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Critique Sentinelle : Jonathan Cohen jusqu’à plus soif 😵

Il y a deux sortes de Sentinelle. Celle qui est choisie en fonction de ses particularités génétiques comme l’inspecteur James Elison (voilà de quoi rappeler des souvenirs à certains d’entre vous) ; et celui qui mène une double vie, flic ET chanteur. Amazon Prime Video caresse les fans de Jonathan Cohen dans le sens du poil avec un film entièrement porté par le bonhomme. Sans aucune retenue. Vraiment aucune.

Si Je te veux moi non plus avec Inès Reg, La Tête dans les étoiles avec Hakim Jemili ou même BDE avec Michaël Youn nous ont prouvé quelque chose, c’est que Prime Vidéo aime investir sur des figures de l’humour connues et reconnues par la nouvelle génération pour son catalogue de production de comédies françaises. L’autre chose que ces trois exemples ont aussi montré, c’est que ça ne suffisait pas pour faire de bons films (à titre informatif, aucun d’eux n’a dépassé les 2 étoiles spectateurs sur Allociné). Il en faudrait bien plus pour décourager la plateforme de streaming qui continue sa stratégie, mais cette fois en signant l’un des nouveaux poids lourds du milieu : Jonathan Cohen.

© Amazon Studios

Qu’on le connaisse en tant que Serge le mytho, Maaaaaaaaaarc ou encore Graindemaïs, L’acteur est omniprésent ces dernières années, que ce soit sur grand ou petit écran. Énergique, il a petit à petit gravi les échelons du cinéma français, partant de petits rôles jusqu’à être capable, aujourd’hui, d’occuper seul le devant de la scène. La sympathie de l’homme et sa capacité à élever la bêtise au rang d’art dès qu’il faut provoquer le rire en faisant le candidat idéal pour incarner Sentinelle.

© Amazon Studios

Car qui de mieux pouvait enfiler le look ringard de François Sentinelle, capitaine de police à la Réunion dont la carrière a pris un tournant lorsqu’il signa un tube des années auparavant. Désormais partagé entre ses enquêtes et ses sorties d’albums, Sentinelle est en quête d’un nouveau succès. Chargé malgré lui d’élucider le kidnapping d’une figure locale en pleine campagne électorale, ce flic de choc n’a la tête qu’à ses chansons.

© Amazon Studios

Et pour mettre en scène ce pitch absurde au potentiel comique indéniable, Cohen peut compter sur la présence derrière la caméra et au scénario d’Hugo Benamozig et David Caviglioni, le duo responsable du très sympathique Terrible Jungle dans lequel l’ex-célibataire de La Flamme jouait déjà un membre des forces de l’ordre à la sottise facile. Sauf que si, dans ce dernier, l’acteur se contentait du second rôle, Sentinelle lui offre son premier véritable seul en scène. Entendons par-là qu’à titre de comparaison, La Flamme disposait d’un casting féminin éclatant répondant avec force à l’humour de Jonathan Cohen. Ici, Emmanuelle Bercot ou Raphaël Quenard devront se contenter du poste de faire-valoir dont la seule fonction est de replacer le projecteur sur la star sans partage du métrage.

© Amazon Studios

Un Jonathan Cohen show de 100 minutes où le comédien se montre, comme à son habitude, inépuisable, poussant toujours plus la crétinerie de son personnage avec le talent qu’on lui connaît. Un festival qui aurait du ravir les fans de l’acteur que nous sommes, mais qui va vite montrer deux limites.

© Amazon Studios

Ceci est une descente de plaisir

La première, c’est que contrairement à Jonathan Cohen, on fatigue. L’homme balance des absurdités avec une cadence de mitraillette sans temps mort au sein d’un métrage écrit pour lui et autour de lui, avec un type d’humour qu’on ne lui connaît que trop bien. C’est amusant au début, fatiguant au milieu, insupportable à la fin.

© Amazon Studios

Un problème qui n’en aurait jamais été un si l’écriture avait été au niveau de son interprète. C’est la deuxième limite. Car un Jonathan Cohen show n’a rien de rédhibitoire (au contraire) dès l’instant où les vannes atteignent nos muscles zygomatiques. Sauf que Sentinelle n’est jamais drôle, multipliant les blagues faciles, convenues et, vu la star principale pour laquelle elles sont écrites, attendues. On a constamment l’impression d’être assis à côté de l’oncle gênant aux repas de famille dont la lourdeur nous fait prier pour que le dessert arrive le plus vite possible.

