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Critique The Marvels : le MCU toujours plus haut, toujours plus vite

Après une année riche en surprises, bonnes et mauvaises, il est l’heure pour le MCU de livrer sa réunion de super-héroïnes. Avec The Marvels, la licence atteint-elle de nouveaux sommets ? Critique.

2023 n’aura pas été de tout repos pour Marvel. Après une décennie de règne sans partage sur le box-office, l’écurie de super-héros montre de sérieux signes de faiblesse. Si ces précédents résultats en demi-teinte dans les salles obscures pouvaient s’expliquer par la pandémie et ses répercussions sur le secteur culturel, force est de constater que même une fois la tempête passée, le navire mené par Kevin Feige a du mal à tenir la marée.

Les Gardiens de la Galaxie volume 3 a quelque peu réconcilié la licence avec le succès, mais l’échec commercial et critique d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania reste encore très présent dans les mémoires. Alors même qu’il devait profiter de son statut d’ouverture de la cinquième phase pour réunir de nombreux spectateurs, le dernier volet des aventures de Scott Lang a été malgré lui cité parmi les preuves d’une certaine “fatigue du public pour les super-héros”. Quelques mois plus tard, The Marvels fait son entrée dans nos salles obscures, avec l’ambition d’atteindre les niveaux de Captain Marvel premier du nom mais aussi quelques bagages lourds à porter.

The Marvels Pouvoir Des Trois
© Marvel

Pour la première fois dans l’histoire du MCU, le nouveau film de l’écurie a été pensé non pas comme une suite directe à une série Disney+, mais bien trois. D’un côté, la narration fait appel à Kamala Khan et Monica Rambeau, deux héroïnes introduites respectivement dans WandaVision et Miss Marvel. De l’autre, le film sort quelques semaines après la diffusion de Secret Invasion, chronique sur la rébellion des Skrulls cachés sur Terre depuis plusieurs décennies et toujours en quête d’une nouvelle planète. Le récit se concluait sur la découverte du vaste complot par le reste du monde et laissait présager d’une crise politique sans précédent.

Pour éviter un énième imbroglio scénaristique, The Marvels choisi de faire naviguer tout ce beau monde dans l’espace, bien loin des préoccupations terriennes. Notre chère planète bleue ne sera pas le théâtre de la réunion des trois héroïnes, c’est sur plusieurs astres et stations spatiales que leurs destins vont se croiser. Sans savoir pourquoi, elles sont tour à tour propulsées à travers l’espace. Captain Marvel se retrouve dans la chambre de Miss Marvel tandis que Monica Rambeau doit affronter les ennemis que sa tante combattait il y a encore quelques secondes. Leurs pouvoirs s’entremêlent et une nouvelle menace émerge. L’improbable trio va ainsi devoir composer avec ce nouveau statu quo et apprendre à collaborer pour espérer sauver l’univers.

The Marvels Carol Danvers
© Marvel

Le pouvoir des trois

Freaky Friday chez Marvel, on n’en avait pas rêvé, mais le studio l’a fait. Les pouvoirs similaires des trois héroïnes offrent à la licence une opportunité de les réunir autour d’un étrange phénomène. Plutôt qu’une simple alliance pour combattre un antagoniste qui menace l’intégrité de l’univers, The Marvels propose une collaboration forcée entre des héroïnes qui s’adorent, s’adulent et se découvrent.

Kamala Khan a enfin le loisir de rencontrer celle qui a inspiré sa carrière de justicière. Carol Danvers peut renouer avec une nièce depuis longtemps perdue de vue. Monica Rambeau doit quant à elle composer avec l’abandon de celle qu’elle considérait comme sa famille. Ce sont autant d’enjeux personnels qui auraient pu faire de The Marvels une chronique réussie de la sororité. Le film porté par Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan l’avait fait avant lui, prendre la place de l’autre pour rétablir le dialogue.

Néanmoins, The Marvels se contente de rester en surface, balayant les dilemmes moraux et conflits qui pourraient émerger au fil du récit. Au-delà de l’aspect ludique de la démarche, le scénario de Megan McDonnell et Elissa Karasik ne parvient pas toujours à s’emparer de ses bonnes idées. Il s’agit là de l’un des films les plus courts du MCU, qui aurait pourtant profité de quelques minutes supplémentaires pour approfondir le parcours de chacun de ses sujets, les conséquences de ses événements cataclysmiques et les répercussions d’un entremêlement des vies de trois héroïnes.

