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Critique The Creator : la réponse au Terminator de James Cameron ?

Gareth Edwards a beau avoir disparu depuis son Rogue One : A Star Wars Story, ce dernier compte bien faire un retour remarqué sur grand écran en signant un film de science-fiction original : The Creator. De quoi faire oublier le report de Dune 2 ?

« Je vous ai prévenu en 1984, mais personne ne m’a écouté ! ». Cette phrase a été prononcée par James Cameron lorsqu’une chaîne américaine l’a interrogé en juillet dernier sur les dangers de l’intelligence artificielle. Il faut dire que cette dernière a pris une place de plus en plus importante dans nos vies, y compris à Hollywood où son emploi fait débat. Une montée en puissance que le réalisateur craint, précisant que le point de non-retour sera l’usage que l’on en fera au sein de l’armement. Il faut dire que le bonhomme sait de quoi il parle puisqu’en 1984, il nous dépeignait un futur apocalyptique où les machines auraient pris le contrôle d’une Terre morte, exterminant les derniers humains. Terminator est-il un film prophétique ?

@ 20th Century Studios

Si on en vient à introduire ce papier par James Cameron et Terminator, c’est parce que Gareth Edwards est de retour, sept ans après Rogue One : A Star Wars Story, avec The Creator. Un film de science-fiction qui peut se voir comme le miroir optimiste au monument de Cameron.

@ 20th Century Studios

Dans un futur proche, les Américains livrent une guerre sans merci contre les robots à l’intelligence artificielle extrêmement développée suite à un désastre qui a fait des millions de morts. Au milieu de ce conflit, Joshua, un ex-agent des forces spéciales encore abattu par la mort de sa femme, est renvoyé sur le terrain afin de localiser et de détruire une nouvelle arme développée par le créateur des IA qui pourrait mettre fin aux combats et signer la perte de l’humanité. À sa grande surprise, cette arme ultime a été conçue sous les traits d’un enfant.

Un film actuel aux multiples inspirations

Comme nous le disions en guise d’introduction, l’IA est venue au cœur des discussions contemporaines. Faut-il l’accepter ? L’utiliser ? En avoir peur ? Pourrait-il un jour développer une conscience ? Dans ce cas-là, est-ce que la débrancher, c’est la tuer ? The Creator fait de ces préoccupations le moteur de son histoire. Ici, l’autre, qu’il soit artificiel ou non, est un ennemi à détruire et quand on l’attaque, l’Empire (américain) contre-attaque.

@ 20th Century Studios

Car oui, on retrouve dans The Creator la passion pour Star Wars d’Edwards (toujours responsable du meilleur film de la franchise sous l’ère Disney) avec un conflit qui n’est pas sans rappeler des scènes entre l’Alliance rebelle et l’Empire galactique de Rogue One.

@ 20th Century Studios

Mais ce n’est pas la seule référence que le métrage convoque et on y retrouve sans mal des inspirations d’Apocalypse Now, Terminator (évidemment), Akira, Logan ou encore Blade Runner. Le bébé de Ridley Scott a d’ailleurs son importance puisqu’on peut y voir les prémisses de The Creator avec ces humanoïdes à apparence humaine cherchant à donner un sens à leur existence.

@ 20th Century Studios

Parce que The Creator n’a pas l’intention de s’identifier à un simple blockbuster de science-fiction, préférant, avant tout, nous conter un récit où l’humanité prime, peu importe si elle est d’origine synthétique. Loin de les dépeindre comme des machines à tuer, Edwards donne à ses créatures une personnalité, un but, une envie de vivre, de sorte qu’androïde et humain se confondent, entraînant le vraie problématique du film : qu’importe sa nature, le véritable ennemi, c’est l’autre. Qu’est-ce qui motive les actions de chacun si ce n’est cette certitude d’être du bon côté de l’histoire ? Et lorsqu’on décide de faire un pas vers la compréhension, l’acceptation, c’est là que la coexistence devient possible. Un petit côté Avatar dans le propos The Creator ? Assurément.

@ 20th Century Studios

Un versant émotionnel porté à bout de bras par un John David Washington (Tenet) qui continue de bien choisir ses projets, accompagné par la jeune novice et pourtant si expressive Madeleine Yuna Voyles. Une relation père-fille dans laquelle on se laisse emporter à cœur ouvert.

The Creator, un film qui se raconte… et qui se montre

Évidemment, le papa de Godzilla (2014) sait toujours aussi bien conjuguer les mots avec les images pour nous raconter un ensemble. The Creator reste un blockbuster de science-fiction et Edwards parvient à nous en mettre plein les yeux dès lors qu’il faut embrasser le genre.

