Dire que Barry Allen a pris son temps avant de faire une vĂ©ritable entrĂ©e au cinĂ©ma est un doux euphĂ©misme. Dans les annĂ©es 80, Warner Bros ambitionne de consacrer un mĂ©trage Ă lâhomme le plus rapide du monde, mais nâarrivera jamais Ă concrĂ©tiser ce projet. Plus de vingt ans aprĂšs ce premier essai, et avec de nombreux projets avortĂ©s dans ses tiroirs, les studios confient en 2004 lâĂ©criture et la rĂ©alisation dâun nouveau film Ă David S. Goyer (Batman : Begins).
Entre temps, la sĂ©rie des annĂ©es 90 et les productions animĂ©es comme La Ligue des Justiciers ont participĂ© Ă forger la lĂ©gende du super-hĂ©ros au-delĂ de ses comics. Ryan Reynolds Ă©tait envisagĂ© pour le rĂŽle principal avant que la machine ne sâarrĂȘte brusquement pour diffĂ©rends crĂ©atifs. Il faudra attendre 2014 pour la rumeur dâune nouvelle tentative ne circule. Ezra Miller est invitĂ© et fera mĂȘme quelques apparitions dans Batman v Superman puis Suicide Squad. Câest nĂ©anmoins le film Justice League : Dawn of Justice qui permettra au public de vĂ©ritablement se faire une idĂ©e de sa prestation.
Ă lâĂ©poque, lâannĂ©e 2018 est avancĂ©e comme date de sortie et ce sont Phil Lord et Chris Miller qui sont Ă lâĂ©criture. Les deux scĂ©naristes nâont pas encore prĂ©sentĂ© le film qui forgera leur rĂ©putation de solides artisans super-hĂ©roĂŻques, Ă savoir Spider-Man Across the Spider-Verse. Ils vont finalement quitter le navire quelques mois plus tard. Le ballet des scĂ©naristes et rĂ©alisateurs ne prendra fin quâen mars 2019 lorsque Andy Muschetti et Christina Hodson sâemparent de cette adaptation libre de Flashpoint.
Lâunivers cinĂ©matographique de DC commence dĂ©jĂ Ă Ă©prouver quelques difficultĂ©s, la rĂ©ception critique du dernier film de Joss Whedon et Zack Snyder nâest pas des plus Ă©logieuses. Aquaman, malgrĂ© le raz de marĂ©e quâil reprĂ©sente Ă sa sortie, nâa non plus rĂ©coltĂ© les louanges. Peu importe, DC veut accĂ©lĂ©rer les choses et offrir Ă Barry Allen sa premiĂšre aventure solo.
Une question se pose nĂ©anmoins, The Flash compte-t-il parmi les hĂ©ros impossibles Ă transporter au cinĂ©ma ? Techniquement dĂ©jĂ , sa vĂ©locitĂ© demande de sĂ©rieux effets numĂ©riques. Ensuite, lâarc narratif dont le film entend sâinspirer nâest pas des plus lĂ©gers. Son voyage dans le multivers et son infinitĂ© de possibilitĂ©s nĂ©cessitent un certain talent pour lâĂ©criture.
Un film qui ne sait pas sur quel pied danser
InitiĂ© en 2011 sur papier glacĂ©, lâarc Flashpoint avait pour vocation dâoffrir un reboot Ă une majeure partie de lâĂ©curie DC. Sous la plume du gĂ©nial Geoff Johns et le crayon dâAndy Kurbert, les comic-books ont rebattu les cartes et donnĂ© naissance Ă un tout nouvel univers baptisĂ© New 52 (publiĂ© en France sous le nom de collection DC Renaissance, Ă ne pas confondre avec sa suite baptisĂ©e DC Rebirth). Son adaptation dĂ©barque aussi Ă un moment clĂ© pour DC Films qui prĂ©pare le dĂ©but dâune toute nouvelle saga sous la direction de Peter Safran et James Gunn.
Ă lâheure des films de super-hĂ©ros sĂ©rialisĂ©s, The Flash aurait logiquement dĂ» sâimposer comme un bol dâair frais. Il nâa rien Ă installer pour la suite puisquâen dehors de Blue Beetle et Aquaman 2, le calendrier du DCEU est dĂ©sespĂ©rĂ©ment vide. Tant mieux, le rĂ©cit va enfin pouvoir se pencher simplement sur le parcours de son hĂ©ros.