Captain Rambeau The Marvels
© Marvel

“Plus haut, plus loin…” mais surtout trop vite. À trop vouloir se tenir écarté du reste du Marvel Cinematic Universe, le nouveau métrage de la Maison des Idées manque parfois sa cible. En témoigne les quelques séquences “émotion” réduites en charpie pour ne pas parasiter l’entrain de cette production qui veut avant tout mettre le divertissement en première ligne. C’est sans doute ici qu’un sentiment doux-amer se fait ressentir. Difficile à la découverte de cette copie — imparfaite, mais assez réjouissante — de ne pas y voir l’entrave d’un univers cinématographique devenu trop tentaculaire pour offrir à chacune de ses propositions la liberté dont elles devraient pouvoir bénéficier. Même les excellentes performances de Brie Larson, Iman Vellani et Teyonah Parris ne parviendront pas à faire de The Marvels un film moins anecdotique. L’alchimie est palpable, l’intrigue récréative, mais il manque quelque chose à l’équation pour qu’elle soit gagnante.

Trois petits chats…

L’attrait du premier film Captain Marvel reposait moins sur la quête de libératrice de l’héroïne que sur les accents plus “buddy movie” mettant en scène Carol Danvers et Nick Fury. Miss Marvel, qui avait été une bonne surprise malgré une intrigue parfois un peu trop éparpillée, reposait quant à elle sur l’idée d’un “coming of age” entraînant et ultra-référencé, évoluant autour d’un alter-ego des fans de héros en cape et en collants. The Marvels jongle avec ces deux idées pour livrer un film plus surprenant qu’il n’y paraît. Pour préserver la surprise, il nous faudra passer plusieurs scènes sous silence. Néanmoins, Nia DaCosta fait du très bon travail lorsqu’il s’agit d’immortaliser les séquences de confrontations autant que pour s’écarter des sentiers battus et explorer de nouveaux horizons. La scène d’introduction est d’ailleurs plutôt réussie en ce sens, tout comme une visite sur une planète assez peu commune.

Des Chatons The Marvels
© Marvel

Plus largement, The Marvels s’amuse avec son concept au fil de son récit pour livrer des batailles amusantes (le curseur aurait pu être mis plus haut), faire des gags pour une fois assez efficaces. Peu importe qu’il s’empêtre souvent avec des concepts nébuleux sur le multivers, qu’il invite un antagoniste assez oubliable, The Marvels reste une proposition assez plaisante au sein d’un univers qui commence doucement à tourner en rond.

Reste que voilà, avec une campagne promotionnelle réduite à peau de chagrin, sans acteurs pour porter haut et fort ses couleurs, The Marvels, va devoir batailler pour éviter le bide. Avec son milliard de dollars engrangé, Captain Marvel profitait de sa position de dernier film avant Avengers : Endgame, un contexte sur lequel cette suite ne pourra pas compter. Selon les prévisions partagées en octobre dernier par The Hollywood Reporter, le film pourrait ne réunir que 80 millions de dollars au box-office américain. C’est beaucoup moins que le film sorti en 2019, qui avait engrangé 153,4 millions de dollars lors de son premier week-end d’exploitation.

 

Voir Captain Marvel, Miss Marvel et WandaVision sur Disney+

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Notre avis

The Marvels n'est sans doute pas la chronique parfaite de la sororité, ni le rendez-vous cinématographique de l'année. Pour autant, grâce au talent de ses actrices, une impression de franche camaraderie et certaines séquences inattendues, le film de Nia DaCosta parvient à s’élever au rang de film plaisant, mais anecdotique au sein de la franchise.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
6 commentaires
  1. Ni de méchant masculin. C’est le but de Disney.

    La note est totalement surévaluée.

    Ce film est un échec car il ne propose rien aux spectateurs et cette critique le prouve. A part parler de la “Sororité”, vanter les actrices, dire qu’il y a des trucs biens mais jamais quoi ou comment.

    Kamala Khan a un personnage qui a un facteur sympathie et Monica Rambeau est inconnue et on s’en fiche. Brie Larson dépasse la dimension de son personnage, et ça se voit encore ici. Elle joue Brie et non Captain Marvels.
    La “Méchante” est cheatée sans raison.

    Certaines scènes d’actions sont pas mal, mais en vrai ne proposent rien qu’un enchainement rythmé de façon à ce que le cerveau absorbe les images sans réellement comprendre ou analyser. Un humour nul, des FX qui sont bien.
    Du pur MCU en sommes.

    Et comme dit l’article, toutes les relations sont bâclées pour juste cocher des cases.

  2. Encore un de ces films woke , soucieux de représenter les “minorité” au détriment de la majorité ? Ou sont passé les personnages masculins ? On efface petit à petit les hommes de tous les tableaux, au nom de la parité-égalité-équité etc…mais on devrait continuer de les financer en payant pour aller voir leurs “films”

    1. On voit bien qu’il y a des gens qui devraient arrêter d’écrire des critiques tellement leur avis est lamentable

  3. Nul ,la distribution (pas les actrices) le manque de mixité ,les passages trop loufoques à l image du niveau d’aujourd’hui.
    Le choix des mots ….sérieux à notre époque.
    Franchement quel honte pour le cinéma.

Les commentaires sont fermés.

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