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Critique Silo : Apple TV+ ne se paie pas notre pomme

Fruit d’une collaboration avec AMC, l’adaptation de Silo est-elle à la hauteur ? Critique.

N’en déplaise à ses concurrents, Apple TV+ commence doucement à s’imposer sur le secteur très fermé de la SVOD. La firme de Cupertino ne peut pas se targuer d’être au podium des offres les plus populaires, mais elle s’invite très régulièrement aux compétitions et autres cérémonies dédiées au meilleur du petit et du grand écran. Il faut dire que l’entreprise se donne le moyen de ses ambitions. Fondation, adaptation des ouvrages d’Isaac Asimov avait mis tout le monde d’accord avec sa copie visuelle. Si le récit a lui été un peu plus vivement critiqué, beaucoup s’accordent à dire que la série diffusée en 2021 méritait que l’on s’y attarde.

Deux ans plus tard, et avec quelques autres productions d’anticipation dans ses cartons, Apple TV+ s’attaque à un nouveau best-seller de science-fiction. D’abord auto-publié, Silo s’est écoulé à 500 000 exemplaires sur Internet en 2011 avant d’envahir les librairies du monde. Le succès est immédiat pour celui que l’on qualifie de digne successeur de Dan Brown (Da Vinci Code). Forcément, cette publicité attire l’œil des géants d’Hollywood, dont AMC et Apple TV+ qui ambitionnent de porter les récits à l’écran.

Silo Apple TV+
Crédits : Apple TV+

Sous la direction de Graham Yost (Band of Brothers : L’enfer du Pacifique), Silo nous plonge dans les entrailles de la terre plusieurs années après une catastrophe écologique qui a rendu la planète inhabitable. Au sein d’un bunker d’une centaine d’étages, les résidents du Silo vivent organisés en caste. Le Shérif demande un jour de sortir alors même qu’il est interdit de prononcer ces mots. Depuis la mort de sa femme, il doute de ce qui se passe réellement dehors. Il n’est pas le seul.

Un phénomène qui prend racine

Les séries post-apocalyptiques ne manquent pas sur les plateformes SVOD et les chaînes de télévision. Il suffit de citer les récentes The Last of Us et Sweet Tooth pour se convaincre que le genre est encore omniprésent. S’il se fait plus discret au cinéma, surtout depuis la vague de productions adolescentes comprenant Le Labyrinthe, Divergente et Hunger Games, l’humanité aime encore interroger des futurs dystopiques pour les confronter à nos réalités.

Crédits : Apple TV+

Silo pourrait ainsi faire naître un sentiment de déjà-vu chez les spectateurs rompus à l’exercice. À la diffusion de la première bande-annonce, nombreux sont ceux à avoir souligné les similarités de la nouvelle production Apple TV+ et The 100. Mais ne vous y trompez pas, Silo n’est pas seulement l’histoire d’une société construite sur les débris d’un monde détruit par une catastrophe d’ampleur. Elle prend racine dans bien des genres cinématographiques et sériels, le thriller en premier lieu.
Évoluant autour d’un questionnement sur nos croyances, Silo se découpe en plusieurs actes.

Après deux premiers chapitres particulièrement intéressants, qui entendent lever le voile sur les motivations du shérif à quitter le monde qui l’a vu grandir, la production opère un virage vers l’enquête policière. La narration fait émerger un puzzle astucieux qui promet de tenir les spectateurs en haleine.

Car si l’entreprise ambitionne sans doute de continuer l’aventure sur plusieurs saisons, Silo ne se contente pas de préparer le terrain pour la suite. Avec un rythme certain, elle déploie une intrigue aux nombreuses ramifications. D’une efficacité redoutable, cette adaptation retrouve l’essence même du page-turner dont elle est tirée. On se prend au jeu et Silo s’amuse à déjouer nos prédictions à plus d’un titre. Si quelques baisses de régimes sont à déplorer, son créateur exploite habilement les cliffhangers.

Crédits : Apple TV+

La série devient ainsi moins un récit sur la survie dans un environnement hostile que la chronique d’une civilisation dont l’effondrement pointe (encore) le bout de son nez. Alors que le doute s’instille dans l’esprit des personnages, les spectateurs commencent eux aussi à remettre leurs certitudes en question. Ce qui s’annonçait comme une énième chronique dystopique autour de la locution “l’homme est un loup pour l’homme” se mue en réflexion sociale et politique sur l’abrutissement des masses et la préservation de la paix. Difficile ainsi de ne pas faire des parallèles avec quelques autres récits emblématiques du genre comme Fahrenheit 451 ou encore 1984. Silo aurait pu céder aux sirènes de la référence poussive, mais se préoccupe assez de personnages brillamment incarnés pour leur consacrer le temps nécessaire à leur développement et ainsi cultiver sa singularité.

Silo, si laid ?

Tout l’enjeu artistique de Silo repose dans cette dimension d’enfermement. La série parvient à retranscrire avec beaucoup de justesse ce volet, surtout dans ses premiers épisodes. Si le curseur pouvait être poussé un peu plus loin, l’objectif n’est pas de dresser un tableau de récit catastrophe mais plutôt d’infuser son imagerie de références plus ou moins subtiles à sa société souterraine et ses codes. Les protagonistes font des randonnées dans les escaliers, voient un monde extérieur dévasté à travers des fenêtres numériques et s’enthousiasment à chaque nettoyage de caméra.

La dernière-née d’Apple TV fait ainsi passer les différents confinements instaurés pendant la pandémie pour des promenades de santé. Elle navigue entre les espaces étroits et escaliers vertigineux qui constituent l’architecture de cet immense bunker. Reste que la caméra est parfois un peu trop sage.

Crédits : Apple TV+

Avec ses décors tout droits venus des années 60-70, la série rétro-futuriste fait dans le minimalisme, mais parvient grâce à subtil jeu d’étalonnage à faire émerger une véritable ambiance. Cette nouvelle production ne compte sans doute pas parmi les plus économes, mais son budget est particulièrement bien mis à profit. Hormis quelques ratés du côté des effets numériques, la série mise en scène par Morten Tyldum et David Semel vaut le coup d’œil.

Après sept épisodes, sur une saison qui en compte dix, Silo se démarque à bien des égards. La saga littéraire étant découpée en plusieurs romans, la plateforme SVOD s’offre l’opportunité de poursuivre le voyage si le succès se confirme auprès du public. Une chose est certaine, elle devrait passer sous les radars de nombreux amateurs du genre. Apple TV+ est mine de rien en train de se forger une réputation de plateforme exigeante, qui ne multiplie certes pas les projets, mais qui soigne chacune de ses entrées.

L’arrivée de son catalogue chez Canal promet déjà de lui offrir un sacré coup de projecteur et de l’inviter plus largement dans les salons français. Silo rejoint ainsi la vitrine d’Apple TV+ au même titre que Ted Lasso et Severance, toutes deux louées par les spectateurs à travers le monde. Ce vendredi 5 mai, ce sont deux épisodes qui seront proposés aux abonnés Apple TV+ avant que la série n’adopte un rythme d’un épisode par semaine.

@journaldugeek

Cette série va devenir notre nouvelle obsession ! #serie #appletv #silo

♬ son original – Journal du Geek

Découvrir Silo sur Apple TV+

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Notre avis

Sur le fond comme la forme, Silo est une solide adaptation des ouvrages de Hugh Howey. La série portée par Rebecca Ferguson et Common oppose des réflexions dystopiques somme tout assez classiques à un puzzle narratif plus complexe. La série réussit son entreprise : enfermer les spectateurs dans un thriller haletant et ambitieux.


L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
9 commentaires
    1. C+ rediffuse la 1ère saison.
      Il recycle, je recycle, nous recyclons, c’est facile l’écologie.^^

  1. Je veux bien être embauché chez vous, si c’est juste pour faire du copier-coller et de la traduction google automatique.

    L’article en lui même est bien , mais reprendre le même que l’année dernière ça fait foutage de gueule.
    Même pas l’intelligence de changer les dates dans l’article pff.

    PS: par contre pour effacer les commentaires vous êtes pro, même si ceux ci sont respectueux.

  2. Wahou !! j’avais pas encore vu ça !!! du recyclage d’article !!! ça bosse dur au JDG en période de vacance 😉 !

  3. “Fondation, adaptation des ouvrages d’Isaac Asimov avait mis tout le monde d’accord”

    Woaw, fallait oser écrire çà. Pire purge sériel. Même pas fini la saison tellement c’était naze. On nous fait miroiter la fin du monde et tout ce qu’on a c’est une tribu de techno barbare digne des téléfilms M6 du dimanche aprem.

Les commentaires sont fermés.

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