Passer au contenu

[Critique] Toy Story 4 : les jouets prennent leur indépendance

On ne s’attendait pas vraiment à revoir Woody et sa bande après la conclusion magistrale apportée à la saga avec le troisième volet. Pourtant, Pixar a décidé de se lancer avec un quatrième film, porté par Josh Cooley, qui s’est déjà illustré avec l’incroyable Vice Versa. La pression à reprendre la franchise devait être particulièrement intense, notamment après le départ du studio de John Lasseter, papa de la saga, et de Lee Unkrich, réalisateur de Toy Story 3. Neuf ans après la sortie du troisième volet, qu’à de plus à nous raconter Toy Story 4 ?

Toy Story 4 commence fort et nous replonge neuf ans en arrière avec une scène visuellement époustouflante nous expliquant la disparition de Bo Peep (la bergère), mystérieusement absente du troisième volet. Dès l’intro, on se rend compte du chemin parcouru par le studio d’animation en matière d’image de synthèse, avec des textures très réalistes tout en respectant le design iconique des personnages.

Le film nous amène par la suite dans le présent, chez Bonnie, la petite fille qui avait recueilli les jouets d’Andy à la fin de Toy Story 3. C’est l’heure pour Bonnie de faire son premier jour à la maternelle, et Woody profite de cette occasion pour tenter d’exister auprès de la fillette, lui qui n’est pas vraiment considéré comme son « meilleur ami » (à lire en chantant) et reste systématiquement au placard quand Bonnie joue avec ses jouets.

Crédit : @Disney

À la maternelle, la petite fille se prend d’affection pour un jouet fabriqué avec des détritus, qu’elle nomme Fourchette. Woody tentera alors par tous les moyens de faire comprendre à Fourchette qu’il est bien un jouet, et profite d’un séjour familial en camping-car pour exister auprès de Bonnie.

Fourchette.
Crédit : @Disney

Ainsi commence Toy Story 4, une suite qui pouvait sembler de trop après la fin du troisième volet, mais qui se déniche très rapidement des raisons à son existence, en offrant notamment une conclusion décente à Woody, qui se cherche, lui aussi, des raisons d’exister après Andy.

Crédit : @Disney

Une quête d’indépendance

Toy Story 4 creuse les sentiers de l’indépendance, de la vie des jouets après avoir pleinement vécu auprès d’un enfant. Ce thème est par ailleurs parfaitement illustré par le personnage de Bo Beep. La bergère en porcelaine autrefois douce et calme a troqué sa robe rose contre un pantalon et s’affirme pleinement comme un jouet indépendant et aventureux. Jamais elle n’aura eu un rôle aussi important et lourd de sens dans la franchise.

Crédit : @Disney

Le plein de nouveaux jouets

Si le film se centre avant tout sur Woody, on notera l’apparition de nouveaux jouets originaux, entre Fourchette, le nouveau « jouet » préféré de Bonnie, le duo de peluches Ducky et Bunny (doublés en VO par l’inimitable duo Key & Peele et en VF par Jamel Debbouze et Franck Gastambide), qui apportent de belles touches d’humour, le cascadeur canadien Duke Caboom, et bien sûr Gabby Gabby (doublée par la chanteuse Angèle en VF), une poupée des années 1950 oubliée dans un magasin d’antiquités et dont la boîte vocale ne fonctionne plus correctement. Cette dernière est toujours accompagnée par ses sbires, des marionnettes ventriloques inquiétantes qui auraient eu droit à une place de choix dans un film d’horreur.

Gabby Gabby et Benson, la marionnette en chef des poupées ventriloques.
Crédit : @Disney
Ducky et Bunny.
Crédit : @Disney

L’épisode le plus drôle de la franchise

Si Toy Story 4 n’offre pas une qualité constante, avec notamment une seconde moitié rallongée artificiellement par des scènes d’action qui tombent parfois à l’eau, le nouveau Pixar ne démérite pas, et se paye même le luxe d’être certainement l’un des volets les plus drôles de la franchise, à jeu égal avec Toy Story 2. Sauf que dans le quatrième volet, l’humour est compréhensible par les petits et les grands, là où le second film multipliait les références qui ne parlaient parfois qu’aux adultes et grands enfants.

Crédit : @Disney

Bien que la sensibilité du troisième volet ne soit plus aussi présente, Toy Story 4 est tout de même un excellent film, et Pixar signe une nouvelle fois un long métrage d’animation qui allie toute une palette d’émotions capable de nous faire passer du rire aux larmes en un claquement de doigts. Finalement, le plus gros défaut de Toy Story 4 réside dans le fait d’exister, alors que son aîné offrait la meilleure des conclusions possible à la franchise. Mais après tout, on ne va pas s’en plaindre, tellement l’heure et quarante minute passée en compagnie de Woody, Buzz, Bo Peep, Fourchette, Gabby Gabby et les autres est un véritable régal. Après tout, c’est ça qui compte, non ?

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

Toy Story 4 évite l’erreur de l’épisode de trop avec un humour maîtrisé à la perfection, une direction artistique léchée et un scénario judicieusement amené. S’il s’avère moins pertinent que son prédécesseur comme conclusion de la saga, le film prouve une nouvelle fois à quel point Pixar maitrise son sujet et incarne à l’heure actuelle l’un des meilleurs studios d’animation au monde. Une véritable montagne russe d’émotions, mais surtout du divertissement à l’état pur. Un film familial à voir de toute urgence.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode