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Critique Transformers Rise of the Beasts : la saga Ă  son prime ? đŸ€–

Sans Michael Bay mais toujours avec Optimus Prime et ses Autobots, ce retour de la saga Transformers fait-il honneur Ă  nos Ăąmes d’enfants ? Critique.

Cette annĂ©e, les jouets prennent vie au cinĂ©ma. Avant que Barbie ne repeigne les salles obscures de son rose si caractĂ©ristique, ce sont les Transformers qui lancent officiellement la saison estivale pour le 7e art. Cinq ans aprĂšs Bumblebee – portĂ© par Hailee Steinfeld – et six ans aprĂšs The Last Knight, Rise of the Beasts s’annonçait comme un dĂ©luge d’action et de robots pour les petits et les grands. Aux mains de Steven Caple Jr, cette nouvelle itĂ©ration apportait avec elle la promesse d’un renouveau pour la licence. Ce constat s’appliquait plutĂŽt bien Ă  un prĂ©quel aux aventures de Sam Witwicky et Mikaela Banes.

AprĂšs avoir racontĂ© la dĂ©couverte des Autobots par les humains, puis un semblant de cohabitation avec la duologie avec Mark Wahlberg, Transformers entend raconter la naissance d’une premiĂšre collaboration entre les humains et les colosses d’acier. Le rĂ©cit nous plonge au cƓur des annĂ©es 90. Noah Diaz est un ancien militaire qui peine Ă  trouver du travail. AprĂšs un Ă©niĂšme entretien ratĂ©, il dĂ©cide d’accepter une mission qui devrait lui rapporter gros. Il doit dĂ©rober une voiture laissĂ©e Ă  l’abandon dans un parking. Sauf que voilĂ , ce bolide n’est pas un vĂ©hicule comme les autres. Il s’agit en rĂ©alitĂ© d’un Autobot, un robot cachĂ© parmi les humains.

Dans le mĂȘme temps, l’archĂ©ologue Elena Wallace vient de mettre la main sur un Ă©trange artefact. Cette relique est le seul espoir des Autobots de rejoindre leur planĂšte. Mais l’objet attire bien des convoitises. DĂ©sormais alliĂ©s, Elena, Noah, Mirage et Optimus Prime doivent s’allier pour s’assurer qu’elle ne tombera pas entre de mauvaises mains.

Nouveau pilote

En 2007, Michael Bay consacrait un premier mĂ©trage live-action aux iconiques figurines Hasbro. Devant sa camĂ©ra, c’est un rĂȘve de gosse qui se rĂ©alisait pour toutes celles et ceux qui ont grandi aux cĂŽtĂ©s des Autobots, Decepticons et autres aliens mĂ©caniques. Sans vraiment jouer la carte de la subtilitĂ©, le rĂ©alisateur dĂ©ployait une myriade de sĂ©quences d’action et d’effets spĂ©ciaux pour donner vie au lore imaginĂ© par l’entreprise. AprĂšs tout, l’histoire d’Optimus Prime et ses compĂšres a Ă©tĂ© intĂ©gralement pensĂ©e pour favoriser la vente des jouets Ă  travers le monde. Alors que des licences cinĂ©matographiques s’adonnaient sans vergogne au jeu des produits dĂ©rivĂ©s – Star Wars en premier lieu – Hasbro voulait sa part du gĂąteau.

Le fabricant avait ainsi recruter Jimmy Shooter et Denny O’Neil pour donner corps Ă  la guerre que se livrent les deux factions Transformers. Marchant dans les pas de Musclor, la franchise a fait de nombreux bĂ©bĂ©s tĂ©lĂ©visuels, vidĂ©oludiques et mĂȘme cinĂ©matographiques.

CrĂ©dits : Paramount Pictures

Mais cette histoire de jouets (Ă  ne pas confondre avec le titre quĂ©bĂ©cois de Toy Story) est parvenue Ă  s’imposer aux plus hautes marches du box-office dans les annĂ©es 2000. Le premier film amasse 700 millions de dollars. Dans son sillage, les trois suivants se dĂ©marquent Ă©galement. La Face CachĂ©e de la Lune atteindra mĂȘme le milliard de recettes. Reste que depuis, le public n’a pas Ă©tĂ© que convaincu par les propositions de Bay en la matiĂšre. The Last Knight Ă©coper Ă  sa sortie en 2017 d’un triste 43% de critiques positives sur Rotten Tomatoes.

Plein phare

Il Ă©tait donc l’heure pour Michael Bay de passer le relais et de se contenter de la production. C’est donc Steven Caple Jr – rĂ©alisateur de Creed II – qui s’invite derriĂšre la camĂ©ra. Il laisse en revanche la tĂąche de l’écriture du scĂ©nario Ă  Jon et Erich Hoeber. Les deux hommes ne collectionnent pas les succĂšs puisqu’ils ont dans leur palmarĂšs En Eaux Troubles et My Spy. C’est en revanche la premiĂšre fois qu’ils s’attaquent Ă  la mythologie Transformers. Ils connaissent nĂ©anmoins leur sujet sur le bout des doigts et ne manquent aucun impondĂ©rable du genre.

Le rĂ©cit convoque de nombreux schĂ©mas dĂ©jĂ  largement exploitĂ©s par la saga. L’épicentre est la collaboration nĂ©cessaire entre humains et Autobots pour protĂ©ger l’humanitĂ© d’extra-terrestres hostiles. Basique, simple, mais finalement assez efficace. Il faut fermer les yeux sur les nombreuses facilitĂ©es scĂ©naristiques et autres Macguffin pour apprĂ©cier ce qui s’impose comme une application bĂȘte et mĂ©chante d’un lourd cahier des charges. Enfin pas tout Ă  fait puisque le film a tout de mĂȘme quelques idĂ©es qui valent le coup d’Ɠil, notamment concernant Optimus Prime et sa rĂ©ticence Ă  faire confiance aux humains.

