Critique garantie sans spoilers
Comme le premier film, J’ai tué pour elle raconte trois histoires se déroulant dans la ville la plus pourrie d’Amérique : Basin City. Nous retrouvons des têtes connues mais également des petits nouveaux. De plus, sur les trois histoires du film, deux d’entre elles sont totalement inédites.
Et c’est bien là l’un des points faible du film. Si le segment J’ai tué pour elle (qui donne le titre au film, vous vous en doutez) est maîtrisée de bout en bout, il n’en est pas de même pour les deux autres, comme si la magie de l’écriture du père Miller s’était envolée avec les années. Au final, cela donne un résultat inégal, les histoires bonus étant phagocytées par le scénario principal. Elles n’ont pas le temps de s’exprimer, de s’installer, de nous livrer des personnages forts et des dialogues coup de poing. Mais elles raviront les fans qui attendent désespérément de la nouveauté dans l’univers créé par Miller.
Commençons par J’ai Tué Pour Elle, le cœur du film. Je vous l’avoue, ce n’est pas mon histoire préférée de Sin City. Pourtant, à l’écran, elle tient parfaitement la route. Comme le premier film, le scénario reprend presque cases par cases la BD d’origine. Le tout nous remonte neuf ans en arrière, avec des dialogues percutants, des personnages forts, une intrigue qui se suit sans déplaisir ainsi que des idées de mise en scène bien trouvées. Miller et Rodriguez continuent d’exploiter le travail des couleurs mis en place avec le premier volet. De même, certaines scènes, anecdotiques dans la BD d’origine, sont ici plus développées, mettant en exergue les personnages secondaires. Ce segment prend son temps pour plonger le spectateur dans la crasse et le vice de la ville de Sin City.
Sin City Stories
Une histoire qui prend plus de la moitié du film. Avec ça, les deux nouvelles histoires (dont une qui met en scène Johnny, un tout nouveau personnage) n’ont pas le temps de s’exprimer et on a parfois l’impression qu’elles sont traitées à la va-vite. Si le segment de Johnny (Joseph Gordon-Levitt) se montre tout de même plaisant, l’ennui nous gagne lorsque le focus est mis sur Nancy (Jessica Alba). Ce segment se montre très brouillons, rushé, anecdotique, et nous donne l’impression qu’il a été écrit juste pour faire durer le film un peu plus longtemps, mais pas trop quand même. Bref, on s’en serait bien passé, puisqu’il alourdit inutilement l’œuvre.
La technique, quant à elle, est exactement la même que dans Sin City. Nous retrouvons donc le noir et blanc agrémenté de quelques touches de couleur çà et là. L’esthétique comics a été poussé jusqu’à l’extrême dans chaque plan, ce qui donne une impression d’irréel bienvenue. Bienvenue car Sin City 2 est violent, comme son grand frère. Et cette violence est cartoonisée, fun. Un parti pris qui va jusqu’au bout de son idée, les quelques scènes insoutenables et crédibles du premier volet ayant quasiment été balayée pour donner un aspect plus « cool ». C’est un choix artistique, certes, mais cela enlève un peu cette impression que Sin City représente un danger permanent, que la violence y est reine et que les faibles ne peuvent y survivre.
Les tontons flingueurs
Coté casting, Miller et Rodriguez se sont lâchés. Mickey Rourke (qui commence sérieusement à accuser son âge), Josh Brolin, Eva Green, Jessica Alba, Joseph Gordon Levitt, Bruce Willis (dont l’apparition tient plus du caméo), Rosario Dawson, Ray Liotta (caméo là aussi), Christopher Lloyd et même Lady Gaga !
Vous l’aurez compris le casting est gigantesque. Si Mickey Rourke se glisse de nouveau dans la peau de Marv, ce qui lui va comme un gant, Jessica Alba semble vouloir trop en faire, apparemment trop heureuse d’avoir hérité d’un rôle un peu plus consistant. Josh Brolin remplace lui Clive Owen (qui n’a pas voulu rempiler) dans le rôle de Dwight. Un remplacement justifié en partie par le scénario mais qui fait tout de même bizarre et artificiel à certain moment. Mais c’est Joseph Gordon-Levitt qui tire son épingle du jeu. L’acteur de Looper semble s’éclater comme un petit fou dans un rôle qui s’y prête bien et on s’attache très vite à lui. Quant à Eva Green… euh… eh bien… disons qu’elle a beaucoup, beaucoup de talent. Les autres acteurs n’ont malheureusement pas assez de temps à l’écran pour développer correctement leur personnage, casting monstre oblige.
Verdict
Sin City J’ai tué pour elle est un film fait pour les fans. Difficile de bouder son plaisir lorsqu’on aime cet univers crade et glauque et que l’on voit les personnages évoluer à l’écran. Cependant, ceux n’ayant jamais lu les comics risquent un peu d’être perdus, notamment par cette timeline qui devient de plus en plus difficile à suivre et par les deux nouvelles histoires qui ressemblent plus à du rajout qu’autre chose. Bref, vous l’avez compris. Si vous êtes fan, courez le voir.
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Ca c’est la meilleure, la pire histoire de sin city reproduite case par case serait super ? (d’apres cet article) non, elle est juste a la limite de l’absurde… quand au segment Joseph … rarement vu plus nul et sans avenir comme histoire. C’est d’un creux ! Quand a marv et willis, il n’avaient rien a faire la, et malheuresement ils le prouvent. Pas un mot sur la 3d ?
“Des filles et des flingues” ? Ok, n’en dites pas plus…
Plus que 2 jours…
Vu à Deauville ce week-end. Malheureusement je l’ai trouvé décevant de bout en bout. Rien à voir avec la profondeur du premier.
est-ce que c’est normal que le bandeau de la “Une” du JDG soit le même depuis le mois de janvier 2014 ?
” Quant à Eva Green… euh… eh bien… disons qu’elle a beaucoup, beaucoup de talent”
Eh bien disons que non, et qu’être honnête sur ce qui vous plait chez elle, ce serait pas un luxe.
Jouer correctement dans un mauvais film, ça fait pas un acteur avec beaucoup de talent…
J’aime bien eva green, elle a la carrure et les expressions pour jouer des rôle de ga*ce, on dirait qu’elle a fait ça toute ça vie. Après on peut lui reprocher de ne pas avoir fait d’études…
@Odeon: excuse moi mais la c’est clairement sous-entendu que l’on parle de son physique et pas de son talent d’actrice.
Sans doute encore un film creux dans lequel on met l’enphase sur l’histoire d’amour entre un gars et une fille et où l’on se fou de l’intrigue principale pour laquelle on pensait avoir (naïvement) dépensé notre argent.
Il n’y a plus que des films bidons dans le genre maintenant (SpiderMan, Mission Impossible, etc…)
Walla c’est parce que Tarantino n’est plus co-réalisateur !
Ouais non. Mais j’avais tellement aimé le premier (mais j’ai jamais lu en BD) que j’ose pas voir le 2ème du coup lol
Les films c’est comme les médecins : Il faut toujours un deuxième avis :p Un petit tour sur le lien suivant et hop! 😉
http://bienvenueajustineland.blogspot.fr/2014/09/sin-city-jai-tue-pour-elle.html