© Amazon Studios

Et quand l’humour tente d’être davantage situationnel, c’est pour aller piller des séquences vues chez d’autres, bien avant, bien mieux. Alors oui, on rigole parfois, mais davantage par nervosité ou parce que sur dix répliques enchaînées, la moins pire finie par avoir raison de nous.

© Amazon Studios

Le plus amusant, au final, est l’ironie derrière le personnage de Raphaël Quenard, seul flic compétent de l’île. Ce dernier est quotidiennement épuisé par les coups d’éclat de son capitaine jusqu’à ce que son agacement prenne le dessus. Un protagoniste censé renforcer la sympathie enfantine du héros, mais qui finit surtout par symboliser notre propre ennui.

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Notre avis

Cent minutes de Jonathan Cohen faisant du Jonathan Cohen avec Jonathan Cohen seul devant la caméra, même pour les fans de Jonathan Cohen que nous sommes, ça faisait beaucoup trop de Jonathan Cohen. Sentinelle prouve qu'il ne suffit pas d'avoir un pitch prometteur et un acteur populaire pour faire un bon film, faut-il encore avoir des gens capables de faire un bon film.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 2 / 10
14 commentaires
  1. En lisant votre critique j’ai cru comprendre que l’on avait a faire à un films moyen et en regardant votre note c’est une énorme daube internationale….. 1 étoile.
    Pas trop clair pour le coup

  2. C’est la premiere fois que je vois une note de film/serie en dessous de 3 ici…. mon dieu que ca doit etre mauvais….

    Je n’ai pas encore tester cette serie mais le pitch me fait penser à un bon pitch de sketch mais a un truc qui va etre nul si ca dure plus de 30min… votre critique semble aller dans le sens de mon appréhension ^^’

  3. C’est un film pas une série.

    Sinon pas osé regarder mais vais peut être tenter vu que je suis généralement à l’inverse des critiques de JDG.^^

  4. C’est d’une nullité sans nom
    Pourquoi tant d’argent dans cette M****
    Quelle dommage pour Jonathan Cohen de joué le gogole tous le temps sauf que là c’était pas marrant du tout
    Je pensais me fendre la geule tout le film j’ai pas souris une seul fois
    A fuir

  5. Super film.
    Fendu la gueule.
    Du grand Jonathan Cohen comme on l’aime.
    Je ne comprends pas la critique négative de ce film.
    Vous étiez fatigué ?!?

  6. Le film est moyen. Mais on sent la critique pas objective juste parce que l’humour Cohen ne passe pas chez vous. Là tu descends le film gratuitement.

  7. Le plus gros probleme de Jonathan Cohen c’est son unique facon de jouer. Quelque soit le role, il joue de la meme maniere ( on croirait que c’est le meme personnage dans des films differents) . Cet absence de diversité d’interpretation lassera finalement les spectateurs un jour ou l’autre. Effectivement, que tout le film repose sur cet acteur ne suffit pas a en faire un grand film…

  8. Trop de Jonathan Cohen tue le Jonathan Cohen …Un vrai navet bien de chez nous il n’a pas réussi à m’arracher un seul sourire et je n’ai même pas réussi à le finir tant c’est une daube intersidéral ….

  9. Assez d’accord avec cette critique. Je suis pourtant client de l’humour de Jonathan Cohen mais là, on souffle à peine du nez…

  10. Je l’ai regardé ce weekend et au final ca se regarde bien.
    Le film a pas mal de faux raccord, de scene mal montée et quelques scenes sur-jouée qui auraient pu etre mieux mais meme si on est loin d’un grand film, on passe un bon moment.

    Mais oui, Jonathan ne sais jouer que d’une seule facon…

  11. 100% d’accord avec votre critique. La lourdeur de la bêtise est épuisante. Dommage pour la réalisation technique du film qui est très bonne, ou encore le jeu des acteurs, mais entachée par ce script qui ne cesse de nous décevoir par son côté prévisible, presque ennuyant.

Les commentaires sont fermés.

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