Netflix s’apprête à faire ses adieux à Stranger Things. Le vaisseau amiral de la plateforme tirera sa révérence prochainement, après cinq saisons de péripéties dans l’Upside Down. Pour l’entreprise, il s’agit donc de lui trouver un remplaçant, une machine de guerre populaire et plébiscitée, capable d’attirer de nouveaux regards et de lui permettre de conserver des abonnés sous sa bannière. The Witcher – qui compte déjà parmi les séries les plus vues dans ses rayons – a l’ambition de s’imposer comme un rendez-vous immanquable pour les amateurs d’heroic fantasy, de monstres et de conflits politiques d’un autre monde.
Cette troisième saison a donc de lourdes responsabilités sur ses épaules, elle doit continuer le voyage initié en 2019, tout en faisait honneur au roman dont elle s’inspire. Après une première salve réjouissante aux allures de recueil de nouvelles, et une seconde saison plus dense et linéaire, il est l’heure pour Lauren Schmidt Hissrich d’enfin entrer dans le vif du sujet. Cette fois-ci, la créatrice s’attaque à un ouvrage clé de La Saga du Sorceleur : Le Temps du Mépris.
La narration nous plonge directement après le final de la saison précédente. Geralt, Ciri et Yennefer sont réunis et sillonnent le Continent à la recherche d’un abri. La confrérie des mages, les Royaumes du Nord et Nilfgaard traquent la princesse de Cintra. Pour le sorceleur, il s’agit donc de protéger son enfant surprise. De son côté, l’adolescente doit continuer son apprentissage et maîtriser ses pouvoirs. Son destin est intimement lié à celui de son monde, qu’elle a le pouvoir de sauver ou détruire.
En eaux troubles
The Witcher n’a jamais brillé par la clarté de son récit. Depuis ses débuts sur nos écrans, la série cultive sa complexité pour rivaliser avec les autres sagas emblématiques du genre. Difficile à la découverte de l’œuvre de ne pas y voir une volonté de s’imposer sur le même créneau que Game of Thrones ou Le Seigneur des Anneaux. Mais si ses deux aînées bénéficiaient de la virtuosité de scénaristes aguerris pour dérouler le fil de leur réflexion, The Witcher peine à faire émerger un tel divertissement. À la place, la série évolue en eaux troubles, multipliant les lieux, protagonistes et enjeux. Armée de ses grosses ficelles narratives, la production du N rouge semble parfois avancer sans but au gré de ses situations dramatiques et politiques.
La saison 3 ne permet pas de rétablir l’estampille, elle n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions. Les trois épisodes que nous avons pu découvrir compilent une multitude d’intrigues sans jamais réellement réussir à leur donner corps. Plutôt que de prendre le temps de faire naître des antagonistes et des héros remarquables, de les faire gagner en nuances, ces nouveaux épisodes s’enchaînent à un rythme effréné. Le spectateur n’a aucun répit, lui qui s’interroge régulièrement : “Mais c’est qui lui déjà ?”.
Pourtant, The Witcher a de solides arguments en sa faveur. En premier lieu, sa capacité à exploiter un riche bestiaire pour mettre Geralt de Riv en difficulté et le confronter à ses propres limites. L’intérêt de la série repose ainsi moins sur une multitude de complots et de prophéties centenaires que sur la traque de grosses bêtes curieuses. À mesure que progresse l’histoire du sorceleur, il devient de plus en plus évident que la série aurait sans doute dû se contenter de n’être que ça, un recueil de combats épiques et nerveux.
C’est d’autant plus vrai que ce volet gagne en précision technique. Si les effets numériques de la première salve était loin d’être exempts de défauts, la série sous la supervision VFX de Tim Crosbie s’offre enfin une copie visuelle digne de son postulat de divertissement fantastique et sombre. Si quelques fonds verts disgracieux et incrustations tout aussi douteuses pourraient décourager les moins enthousiastes, force est d’admettre que les affrontements sont assez spectaculaires.
C’est néanmoins, lorsqu’elle fait voile vers sa dimension dramatique, lorsqu’elle s’éloigne de la grandiloquence de son conflit pour explorer la dynamique entre ses personnages, que cette nouvelle saison fait mouche.
Un solide équipage
Henry Cavill n’a plus grand-chose à prouver concernant son incarnation de l’homme à la chevelure argentée. Depuis ses débuts sur nos écrans, l’acteur met sa passion pour les jeux de CD Projekt et les romans polonais au service de sa copie. Et quelle copie ! Le succès de The Witcher sur Netflix pourrait intégralement reposer sur sa capacité à donner corps à ce héros taiseux, dont chaque grognement en dit pourtant long. Son respect pour l’œuvre et le protagoniste transpire une nouvelle fois à l’écran, encore plus quand le récit entend lever quelques parts d’ombre concernant son passé et ses origines.
À ses côtés, Anya Chalotra et Freya Allen ne déméritent pas, parvenant avec aisance à contrebalancer le mutisme de Geralt. Joey Batey continue quant à lui de s’imposer la caution légèreté. Loin d’être dénué d’intérêt, le héros gagne quelques couches de profondeur et nous gratifie encore une fois de ritournelles entêtantes et douces à nos oreilles.