AprĂšs les Ă©vĂ©nements de Justice League, Barry Allen se contente des basses besognes. Lorsque Batman sĂšme le chaos et sauve Gotham, The Flash doit faire le mĂ©nage. Il va nĂ©anmoins se dĂ©couvrir de nouvelles aptitudes. GrĂące Ă sa vĂ©locitĂ©, il peut remonter dans le temps et changer le cours des choses. Ă lâapproche du procĂšs de son pĂšre, il dĂ©cide de tout mettre en Ćuvre pour sauver sa mĂšre dĂ©cĂ©dĂ©e des annĂ©es plus tĂŽt. Le bĂ©nĂ©fice est double, il va pouvoir lui empĂȘcher une mort certaine tout en Ă©vitant que son paternel ne soit accusĂ© dâhomicide. Mais un tel voyage peut avoir de lourdes consĂ©quences et sa rĂ©alitĂ© va en ĂȘtre bouleversĂ©e.
Superman nâexiste pas, et lorsque le GĂ©nĂ©ral Zod dĂ©barque sur Terre, personne nâest capable de sauver notre bonne vieille planĂšte bleue. Ni une, ni deux, Barry Allen va chercher de lâaide auprĂšs de Batman. Lorsquâil se retrouve face un vieillard, que les fans reconnaitront comme la version de Michael Keaton, il nâa dâautre choix que de former une nouvelle Ă©quipe de sauveurs.
La promesse dâune rĂ©union dâanciennes et nouvelles tĂȘtes Ă©tait belle. NĂ©anmoins, alors que le multivers semble ĂȘtre devenu en quelques mois la prioritĂ© numĂ©ro un de nombreuses licences, The Flash pouvait pĂątir dâune concurrence trop rude sur ce volet. Et câest prĂ©cisĂ©ment ce qui est Ă dĂ©plorer Ă la dĂ©couverte du film. Le mĂ©trage arrive seulement quelques semaines aprĂšs la claque Spider-Man : Across the Spider-Verse et nâa clairement pas la virtuositĂ© scĂ©naristique du dernier-nĂ© de Sony. Le film portĂ© par Ezra Miller avance sans but, il est vain.
La narration nâarrivera jamais Ă donner corps au parcours de son hĂ©ros et aux traumatismes qui lâhabitent. Le film reste Ă distance, ne sâattarde pas sur les Ă©vĂ©nements qui ont forgĂ© son hĂ©ros. Il prĂ©fĂšre jouer avec ses rĂ©fĂ©rences et ses clins dâĆils. Cet utilitarisme devient plus prĂ©gnant lorsque Michael Keaton apparaĂźt. Si son introduction nâest pas dĂ©nuĂ©e dâintĂ©rĂȘt, les rares bonnes idĂ©es du rĂ©cit sont aussitĂŽt balayĂ©es de la main pour donner naissance Ă un gloubi-boulga indigeste.
Sorte de Retour vers le Futur aliĂ©nĂ©, qui aura dâailleurs droit Ă une rĂ©fĂ©rence assez peu subtile, The Flash sâenglue dans un trop-plein narratif. Pourtant, au milieu de ces nombreuses zones dâombre, quelques Ă©claircies viennent rattraper le spectateur en plein vol. Câest particuliĂšrement vrai lorsquâil sâagit de faire se rencontrer deux Barry Allen, lâun forgĂ© par les annĂ©es et la souffrance, lâautre Ă lâinsolence et lâinnocence attendrissante. The Flash aurait sans doute dĂ» se contenter de raconter la rencontre de ces deux ĂȘtres alternatifs et le poids de leur passĂ© respectifs, plutĂŽt que dâĂ©voluer autour de ces easter-eggs.
