Passer au contenu

Critique : The Walking Dead – The Ones Who Live vaut-elle le coup ? ❤️‍🩹

Après des années d’absence, Rick et Michonne reviennent sur nos écrans pour le spin-off The Ones Who Live. La dernière série The Walking Dead signe-t-elle l’heure de la rupture ? Critique.

Un shérif, des voitures renversées et un silence de mort, c’est ainsi que Frank Darambont plante le décor de sa série en 2010. Sous l’impulsion d’AMC, le scénariste s’attaque aux célèbres comics de Robert Kirkman et entend raconter la fin du monde tel que nous le connaissons. Plutôt que de mettre en scène le début d’une crise sans précédent, The Walking Dead prenait le parti de raconter ce qu’il se passe des mois après les premiers événements catastrophiques, lorsque son protagoniste se réveille d’un coma dans un hôpital désertique. Dès ses premiers instants, la production se démarque de ses prédécesseurs.

Il ne s’agit pas d’enquêter sur les origines de cet étrange mal ni de trouver un remède. Ce sont les comportements humains qui sont à l’épicentre du procédé narratif. Tandis que ses aînés utilisaient les zombies comme allégorie du consumérisme américain, The Walking Dead s’attarde surtout montrer l’horreur qui réside chez les survivants. Le symbole de moralité Rick Grimes est le point d’entrée dans cet univers, il est le baromètre de l’horreur à mesure que le monde devient plus inhumain.

The Walking Dead marque un tournant pour le genre zombiesque. L’œuvre fascinera autant les amateurs que les néophytes, naviguant habilement entre ses inspirations post-apocalyptiques, le drame et la comédie. Après un peu moins d’une décennie de bons et loyaux services, l’acteur Andrew Lincoln prend néanmoins ses distances avec l’estampille et il est rapidement suivi par Danai Gurira.

Michonne The Walking Dead
© AMC

Ils remettent le couvert

Depuis la disparition du couple mythique, les spectateurs avaient dû se contenter de quelques apparitions au moyen de flashbacks et d’une scène de conclusion énigmatique. Développé sous le nom de “Rick et Michonne” avant d’adopter le titre The Ones Who Live, ce nouveau spin-off veut réunir les deux héros pour une comédie romantique au pays des mangeurs de chair et des marcheurs inlassables.

Huit ans après l’explosion du pont, Michonne continue de parcourir les États-Unis à la recherche du père de son enfant. De son côté, Rick est aux prises de la CRM et tente par tous les moyens de s’échapper. Lorsqu’ils se retrouvent à nouveau, les tourtereaux doivent réapprendre à vivre ensemble. Mais comment deux survivants, qui ont évolué dans des milieux très différents, peuvent-ils collaborer pour rentrer auprès des leurs ?

L’amour est mort ?

Quand on a que l’amour pour tenir face à un État totalitaire, combien de temps nous faudra-t-il pour succomber aux sirènes de l’oppresseur ? Depuis sa disparition — son enlèvement par Jadis — Rick est au plus bas de l’échelon dans l’organisation de la République civique et militarisée (CRM). Chaque jour, il tue sans relâche les marcheurs qui s’invitent aux portes du complexe, accompli de basses besognes pour gagner le droit de rejoindre officiellement la communauté titanesque. Mais Rick ne serait pas Rick s’il se contentait d’accepter son sort. Reste que même le héros semble avoir perdu tout espoir… Lui qui a longtemps incarné la résilience, est désormais face à la fatalité de son cas.

Assez habilement, le spin-off AMC s’ouvre sur un chapitre exclusivement dédié au protagoniste que l’on n’avait pas vu sur nos écrans depuis 2018. Avec plus de cheveux blancs, mais toujours le même effet “tignasse mouillée”, le héros par lequel tout a commencé apparaît amoindri et désespéré. La séquence d’introduction est un doux rappel de ce que The Walking Dead est le plus souvent : une multitude de belles idées narratives pour pousser les héros — et les spectateurs — dans leurs retranchements. Et ça marche. The Ones Who Live frappe fort et nous permet de retrouver l’adrénaline des débuts, loin des délires christiques de Daryl Dixon en France.

The Ones Who Live Nouveaux Personnages
© AMC

Michonne n’est pas en reste, elle profite aussi d’un chapitre de haute volée. La guerrière infaillible est pour la première fois de son histoire en réelle difficulté. Les deux premiers épisodes posent les jalons de ce qui sera le cœur de cette première saison : la réunion des amoureux après tant d’années. Dès lors, il s’agira de raconter comme leurs chemins respectifs les ont éloignés, comment ils se sont construits en complète opposition. Mais ce sera aussi une opportunité de questionner à nouveau la thématique centrale de la série : la survie. Si cette introduction est plutôt captivante, la palme du meilleur épisode revient sans conteste au quatrième volet. Il encapsule tout ce que l’on attend de cette nouvelle incursion dans l’univers.

