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Critique Terminator Zero : tout est (presque) dans le titre

Qui aurait cru que le film né en 1984 de l’esprit de James Cameron donnerait lieu, 40 ans plus tard, à Terminator Zero, une série d’animation americano-japonaise sur Netflix ? Absolument tout le monde et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Dès qu’il s’agit de traiter d’un Terminator, l’envie nous prend de simplement copier-coller nos précédentes introductions, tant la chose ne change pas et le plus fou, c’est que malgré les échecs successifs, personne ne semble avoir retenu la leçon du côté des studios. Donc on se répète pour la énième fois ; le diptyque de James Cameron est un intouchable absolu et tout ce qui vient ensuite oscille entre le passable, voire le vaguement intéressant, et l’envie de voir le Jugement dernier nous tomber dessus. Partant de ce principe immuable, l’arrivée de Terminator Zero nous intrigue par sa conception autant qu’on voit pointer le papier toilette en laine de verre par son concept.

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© Netflix

Pour la seconde fois après la surprenante Sarah Connor Chronicles – qu’on a eu tendance à réévaluer avec le temps -, la franchise de science-fiction retente le format sériel, mais par le prisme de l’animation. Pas n’importe laquelle, car si le scénario et la production sont pilotés par Mattson Tomlin (Projet Power), la réalisation a été confiée à Masashi Kudô et les graphismes au studio Production IG (Ghost in the Shell). Une série américano-japonaise semblant confirmer la nouvelle tendance à voir le pays du soleil levant s’approprier les franchises d’outre-Atlantique avec le récent Rick & Morty : l’Anime ou le futur Lord of the Rings.

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© Netflix

Un changement de style qui colle à un scénario cherchant à s’émanciper de la famille Connor et de Schwarzenegger. Ici, l’action se déroule à Tokyo en 1997 alors que Skynet s’apprête à lancer le Jugement dernier. Malcolm Lee, un scientifique père de trois enfants, travaille depuis des années sur une nouvelle Intelligence Artificielle capable de contrer Skynet et de se ranger du côté de l’humanité. Le futur de 2022 ne tarde pas envoyer deux êtres sur ses traces. Une soldate de la résistance et un Terminator.

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© Netflix

Terminator zero risque ?

À la lecture du pitch, vous voyez déjà la limite de cette série spin-off : la peur. La peur de dépasser un cadre dessiné bien longtemps avant elle et où chaque tentative d’indépendance s’est soldé par une gifle sur les deux joues. Zero ou non, ce Terminator doit se faire avec le cahier des charges composé de la résistance, du robot tueur, Skynet, le Jugement dernier et le voyage dans le temps. Un cahier des charges usé jusqu’à la corde et pourtant inévitable, parfois malgré les volontés créatives de chaque successeur à Cameron s’étant penché sur la saga.

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© Netflix

Le show se retrouve dans cette même impasse que ses prédécesseurs ; devoir faire avec un concept éculé, mais où chaque modification prend le risque d’être vécu comme un crime passible de la peine de mort par les fans. Terminator Renaissance avait bien tenté de contourner le problème en se dirigeant vers le futur, le résultat n’en fut pas plus glorieux malgré une aura de sympathie pour cette tentative originale.

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© Netflix

Terminator Zero entend donc souvent jouer le bon élève en cochant tout ce à quoi on s’attend, notamment lors de son premier acte. D’ailleurs, on parlera d’actes plutôt qu’épisodes, la série se présentant comme un film découpé en huit épisodes de trente minutes. Une véritable grille de Bingo qui reprend tous les poncifs de la saga au point où il devient presque trop facile de deviner les directions prises, simplement car on les a déjà vu, plusieurs fois. Du classicisme dans sa représentation la plus brute. Lorsque le robot décidé de faire le ménage dans un certain lieu, on en vient presque à saluer le culot de reproduction.

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© Netflix

Et si on pensait pouvoir compter sur la technique de l’animation pour nous offrir, si ce n’est de l’original, au moins un peu de surenchère dans les acquis, le show fait le contraire et se montre excessivement timoré. Le rythme est lent, l’histoire prend son temps sur les détours, l’action se veut timide, tout comme un Terminator jamais effrayant, et plusieurs promesses sont à peine tenues. Les séquences dans le futur sont ni très présentes ni marquantes et l’aspect gore a du mal à s’assumer, la réalisation n’hésitant pas à détourner le regard en contradiction avec l’énergie de la scène. Tout ceci accumulé, on en vient à se demander ce qu’apporte le prisme de la série d’animation à la saga que ne pourrait faire un film de chair et d’os et la seule réponse qui nous vient est un budget bien moins conséquent.

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© Netflix

Viens pas avec moi, si tu veux vivre

Il serait pourtant de mauvaise foi de qualifier Terminator Zero de copie bête et méchante qui n’essaie aucune autre approche. Il y a bien des tentatives d’aller au-delà de son modèle dans un second récit qui se concentre particulièrement sur les liens de la famille de Malcolm et sur les conversations qu’a ce dernier avec l’IA Kokoro quant à la nature humaine et celle des machines.