Pied au plancher
Sa narration mise de cĂŽtĂ©, The Flash nâest pas indigne dâintĂ©rĂȘt. Andy Muschietti sâamuse Ă tordre lâiconographie du protagoniste dĂ©jĂ mis en scĂšne par Zack Snyder. Alors que le premier choisissait de montrer sa puissance Ă travers la lenteur, le second fait un pas de cĂŽtĂ© pour illustrer sa vitesse sous diffĂ©rents prismes. La narration embrasse sa dimension comique et la rĂ©alisation de Muschietti sâinscrit en parfaite symbiose avec cette idĂ©e. La premiĂšre scĂšne Ă©tait plutĂŽt prometteuse.
Mais le mĂ©trage est rapidement rattrapĂ© par son rythme Ă©pileptique et ses effets numĂ©riques particuliĂšrement disgracieux. Si le rĂ©alisateur nâa pas Ă rougir de sa mise en scĂšne, les effets visuels polluent sa copie. Les doubles numĂ©riques nâont pas encore atteint un degrĂ© de rĂ©alisme suffisant pour occuper lâespace pendant plus de deux heures et The Flash nous embarque bien malgrĂ© lui vers les mĂ©andres de la vallĂ©e de lâĂ©trange.
Pourtant, ces effets numĂ©riques Ă premiĂšre vue assez immondes ont aussi permis de donner naissance Ă lâune des scĂšnes les plus marquantes du film. Avec une certaine virtuositĂ©, The Flash parvient Ă illustrer le voyage dans le temps comme rarement auparavant. Cette scĂšne est nĂ©anmoins trĂšs vite oubliĂ©e lorsque se dĂ©ploie devant les yeux mĂ©dusĂ©s des spectateurs une orgie de VFX dignes dâune sĂ©rie The CW. Si Grant Gustin nâa pas eu lâopportunitĂ© de faire un camĂ©o, lâesthĂ©tique kitsch de sa sĂ©rie a Ă©tĂ© mise Ă lâhonneur.
Un casting qui a bon pied, bon Ćil
Ezra Miller avait dĂ©jĂ plutĂŽt bien rĂ©ussi Ă donner corps Ă Barry Allen dans ses prĂ©cĂ©dentes apparitions. Lâacteur·rice continue sur sa lancĂ©e et dĂ©ploie une Ă©nergie de tous les instants pour faire vivre son super-hĂ©ros. Sa double performance est assez remarquable, aussi bien sur le versant comique que dramatique. Iel nâest pourtant pas aidé·e par un scĂ©nario qui ne semble que trĂšs rarement lui offrir lâoccasion de faire une dĂ©monstration de ses talents.
Face Ă lui, Michael Keaton parait beaucoup sâamuser Ă jouer les hĂ©ros Ă la retraite, forcĂ© de renfiler le costume une derniĂšre fois. Reste quâil a souvent tendance Ă voler la vedette au reste du casting, Sacha Calle qui fait sa premiĂšre apparition dans la peau de Kara Zor-El alias Supergirl en particulier. Si sa performance est plutĂŽt convaincante, son personnage est Ă©crasĂ© par lâintrigue et les nombreuses cases du divertissement multiversel que le film tente de cocher.
Il est sans doute lâheure de tourner la page pour DC. Les attentes concernant le reboot de James Gunn sont immenses chez les fans, qui nâont pas vraiment eu quelque chose dâintĂ©ressant Ă se mettre sous la dent dans la licence principale. Les seules propositions dignes dâintĂ©rĂȘt se sont faĂźtes en marge de la Justice League, comme avec Joker ou The Batman par exemple.
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Je ne sais pas d’oĂč vous sort le fait que l’attente des fans a propos du reboot est Ă©norme. Les fans ont Ă©tĂ© dĂ©goutĂ© par Warner qui comme a son habitude dĂ©truit des saga sans mĂ©nagement.
Les fans voulait une poursuite du Znyderverse et ont clairement fait entendre leur mĂ©contentement lorsque Henry Calvil et toute dont Ă©quipe ont Ă©tĂ© rangĂ© au placard. Et je pense que tout fan ne peu rester de marbre lorsque la Warner dĂ©cide de produire des films et une nouvelle saison d’une sĂ©rie basĂ© encore basĂ© sur cette univers alors qu’ils annoncent le mettre au placard.
Pour les fans, il n’y a aucune attente, la franchise DC a toujours Ă©tĂ© gĂ©rĂ© n’importe comment et ce n’est pas en nous sortant un Batman dĂ©pressif avec la carrure d’une ablette qui par magie prend 40 kg de muscle lorsqu’il enfile son costume que les fans vont croire que ça va changer.