Les seconds rôles n’ont en revanche pas toujours l’occasion de briller de la même manière, même si la série repose sur un solide casting. Il faudra espérer qu’après ces trois premiers épisodes, chacun puisse avoir l’occasion d’attirer un peu plus la lumière pour démontrer son talent. Reste que tous n’ont pas un jeu aussi convaincant.
Mutineries en coulisses
La nouvelle est tombée en octobre dernier. Malgré son amour pour le héros et la licence, Henry Cavill abandonne son rôle pour se consacrer à de nouveaux projets. Si l’acteur n’a que très brièvement abordé les raisons ayant motivé une telle décision, des divergences créatives ont été évoquées à de nombreuses reprises par la presse. Rien n’a en revanche été confirmé par Netflix, Lauren Schmidt Hissrich ou Henry Cavill. Sur la scène du Netflix TUDUM, qui se déroulait pour la première fois en live depuis le Brésil, l’acteur britannique a laissé transparaître son émotion de quitter ses collègues depuis 2019 et s’est fendu d’une critique déguisée à l’égard des équipes créatives. “Vous apportez tellement de détails et de nuances à vos personnages, eux qui courent souvent le risque d’être trop simplifié”.
Dès la quatrième saison, c’est Liam Hemsworth qui prendra sa suite. Les inquiétudes sont déjà nombreuses chez les fans de la série, mais aussi ses détracteurs. Sans la précision et l’implication de son interprète, et sa solide connaissance du monde et ses enjeux, The Witcher pourra-t-elle continuer sa route au classement des plus gros succès de Netflix ? Il faudra attendre de découvrir ce que l’acteur découvert avec Hunger Games a en magasin avant de statuer sur la question. Un tel départ est tout de même risqué.
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J’aime tellement cette série
Je suis assez d’accord avec votre critique.. je trouve que pas mal de chose sont mal exploité ou mal raconté. En plus on a plusieurs faux raccord et illogisme dans la saison 2 qui m’ont encore plus sortie du truc…. Meme avec le récap j’ai eu du mal à tout me souvenir tellement cette serie ne m’a pas marqué… Il y a bien mieux dans le domaine mais ca reste quand meme tres plaisant à regarder 🙂
Dommage :/
Par contre, les combats sont top et vraiment bien chorégraphié! Un gros plus pour Henry et son maniement de l’épée!
Perso je m’y perd souvent dans leur fil qui semble sans queue ni tête et sans but… Souvent on dirait les parlotes Dallas sans intérêt avec des habits du moyen-âge.
Dans les saisons précédentes chaque éîsode avait sa propre histoire d’aventures en plus de la trame générale.
Dans la saison 3 c’est bien plus pauvre, plus d’aventures palpitantes.
J’avais adoré les saisons 1 et 2, et là je m’ennuie dans la saison 3. Déçu.
@Sando je ne sais plus où j’avais lu ça (l’année dernière) mais je me souviens que la réalisatrice trouvait que Geralt parlait trop et que ça enlevait le charisme du personnage. Du coup au montage elle avait supprimé beaucoup de dialogue. Et à la fin on se retrouve avec un Geralt taciturne. C’est un peu la version masculine de “tais-toi et sois beau !”.
Bref, je pense même que c’est une des raisons pour laquelle l’acteur se barre.
La saison 2 c’était deja pas terrible mais que dire de la 3, une daube !!! l’épisode 5 est un bon exemple, on est sencé avoir un sorcelleur qui passe son temps avec les femmes au lit et à se battre contre des monstres, au final qu’est ce qu’on a ? un scenario à l’eau de rose, genré féminin au possible avec des échanges catastrophiques, bref rien à voir entre cette série complétement ratée et le jeux vidéo. L’acteur principal a bien fait de se barrer, c’est juste une daube
Comment tuer la poule aux œufs d’or ? La saison 1 m’avait donnée l’eau à la bouche. La 2 était un peu décevante mais toujours intéressante… Que dire de la saison 3 ?! Une bouse monumentale où il ne se passe rien. L’explication des intrigues se perd dans des dialogues creux et ennuyeux qui nous font perdre le fil et nous donne l’envie d’appuyer sur la touche stop de la télécommande. Les perso sont hilarants (le make up surchargé des actrices est une immense farce) : la scène du bal sur un épisode entier où chaque scène est reprise 2 ou 3 fois sous un angle différent vaut de l’or : comment faire du neuf avec du rechauffé quand on arien à dire….ou la traversée du désert de Ciri sur un épisode. Et que dire du perso de Geralt qui en est réduit à servir de faire valoir aux femmes de la série, qui tombe dans la mièvrerie la plus degoulinante et qui de surcroît se prend une rouste monumentale contre un mage qui ne sue même pas où n’est même pas décoiffé après son affrontement contre le sorceleur. Alors que Geralt met 2 episodes entiers a se remettre de ses blessures. Cette saison 3 est une immense daube et on comprend après l’avoir vu pourquoi Henry Cavill a quitté La série. Bon vent à lui mais pas à The Witcher Que Je suivrai plus.
Tout est dit, je n’aurais pas pû dire mieux. Cette saison fut un véritable naufrage. Quel gâchis, c’est un véritable exploit que d’arriver à gâcher une série qui avait un tel potentiel de départ.
Un titre “Geralt Dérive” aurait été plus fin. Dommage d’être passé à côté. ^^
Cette série c’est une insulte aux livres depuis S1E1