CrĂ©dits : Universal Pictures

Avant de croiser la route des personnages campĂ©s par Shia LaBeouf et Megan Fox, le leader des Transformers n’est pas des plus amicaux. Mais l’intĂ©rĂȘt du film repose sans aucun doute sur son introduction, qui nous plonge Ă  Brooklyn dans les annĂ©es 90. Entre la salariĂ©e qui Ɠuvre dans l’ombre pour la rĂ©putation de sa supĂ©rieure et l’ancien militaire qui doit composer entre ses responsabilitĂ©s de grand frĂšre et sa vie chaotique, Rise of the Beasts aurait gagnĂ© Ă  conserver cette approche du parcours de ses hĂ©ros humains tout au long du film. Mais l’estampille Transformers invite Ă  l’action.

On notera tout de mĂȘme une certaine propension Ă  la surenchĂšre dans le dernier acte. L’arrivĂ©e des Animutants plaira aux inconditionnels, mais risque de laisser pas mal de monde sur le carreau. Le film n’en reste pas moins une coquille vide, n’ayant pas grand-chose Ă  raconter. Mais c’est sans doute pour cela que l’on achĂšte son billet : pour un dĂ©luge de monstres de mĂ©tal.

Beau comme un camion

Transformers : Rise of the Beasts n’a pas l’ambition de brouiller les lignes entre divertissement grand public et rĂ©cit de science-fiction novateur. Pour s’imposer comme une Ă©vidence, il doit ainsi soigner sa copie visuelle. Steven Caple Jr dĂ©ploie ici tout un panorama de sĂ©quences d’action efficaces et gĂ©nĂ©reuses. S’il ne parvient pas Ă  Ă©galer Michael Bay, passĂ© maĂźtre en la matiĂšre, le cinĂ©aste ne dĂ©mĂ©rite pas. Avec un plaisir certain – qui transparaĂźt Ă  l’écran – il immortalise ces combats entre ces gĂ©ants. Dommage qu’il prive son audience d’un affrontement Ă  la David contre Goliath, jouant avec ses Ă©chelles de grandeur pour faire se rencontrer le petit et l’immensĂ©ment grand. Il faut dire que face aux Terrorcons, Noah et Elena n’ont que trĂšs peu de chance.

CrĂ©dits : Paramount Pictures

En dĂ©coule un sixiĂšme opus gĂ©nĂ©reux, notamment lorsque la camĂ©ra s’amuse avec ses machines Ă  la morphologie animale. Une dĂ©gringolade en flanc de montage du leader des Maximals Optimus Primal suffit Ă  justifier l’intĂ©gration de cette faction Transformers dans le rĂ©cit.

Les effets visuels rendent d’ailleurs plutĂŽt hommage Ă  ce volet, du moins dans l’immense majoritĂ© du film. La conclusion joue un peu trop la carte du grandiloquent pour ne pas provoquer une certaine sensation d’overdose chez les spectateurs qui ne seraient pas rompus Ă  l’exercice. On vous conseille en revanche de choisir une sĂ©ance Dolby CinĂ©ma – comme dans notre cas – pour une immersion totale.

Un casting qui en a sous la pédale

Les Transformers ont beau tenir l’affiche, ils ne peuvent pas Ă©voluer sans certains humains (c’est plus facile pour se faufiler dans les bĂątiments). AprĂšs Shia LaBeouf, Mark Wahlberg et Hailee Steinfeld, se sont Anthony Ramos et Dominique Fishback qui jouent les contrepieds pour Optimus Prime et surtout Mirage. Attachants, mais Ă  peine esquissĂ©s, ces protagonistes ne manquent pas d’intĂ©rĂȘt et les performances de deux acteurs ne sont pas Ă©trangers Ă  cette rĂ©ussite. Dommage que le scĂ©nario ne balaie que trop rapidement les bonnes idĂ©es narratives les concernant.

CrĂ©dits : Paramount Pictures

On notera tout de mĂȘme qu’Anthony Ramos a plusieurs occasions de briller lors de ses Ă©changes avec Mirage. Le personnage – auquel Pete Davidson prĂȘte sa voix – se dĂ©marque du tout venant des Transformers par son sens de la rĂ©plique et son coup pour la comĂ©die. RĂ©sultat : on sourit Ă  plusieurs reprises face Ă  des rĂ©fĂ©rences de monuments de la pop culture.

Peter Cullen, dans la version originale, est encore une fois Ă©vidence lorsqu’il prĂȘte sa voix Ă  Optimus Prime. Ron Perlman, Peter Dincklage et Colman Domingo sont aussi particuliĂšrement bons dans l’exercice du doublage. MĂȘme son de cloche pour Michelle Yeoh qui incarne Airrazor. La version française – que nous n’avons pas vue – convoque quant Ă  elle OphĂ©lie Winter, DorothĂ©e et Yvick Letexier alias Mister V.

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Notre avis

Transformers : Rise of the Beasts ne dĂ©passe jamais son statut de divertissement bourrin pour grands et petits enfants. Sans Michael Bay, la saga continue sur la mĂȘme ligne et ne se rĂ©invente qu'Ă  de trĂšs rares occasions. Les amateurs vont adorer, les autres risquent de rester sur le carreau. Tant pis, c'est avant tout aux fans de la premiĂšre heure que cette aventure avec les Maximals s'adresse.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
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