RIP DC universe
Je rĂȘve ou ya un gus qui vient de cracher sur michael keaton aka le meilleur batman ever parce qu’il n’est pas bodybuildĂ© comme les 9/10eme des super heros tous plus gĂ©nĂ©riques les uns que les autres?
Et franchement le snyderverse dĂ©solĂ© mais il puait du fion hein. Bon cela dit vu les films de gunn je nattend rien de dc, hĂ©las, ses gardiens de ma galaxie ou son suicide squad Ă©taient plus que mauvais. On va attendre que ça sorte sur netflix ou amazon, comme n’importe quel marvel ou dc.
Comme d’habitude je ne suis absolument pas d’accord avec vous. DĂ©cidĂ©ment…
“mĂȘme si Ezra Miller est plutĂŽt bon.ne”
en français ça donne quoi?
Je ne comprends pas pourquoi le Flash de lâunivers Arrowverse ne joue pas dans le long mĂ©trage.
“mĂȘme si Ezra Miller est plutĂŽt bon.ne”
correctif : plutĂŽt bon.
C’est pas difficile pourtant et ça l’est encore moins pour Ă©crire des Ăąneries pareilles…
âmĂȘme si Ezra Miller est plutĂŽt bon.neâ …
Dernier article que je lis sur ce site aprĂšs plus de 10 ans.
Ezra Miller est non binaire. L’utilisation Ă la fois du masculin et du fĂ©minin est donc normal. Il rĂ©pond au pronom iel.
Utilisation du pronom iel…
Adieu journal du geek
Non-binaire ça ne veut rien dire. Ce gars est un homme, violent, harceleur et avec pas mal de casseroles à son actif.
Bizarre de ne pas mentionner tout ça, on dirait qu’on oublie vite l’homme derriĂšre le personnage dans certains cas.
Alan
on veut pas de tes inventions, respecte la langue française
Vous pourriez arrĂȘter avec ce iel ? Ce n’est pas français.
L’acadĂ©mie française qui s’occupe de gĂ©rer notre belle langue ne le reconnait pas, et le qualifie d’effet de mode.
Le journal du geek est gĂ©nĂ©ralement truffĂ© de fautes d’orthographe ou de grammaire involontaires, mais celle-ci est volontaire. Alors arrĂȘtez svp…
Utilisation d’Ă©criture inclusive pour un gars qui veut faire son intĂ©ressant en dĂ©clarant qu’il est non-binaire. Adieu JDG, ce fut un plaisir de vous lire durant toutes ces annĂ©es.
”Iel nâest pourtant pas aidé·e par”
ok je me casse c’est fini le journal du geek
je sais pas dans quelle poubelle vous trouvez vos pigistes mais c’est de pire en pire les articles
d’ailleurs changer de nom car geek c’est genrĂ©…
Je ne voudrais pas dĂ©raper de sujet, mais le genre n’est pas une alternative , comme veulent le faire croire quelques bobos Californiens qui ont sortis ça de leur cerveau psychĂ©dĂ©lique torturĂ©, c’est juste un truc qu’on a dans son ADN, le reste relĂšve de la psychiatrie…
sinon, à part ça, les avis publics sont assez partagés, et quel plaisir de retour Keaton !!
Faut dire il n’y a rien d’Ă©tonnant, c’est la mĂȘme qui a mis 5 Ă©toiles aux anneaux de pouvoir, donc clairement faut pas s’attendre Ă des critiques ou articles de qualitĂ© quand tu vois le niveau….
Heureux de voir que le monde tourne encore un peu rond et que je ne suis pas le seul choquĂ© de voir l’auteur massacrer la langue française avec ces inepties de langue inclusive qui rende illisible le tout.
“iel” sĂ©rieusement, comme le dit quelqu’un avant moi, merci de noter les casseroles et encore il s’agit d’un euphĂ©misme s’agissant des affaires judiciaires dont on parle, que se trimballe E. Miller.
bref je dis Ă©galement adieu au JDG, c’est la derniĂšre fois que je consulte votre site et vu le chemin empruntĂ©, je ne m’en porterai que mieux.