de moins d’originalité, comme si Hargrave avait tout misé sur un seul moment fort pour nous convaincre de rester pour la suite. Certes, ça marche, néanmoins, il est dommage de ne pas avoir poussé l’audace plus loin.
Côté fournisseurs à la banque du sang, Chris Hemsworth se réserve évidemment les gros morceaux, mais il est plaisant de voir que le long-métrage offre davantage de grains à moudre à Golshifteh Farahani qui se positionne en bras droit plus que solide. Et si Tyler Rake premier du nom pouvait se suffire à lui-même, ce second opus ne cache plus ses envies de franchise avec, justement, quelques noms rajoutés au casting comme Idris Elba ou Olga Kurylenko. Deux acteurs qui n’ont, ici, qu’un rôle de figuration, mais dont la présence sert comme effet d’annonce pour un Tyler Rake 3. Vu que la saga, malgré ses gros sabots, est sans aucun doute la proposition la plus convaincante en termes d’action au sein des productions Netflix, on sera assurément au rendez-vous.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Des pseudos plan séquences immondes, des scènes dans lesquelles les méchants se prennent un coup de point et meurent alors que les gentils se prennent 30 balles et une grenade et courent comme des lapins la minute qui suie, des personnages pas attachant pour un sou, le dilemme de loyauté mal placé qui est tellement téléphoné et sonne tellement faux : c’est la troisième fois qu’il m’envoie un missile dans la gueule et que le gentil te sauve, mais comme le méchant est ton oncle tu as encore des doutes. Le passé du héro tellement mal présenté que tu veux lui mettre des baffes. Même si vous êtes fan du genre, sauvez 2 heures de votre vie.
PS : le 1 était pourtant regardable voir agréable.