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[Critique] Snowpiercer : la série Netflix sur de bons rails ?

Le Transperceneige, la bande-dessinée française culte de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, n’en finit plus de passionner Hollywood. Sept ans après le film de Bong Joon-Ho, la série Snowpiercer débarque chez nous sur Netflix (TNT aux États-Unis), au rythme d’un épisode par semaine. Encore faut-il que les deux premiers épisodes mis à disposition nous donnent envie de continuer. 

En 2002 Corneille chantait qu’il venait de loin (maintenant vous l’avez dans la tête). Dix-huit ans plus tard, la série Snowpiercer peut prétendre la même chose. Le projet est lancé depuis plusieurs années et s’il ne débarque que maintenant, c’est parce qu’il aura tout vécu entre changement de showrunners, de réalisateur, des réécritures de scénario et des reshoots. Bref, comme la SNCF, le fait que le train démarre tient déjà d’un petit miracle. 

Pour le fil rouge, la série reprend davantage l’intrigue du film porté par Chris Evans que la BD d’origine. Normal, quand on y pense, puisque Bong Joon-Ho est crédité en tant que producteur exécutif. On se retrouve donc sept ans après qu’une catastrophe a provoqué la glaciation de la planète, dans un train en perpétuel mouvement, dernier refuge de l’humanité. À bord, l’inégalité et l’injustice règnent entre ceux qui vivent dans les wagons de tête et ceux à l’arrière, provoquant alors l’envie de révolte des seconds, décidés à envahir les premiers. Et si on ressent l’inspiration du long-métrage, les éléments fondateurs posés par le matériau d’origine ne sont jamais bien loin, notamment lors d’un hommage animé en guise d’introduction. 

Pour remplacer Captain America et Tilda Swinton, le créateur Graeme Manson peut compter sur Daveed Diggs, vu dans l’excellent Blindspotting, et Jennifer Connelly qu’on ne présente plus. Des choix tout sauf anodins puisque leurs interprétations permettent d’apporter beaucoup de nuances à leurs personnages. Le principal intérêt de transformer Snowpiercer en série étant de travailler davantage les protagonistes, remplaçant dès lors la lutte manichéenne contre une opposition aux mille et une nuances de gris. Ce que l’histoire perd en rythme et énergie, elle le gagne en consistance. 

Ainsi, la traversée des wagons se veut moins théâtre d’affrontements violents (du moins pas pour l’instant) que lieu de découverte où l’on prend pleinement conscience des différences de classes, même au sein des voyageurs « désirés ». En ce sens, la série permet d’apercevoir d’autres facettes de la vie à bord, tout comme Le Transperceneige d’origine. La faiblesse des effets-spéciaux extérieurs étant ainsi palliée par la richesse du décor intérieur.

Le flic et le Snowpiercer

Cependant, on ne criera pas victoire trop vite. Si la série nous offre une vision différente et, dans un sens, complémentaire, de ce récit post-apocalyptique par rapport aux deux œuvres dont elle tire son jus, elle porte les stigmates de sa genèse compliquée. À commencer par son versant policier. 

La difficulté lorsqu’on veut transformer une histoire de deux heures en dix épisodes de 60 minutes, c’est qu’il faut tenir la longueur. Pour se sortir la tête du wagon, la série a alors choisi de renforcer son fil rouge par une enquête policière. Problème : elle n’y a clairement pas sa place. Bien qu’elle permette d’en savoir plus sur la vie à bord et de faire se côtoyer des personnages de classes différentes, elle ralentit considérablement le rythme et la tension de l’ensemble. 

Là où Bong Joon-Ho réalisait un film nerveux, sale, dérangeant, électrique, cette nouvelle mouture du Snowpiercer préfère presque éviter le conflit pour en montrer une version adoucie. Certes, certains passages respirent encore le crade, sauf qu’on a presque l’impression que c’est par obligation. Comme si le Snowpiercer n’était désormais plus qu’un prétexte à une série policière plus basique. Il y a fort à parier qu’il ne s’agisse que d’un moyen de gagner du temps avant de lâcher les chevaux (une saison 2 ayant déjà été confirmée), néanmoins il y avait d’autres manières d’arriver au même point, sans avoir besoin de se tirer une balle dans le pied en faisant comme toutes les séries voisines avec son enquête en tandem.

Évidemment, il est encore trop tôt pour conclure que ce faux pas lui sera préjudiciable à la longue, d’autant qu’avec un univers mêlant science-fiction, écologie, lutte sociale et politique, Snowpiercer a assez de latitude pour maintenir le spectateur en haleine. Il lui faut juste faire attention à ne pas rester trop sur les rails de sa propre routine et garder quelques twists en réserve. Surtout que dès la fin du premier épisode, elle grille déjà un formidable atout scénaristique…

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Notre avis

Ni catastrophique, ni déroutant (dans le bon sens du terme), Snowpiercer est un train qui tempère son allure pour son départ. On espérait mieux, on aurait pu avoir pire. Il n'y a plus qu'à espérer qu'une fois l'enquête bouclée, la révolte pourra commencer. La série avec.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 5 / 10
6 commentaires
  1. Aucun intérêt pour moi. J’ai lu la BD (2 tomes) et vu le film. Pas envie de me coltiner des épisodes de 60 minutes qui n’apporteront rien a la mythologie .

  2. Y a 3 tomes : terminus est sortie en 2015. De mémoire il reboucle avec le film. Mais je peux me tromper

  3. D’après wikipédia il.y en 4 et la fin clôt complètement le les livres et ma mythologie

  4. Meme si il y a des point communs, ce n’est pas repris de la Compagnie des Glaces de Georges-Jean Arnaud

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