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© Netflix

Sur ce second point, l’histoire prend des embranchements particulièrement intéressants bien qu’on retrouve ce genre de discours dans plusieurs productions japonaises. La série nous pousse vers une vraie réflexion autour du rôle de l’homme et la perception de Skynet concernant le Jugement dernier. Zero ne cherche pas tant à réécrire la mythologique que de lui apporter un autre éclairage, un autre point de vue, y compris dans la perversion du flux temporel suite aux multiples voyages dans le temps.

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On comprend que c’est cette partie qui captive Tomlin davantage que l’éternelle chasse à l’homme du Terminator. Au point où la licence en devient presque un prétexte, un point d’ancrage, voire un boulet auquel la série s’enchaîne, car c’est lorsque les deux récits se croisent que les failles s’agrandissent. Anachronismes, rebondissements prévisibles ou ridicules, scènes d’action molles et basiques, contradictions avec la franchise, dialogues mal écrits rébarbatifs… les deux univers ne cessent de se saboter l’un l’autre, gâchant le peu de potentiel qu’ils avaient séparément malgré un angle pas si bête à l’origine.

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Une programmation robotique jusque dans ses personnages les plus humains dont la froideur immédiate empêche qu’on s’y attache. Un trio d’enfants aux émotions aléatoires ou précipitées, des héroïnes rigides et un Malcolm Lee sans âme, aucun ne nous donne envie d’encourager sa survie, au point où Kokoro reste celle qui incarne le mieux l’humanité. Terminator Zero est une série où l’artificielle est préférée à la chair comme pièce maîtresse de l’intrigue sauf que toute la machinerie est mal huilée. On aurait bien envie de dire que la saga est terminée, mais elle l’est déjà depuis un moment et chaque nouvelle production n’est qu’un clou en plus dans le cercueil. Au point où on en est, on se consolera juste en se disant que, pour une fois, le titre nous avait prévenu et qu’il est plus sévère que nous.

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Notre avis

Terminator Zero a deux problèmes. Le premier est de devoir rester coller à une saga dont elle n'a pas créé les codes et qu'elle pense, à tort, maîtriser. Le second est de tenter de se démarquer d'une saga en créant des codes qu'elle ne maîtrise pas. Ces deux facettes ont séparément quelques bons côtés, mais elles frôlent le désastre à chaque fois qu'elles rentrent en collision. Peut-on enfin réellement débrancher la prise s'il vous plaît ?

L'avis du Journal du Geek :

Note : 3 / 10
13 commentaires
  1. Série parfaitement adapter en manga. Histoire différente des films. Je ne comprend pas les avis négatif. Aller donc écouter the acolyte sur disney et doctor who si vous voulez savoir ces quoi des vrai série de mauvaise qualité. Terminator zéro est clairement une réussite.

    1. Entièrement d’accord, cette série est largement meilleure que les derniers films ! et se réapproprie les codes principaux de cette saga pour en faire quelque chose de différent!

  2. L anime est trés réaliste, l heroine arrive à encaisser les coups de point du terminator et en plus à le repousser avec sa force. J adore 🤣

  3. une nouvelle série ghost in the shell, cyber city, du même niveau que leurs originaux, une série sur metal gear solid aussi, mais terminator non, laissez les oeuvres de james cameron en paix.

  4. Bonjour,
    Je ne suis pas d’accord avec le journaliste.
    Je pense que le journaliste a dû voir la série en “diagonale”, en faisant d’autres choses en même temps.
    C’est une excellente série et qui change le game sur le thème des Terminators.
    Je ne vais pas vous spoiler ce qui me lisent.
    Sincèrement, elle vaut le coup. Ça change enfin, pour une fois depuis plusieurs années, le thème Terminator a un bol d’air.
    Je ne suis pas le seul à le penser.
    Allez-y foncez et ne faites pas attention aux étoiles données par le journaliste, il n’a pas compris. Vivement une saison 2 même si je pense que c’est une shoot.
    Pour moi, cette série animée, et le début des prémices sur la fin de la saga des Terminators .
    Je souhaite réellement une belle fin de la sage des Terminators comme skynet qui abandonne la volonté de détruire l’humanité, grâce à cette animé.
    Sinon, bon visionnage sans prétention.

  5. Absolument nul cet article. Comme l’auteur qui doit être, le disait Sacha Guitry, un critique tel un onuq qui raconte sans savoir faire. La proposition de cet anime reprend tout ce qu’on souhaite d’une reprise anime jap et de l’univers du 1er opus de J Cameron. Bravo à eux !

    1. J’ai pas encore vu toute la série. Mais la scène d’intro est catastrophique de manque de réalisme.
      Le combat entre l’héroïne et le Terminator est pitoyable. Le Terminator se suspend a sa cheville sans lui briser. Un terminator c’est lourd, mais elle supporte son poids en étant suspendu.
      Le Terminator la loupe a coûté porte dans un tunnel avec un mitrailleuse lourde !!!
      Un terminator en carton apparemment

      1. Pour ceux qui on pas regarder la série.vois ne pouvez pas comprendre l intrigué.il faut la regarder juste car la fin.c comme un parallèle au Terminator que l on connaît en film.et sa explique très bien les impacts des voyage dans le temps et les interactions entre plus futurs présent et passé

  6. Hum…. Rotten tomatoes a plus de 90% du public et de la presse… et ont a le gars de JDG… Bref… Le but des articles en France et de critiquer en mal pour faire le buzz

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