Thor est de loin le personnage ayant été le plus maltraité au sein du Marvel Cinematic Universe. Iconique dans les comics, Marvel décide de lui offrir un premier film sous la direction de Kenneth Branagh au début des années 2010. Devant la caméra du cinéaste et acteur, le héros devient une figure très solennelle de la mythologie nordique. Une approche très fidèle aux écrits de la maison des idées, au cœur d’une tragédie à la qualité scénaristique discutable.
Quand on connaît l’appétence de Branagh pour les récits classiques, on comprend mieux pourquoi ce mélange des genres a eu beaucoup de mal à convaincre. D’autant plus que du côté de la réalisation, Thor 1 était un peu partisan du moindre effort. Le second manquait aussi de poigne et de cœur, mettant en scène des figures divines gravées dans le marbre et qui ne parviendront à se réinventer qu’à partir d’Avengers premier du nom.
Depuis, Marvel a changé son fusil d’épaule en confiant le personnage à un réalisateur alors bien moins célèbre, mais qui avait déjà fait ses preuves à plusieurs reprises. Taika Waititi prend le pari de catapulter le héros campé par Chris Hemsworth dans un univers pop et rétro, une comédie où l’idole d’antan devient un sujet de plaisanterie.
Cette partition, l’acteur la maîtrise à la perfection, elle lui a redonné ses lettres de noblesse. Si certains regretteront sans doute sa stature d’antan, cette métamorphose le rend finalement bien plus intéressant. Dans tous les cas, le succès est au rendez-vous et les fans en redemandent. Il revient ainsi avec Thor : Love and Thunder, la comédie romantique de l’été. Oui, oui, vous avez bien lu.
Si les amourettes du Marvel Cinematic Universe devaient jusqu’ici se contenter du hors champ, celle entre Jane Foster et Thor s’invite au cœur du récit. Amour et Tonnerre, on ne pouvait pas faire plus clair !
On retrouve notre bon Thor plusieurs années après les événements d’Avengers : Endgame. Après une longue période de remise en forme, le héros n’est plus certain de savoir ce qu’il veut faire quand il sera plus grand. Alors qu’il envisage de prendre sa retraite de super-héros, un antagoniste émerge de l’ombre. Gorr le Massacreur des Dieux s’est juré de tuer toutes les figures divines qui croisent sa route, il décide de s’en prendre à Thor en capturant les enfants de New Asgaard.
Thor : Love and Thunder est, comme on le disait plus haut, moins un film de super-héros qu’une comédie romantique. Depuis l’annonce du projet, Marvel et Waititi, ont été très clairs sur le sujet. Pour l’occasion, ils ont donc réussi à convaincre Natalie Portman de rempiler pour camper Jane Foster. Elle était absente du MCU depuis Thor : Le Monde des Ténèbres. Taika Waititi a visiblement su trouver les bons arguments.
Il faut dire que le projet est autrement plus enthousiasmant pour l’actrice, puisqu’elle a l’occasion d’enfiler une cape et de porter Mjolnir pour dézinguer de l’alien. On ne va pas le cacher, si son personnage était jusqu’ici un peu anecdotique, elle vole nos cœurs avec ce nouveau volet. C’est surtout vrai lorsqu’elle trouve en Valkyrie une confidente et alliée.
Moi j’ai besoin d’amour
Dans Ragnarök, Thor devait composer avec des histoires familiales obscures et la mise en danger de son royaume. Cette fois-ci, c’est sa vie amoureuse qui est au cœur du récit. Alors qu’il recroise Jane, Thor découvre que cette dernière a pris le contrôle de Mjolnir. Cette rencontre ravive des souvenirs douloureux pour notre héros, qui retrouve ses angoisses et ses craintes.
Thor n’est plus solide comme un roc, il a ses failles et un background. Waititi va les aborder au fil du récit. Cette fois-ci pas de grand spectacle cataclysmique, il explore une intrigue à échelle humaine qui sur le papier a toutes les clés pour nous séduire.
Une démarche tout à son honneur mais qui n’est pas exempte de défaut. Love and Thunder peine à donner corps à ses enjeux dramatiques, ne dépassant que très rarement son statut de parodie. Pourtant, les pistes à explorer étaient nombreuses. La première moitié du film les survole un peu trop pour qu’ils parviennent à se réinventer.
Car Taika Waititi explore les schémas et poncifs de la comédie romantique pour les détourner, il se la joue soap opéra avec ses dialogues, s’amuse avec la tension sexuelle entre certains personnages et s’offre même le luxe de détourner quelques séquences emblématiques du genre.
C’est particulièrement vrai lorsque, aux moyens d’une scène narrée, le cinéaste utilise les clichés des comédies romantiques illustrées avec clip show du plus bel effet. Reste que tout cela sonne parfois un peu faux. La tambouille de Waititi est maligne. On est parfois triste et souvent hilare, dommage que l’accord des deux ne soit pas aussi raffiné qu’on aurait pu l’espérer. Les appels du pied sont nombreux, peut-être un peu trop.