Je t’aime… moi non plus

En un peu moins d’une heure, The Walking Dead semble retrouver ce qui faisait la singularité de ses premières saisons. Les ruptures avec le divertissement zombiesque permettent à nouveau de passer au crible les mécanismes amoureux, humains, chose qui manquait cruellement aux dernières saisons de la série mère. Andrew Lincoln et Gurira livrent des performances d’une sensibilité de plus en plus rare au sein de la licence zombifiée pour le profit.

The Ones Who Live Amc
© AMC

Ici, tout se construit autour de ce que les personnages ne se disent pas, tout ce qu’ils ne parviennent pas à exprimer. Un huis clos dont on taira les détails, mais qui offre une respiration bienvenue. L’actrice Danai Gurira a participé activement à l’écriture de ce chapitre et prouve qu’elle connaît son héroïne sur le bout de doigts. Reste que The Ones Who Live retombe aussi souvent dans ses travers qu’elle s’en affranchit. Trop fréquemment, la série sacrifie son cynisme et sa cruauté en élargissant le spectre de ses enjeux.

Nouveau monde, vraiment ?

À ses débuts, The Walking Dead était moins une série de genre qu’un roadmovie. Les zombies n’avaient d’autre ambition de que mettre les personnages en difficulté. D’Atlanta à Alexandria en passant par la prison de Georgie, le groupe gravitant autour de Rick Grimes s’est doté de nouveaux protagonistes pour aborder le vivre-ensemble et l’altérité. Au fil des saisons, cette notion est passée en second plan pour laisser place à une succession d’ennemis de plus en plus puissants, pour faire éclore des intrigues alambiquées sur des organisations militaires et havres de paix qui cachent de lourds secrets. Peu à peu, les poncifs du post-apocalyptique revenaient sur le devant de la scène. The Ones Who Live est la somme de toutes ces errances, elle ne sait pas toujours sur quel pied danser. Entre romance et chronique politique, le spin-off avance tête baissée vers une conclusion attendue. Franchement, là, ce n’est pas nous… c’est elle.

Rick The Ones Who Live Critique
© AMC

En résulte une série au goût de trop peu. Avec seulement six épisodes, cette première saison n’est pas le renouveau attendu. Elle multiplie les facilités scénaristiques, fait peu de cas de la vraisemblance de ses retournements de situation et surtout…matérialise ses intentions au moyen de répliques dignes d’un soap diffusé en plein après-midi sur le réseau linéaire. The Ones Who Live est un beau-parleur qui n’arrive pas à se taire, et finit par nous assommer de tirades qui enfoncent des portes ouvertes.

À l’approche des adieux (à moins qu’une saison 2 soit au programme), Rick et Michonne parviendront encore à nous embobiner à nouveau ?  Il est vrai que malgré tous ses nombreux défauts, ce spin-off sait se rendre captivant. À noter que si Dead City n’a pas été renouvelée, la série sur Daryl Dixon est quant à elle promise à une seconde saison très prochainement. Bon allez, on reste encore un peu…

The Walking Dead : The Ones Who Live est diffusé chaque vendredi sur Paramount+ dès le 29 mars 2024, et ce, pendant quatre semaines.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

The Walking Dead ressemble de plus en plus à un ex que l’on aimerait oublier, mais qui continue de jouer ses arguments pour nous séduire et nous faire passer outre ses nombreux défauts. L’heure de la rupture n’est pas encore arrivée, mais cette nouvelle mouture est à réserver aux aficionados qui n’arrivent pas à aller voir ailleurs… Jusqu’à qu’une nouvelle série zombiesque fasse chavirer notre cœur.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
4 commentaires
  1. Franchement, bravo pour votre article, rarement j’ai lu une chronique aussi solide que la vôtre. Une parfaite maîtrise qui me pousse à tendre vers vos opinions sur la série. Personnellement, l’épisode 4 m’a prit complètement de court et je serais pas surpris qu’elle gagne des prix d’interprétation. Vous en pensez quoi ?

  2. “Plutôt que de mettre en scène le début d’une crise sans précédent, The Walking Dead prenait le parti de raconter ce qu’il se passe des mois après les premiers événements catastrophiques, lorsque son protagoniste se réveille d’un coma dans un hôpital désertique. Dès ses premiers instants, la production se démarque de ses prédécesseurs.”

    C’est quoi le scénario de 28 jours plus tard ?

  3. Juste un calvaire de regarder cette série. Honnêtement avoir mis si longtemps pour nous pondre une daube comme ça, c’est juste hallucinant. Il y a clairement un problème chez les scénaristes américain. Plus d’idée, plus rien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode