Critique The Walking Dead : Dead City, que vaut le spin-off sur Negan et Maggie ? 🧟

Fear The Walking Dead, The Walking Dead : World Beyond, Tales of the Walking Dead… cela fait une paire d’années maintenant que la chaîne AMC (et diffusé sur OCS chez nous) produit son beurre sur l’univers crée à l’origine par Robert Kirkman et ce, malgré des audiences en chute libre au fil des onze saisons de la série principale.

Un univers télévisuel qui ne compte pas s’arrêter en si long chemin malgré la fin (enfin) des aventures du groupe de Rick Grimes puisque, sous l’égide de Scott M. Gimple, The Walking Dead accouche de trois nouveaux spin-offs centrés sur… le groupe de Rick Grimes. Pourquoi ? Parce que. Et avant de connaître le destin amoureux de Rick et Michonne et de visiter la France avec Daryl, on part pour New York en compagnie de Maggie et Negan dans The Walking Dead : Dead City

Les deux ennemis terribles, qui semblaient avoir enterré la hache de guerre à l’issue de The Walking Dead, l’ont vite déterré pour les besoins du scénario de Dead City où Maggie part à la recherche de son fils, enlevé par Le Croate, un ancien homme de main de Negan, et caché au milieu d’une Grosse Pomme abandonnée aux marcheurs. Pour retrouver sa progéniture, elle va devoir compter sur l’aide de celui par qui tout a commencé.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le show piloté par Eli Jorné gagne beaucoup à ne pas hériter du format lourd de son aîné, troquant les 24 épisodes de celui-ci contre une saison de 6 épisodes. Une obligation à la brièveté qui permet à Dead City d’esquiver la mollesse qui avait tant nui au show principal. Pas question ici de tourner en rond et tous les éléments de l’intrigue se mettent en place rapidement et avance jusqu’à la conclusion qui laisse sans mal présager d’une seconde saison.

S’inspirant ouvertement de New York 1997 (peut-être trop), le show fonctionne quasiment uniquement sur son duo de stars avec un Jeffrey Dean Morgan toujours aussi charismatique dans la peau en Snake Plissken et une Lauren Cohan en Sarah Connor. La série retrouve même des lettres de noblesse que l’on croyait perdu en avançant plusieurs idées graphiques dès lors qu’il faut épurer de leurs organes quelques figurants. Comme quoi, il faut parfois savoir se salir les mains pour regagner en intérêt.

The Boring Dead

Des petits sursauts qui fonctionnent comme des leurres, car le principal intérêt de The Walking Dead : Dead City est également son défaut majeur : Maggie et Negan. Si l’on comprend aisément pourquoi le choix de production s’est porté sur eux, car même si leur parcours semblait achevé, ils restent parmi les plus intéressants à suivre de la franchise principale, la série se retrouve rapidement le cul entre deux chaises : d’un côté, il faut constamment maintenir l’attention sur eux et de l’autre, leur seule présence ne suffit pas à tenir six épisodes de 45 minutes.

Résultat, la narration va s’attarder inutilement sur une pléthore de personnages secondaires utilitaires, jusqu’à parfois insister sur une importance scénaristique surévaluée, alors que l’histoire s’en débarrassera au premier croisement venu. Une formule sacrificielle que le show va répéter presque à chaque épisode jusqu’à ce qu’on considère les survivants comme des petits miracles ambulants.

Mais ces protagonistes ne sont pas là uniquement pour donner plus de consistance à l’intrigue, ils servent également de pense-bêtes pour aiguiller le spectateur quant aux clés de cet univers new-yorkais. Par exemple, il fallait bien quelqu’un pour nous rappeler qui était Negan, et cela, de la façon la plus robotique qui soit. On se croirait presque dans un jeu vidéo avec des personnages non-joueurs servant juste à donner des quêtes ou expliquer l’histoire aux héros.

Tout ceci n’est que le symptôme, finalement, d’une écriture globale extrêmement mécanique qui accumule les poncifs et le déjà-vu au sein d’un décor réduit à la plus petite échelle (on ne sentira jamais la « grandeur » de la ville, le lieu de l’action étant, dès lors, anecdotique) et d’une utilisation abusive du filtre bleu-nuit. Ce qui ne fait pas de The Walking Dead : Dead City une mauvaise série pour autant, les fans de The Walking Dead qui sont restés jusqu’au bout apprécieront, mais une série qui se regarde dans l’indifférence et qui peut s’abandonner en cours de route sans ressentir de regret. Bref, comme The Walking Dead.

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