Un second souffle vient néanmoins sauver le tout. À mesure que s’approche la conclusion, le scénario nous rattrape en plein vol avec des moyens certes très faciles mais extrêmement bien exploités. Au moment du générique, on se dit finalement que cette aventure romantique a réussi à faire tomber les quelques barrières qu’on avait pu hisser petit à petit. Ce n’est pas un coup de foudre, mais on a sans aucun doute une tendre affection pour l’univers et les personnages.
D’autant plus que quelques surprises visuelles sont aussi au rendez-vous. Si le film mise sur une VFX (pas toujours de bon goût) comme le faisais déjà le premier film, l’esthétique colorée et enfantine participe à faire du métrage une véritable expérience loufoque. Il s’octroie aussi quelques petites divagations plus ambitieuses, notamment avec une séquence en noir et blanc bien exécutée.
On aurait en revanche aimé que des effets spéciaux et des éléments de décors plus tangibles s’invitent plus régulièrement. Avec Jojo Rabbit, il avait fait preuve d’une certaine maîtrise de la composition qui est bien moins présente quand il navigue au milieu de fond vert comme ceux utilisés pour Thor.
Dieu m’a donné la foi
Et il me l’a reprise. Qui dit film de super-héros dit antagoniste, et Taika Waititi frappe fort. Après Cate Blanchett, il débauche monsieur Christian Bale pour camper un certain Gorr le Massacreur des Dieux. Né sur une planète qui vénérait des dieux que personne n’avait jamais vus, Gorr décide de se venger quand ceux-ci n’ont rien fait pour sauver sa famille. Habité par une malédiction, il va s’attaquer à toutes les figures divines qui vont croiser sa route.
Le personnage est issu des comics God of Thunder, mais à quelque peu été revisité pour les besoins de cette aventure. Physiquement, pour faire éclore le côté nécrosé de son corps, il arbore une apparence plus humaine. Si certains diront que cela enlève de son envergure, le personnage de Christian Bale se mue rapidement en anti-héros parfait. Il représente le contre-pied idéal pour Thor. Aussitôt, le récit se dote d’une tonalité plus cynique assumée, d’une critique plus acerbe des dérives du super-héros.
Là où les premiers films étaient foncièrement manichéens, Thor 4 se veut plus nuancé. Des tonalités de gris qui ont tendance à néanmoins s’effacer pour le grand final. Un brin trop mélo, la séquence a bien du mal à trouver son tempo et détonne dans cette orgie de calembours.
Des adieux ?
Thor n’est visiblement pas logé à la même enseigne que ses comparses. Alors que les super-héros devaient jusqu’ici se contenter de trois volumes de leurs aventures, le personnage campé par Chris Hemsworth est le premier à revenir pour un quatrième. Il ne sera pas le seul car Captain America aura aussi droit à son quatrième tour de piste. Sauf que ce n’est pas Chris Evans qui portera la bannière étoilée. Falcon et le Soldat de l’Hiver a acté le passage de relais entre l’acteur et Anthony Mackie.
À l’heure où Marvel dévoile un nouveau métrage tous les trois mois, et que de nombreuses séries Disney+ sont ajoutées, on peut donc se demander si tout cela ne commence pas à faire un peu beaucoup. Aussi fan soit-on du Marvel Cinematic Universe, une lassitude commence à se faire ressentir. Même avec Taika Waititi aux commandes, les nouveaux métrages Marvel commencent un peu à sentir le réchauffé.
Il suffit de découvrir l’une des scènes post-crédits pour se dire que les chemins empruntés par Marvel sont de plus en plus cahoteux. Heureusement que la maison des idées a réussi à rendre ses personnages assez attachants pour que l’on puisse vouloir continuer l’aventure. Ils sont dans nos cœurs. Jusqu’à la rupture ?
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vu hier soir au ciné. Ben cette “critique” ci dessus , on sent bien que son auteur n’a pas aimer le film !!!!
Moi j’ai aimé, rigolo, assez originale, avec tout un tas de diviné hors MArvels ( Zeus, Ra, etc..) meme si des fois, ca frise le blaspheme pour les croyants ( Zeus en tutu, les dieux ne sont que des etres avec des pouvoirs qui s’en ballec de leurs creations, rien de plus ) ) .
Mais bon passé un tres bon moment, deja au debut avec les gardiens de la galaxie. Un film assez raffraichissant. Je regrete pas mes 10€ de la place de ciné…!!!
Il faut pas oublier que le cinema est avant tout un divertissement. Et de ce coté la, c’est largement reussit !!!
Pourquoi Disney veut ridiculiser les héros Marvel ? Ce Thor est pathetic, le scenario est nul, non mais Thor a poil devant zeus en jupette avec Asgard en Disneyland, au secours !! A force de chercher l humour et le décalage on finit en sortie de piste, si vous aimez Thor n y allez pas c est déprimant !!
stop au carnage.