Un métrage visuellement impeccable qui doit beaucoup, comme pour Rogue One, a l’alchimie entre les décors naturels et les plans numériques. Les usines sortent des forêts, les IA parcourent les temples… Il y a chez Edwards un goût pour le réel, le palpable, qui donne à ses réalisations un surplus d’âme avec un univers tangible. On a aucun mal à croire à ce futur, car il s’ancre dans le présent, dans ce qu’on connaît, dans ce qu’on peut voir. De l’esthétique des robots aux combinaisons spatiales en passant par toutes les armes ou objets du quotidien, le monde de The Creator a une épaisseur et on sent le temps passé à penser à chaque détail fourmillant tout du long, même au second plan.

Alors qu’est-ce qui manque vraiment à The Creator ? Étrangement, son identité est parasitée par les fameuses références dont il use. Car même s’il prend un peu de tout pour forger sa propre conscience, ses emprunts trop visibles sont issus d’œuvres ayant marqué la science-fiction bien avant lui, avec lesquelles il ne peut rivaliser. Au final, The Creator n’aura pas créé grand chose. Était-ce pour autant une obligation pour l’apprécier pleinement ? À chacun de se faire son avis, mais de notre côté, 100% original ou non, il n’en demeure pas moins LE film de science-fiction à ne pas manquer dans les mois qui viennent.

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Notre avis

Alors que l'IA est au cœur des préoccupations, The Creator apporte sa pierre à l'édifice au travers un film de science-pas-si-fiction où les sentiments prédominent. Synthétique ou non, le rapport humain est au cœur d'un métrage qui en appelle peut-être un peu trop aux fantômes de ses pairs pour marquer de son empreinte le genre. Cela n'empêche pas Gareth Edwards de revenir par la grande porte.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
5 commentaires
  1. Pour l’avoir vu, j’ai été vraiment époustoufflé par la beauté de certains plans, c’est vraiment magnifique.
    Mon seul problème, c’est la faible profondeur de l’histoire et l’écriture des personnages assez catastrophiques, c’est trop binaire, manichéen, ce qui coupe toute empathie, attachement et émotion (selon moi
    ).
    Du même réalisateur, clairement Monster et Rogue One sont absolument parfaits car ils réunissent à l’esthétique léchée à ce volet émotif manquant à The Creator.

    Pour moi, ce sera un 3/5.

  2. J’ai rarement vu en 40 ans de SF un film aussi nul. Bien plus, ce film devient inquiétant culturellement tellement il est nul. Ces dernières années, les studios hollywoodiens nous ont habitués au scénario indigent puis au scénario “tiktok”, c’est-à-dire des successions de scènes flash de 5 secondes pseudo épiques tenues par trois bouts de ficelle écrits par un enfant de 5 ans qu’on aurait enfermé dans une cave sans lecture ni TV. Mais là, on atteint un paroxysme de nullité. Non seulement les scènes flash se succèdent comme autant de réels, mais les incohérences et les absurdités se succèdent à un rythme effréné. Les personnages se téléportent, apparaissent sans raison, meurent puis sont dans la scène d’après, on met un jardin dans une base militaire spatiale, une armée de robots IA dans une armée qui voue une haine aux robots IA. Le grand, mais alors le très très grand n’importe quoi… Je suis vraiment très inquiet de l’état neuronal de mes contemporains…

  3. Ce film est d’une nullité crasse. Certes il est beaux, bien filmé, les effets spéciaux sont convaincants etc… Mais c’est un peu comme l’emballage d’un Ferrero Rocher. A l’extérieur ça donne envie mais en bouche on tombe sur la noisette moisie.
    Le scénario est complètement éclaté au sol. Les américains anti IA arrivent a suivre le héros parce qu’il ont fait parler un prisonnier qui leur révèle que notre héros cherche nirmata (euh, et donc c’est une position géographique ?)
    La station orbitale Nomad s’invite au dessous des pays qu’elle combat et bombarde allègrement d’autre territoire sans être jamais inquiété le moins du monde (alors que les pays pro IA semblent avoir les moyen de riposter). On nous basine pendant le film sur le rayon de ciblage de la station qui permet de prévenir les spectateur de l’imminence d’une attaque et qui se situe pile en dessous de ladite station, et à la fin, on s’en fout, y a des rayon partout sur le globe. Les américains utilisent des IA alors qu’ils sont censé les avoir en horreur. Et ce ne sont que quelque exemples. De A à Z ce film ne respecte même pas les concepts qu’il met en place, sa diégèse.
    Et ça c’est vraiment des crottes de nez balancées au spectateur tout le long de ce… truc cinématographique.
    Incompréhensible qu’on puisse lui donne plus de 4 sur 10.

Les commentaires sont fermés.

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