Des figures fantomatiques planent encore et toujours au-dessus de la pop culture. Hollywood aime à regarder dans le rétroviseur, faire revenir sur le devant de la scène des personnages et univers qui ont jadis fasciné les spectateurs. S.O.S Fantômes (Ghostbusters en VO) est de ses estampilles que l’industrie n’est pas encore prête à voir disparaître dans l’au-delà. À la place, Sony Pictures mise sur une nouvelle mouture chapeautée par Jason Reitman. Le fils de l’illustre cinéaste — qui était derrière la caméra pour le bien nommé L’Héritage — remet ça trois ans plus tard. Cette fois-ci, il se contente d’écrire le scénario, en collaboration avec Jason Blumenfeld. Maintenant que la nouvelle génération est bien installée, et qu’elle compte quelques visages appréciés du public, pourquoi s’en priver ? Les fantômes ne seront jamais ringards, à moins que…
Après la petite bourgade de Summerville dans l’Oklahoma, S.O.S Fantômes revient là où tout a commencé. Désormais résidents du Hook & Ladder Company 8, la famille Sprengler fait équipe pour traquer les esprits frappeurs dans les rues New-Yorkaises. Mais lorsqu’un ancien artefact libère une armée de fantômes qui couvre la ville de glace, nos héros sont confrontés à un défi a priori insurmontable. Une nouvelle ère glaciaire est en marche…
Ça jette un froid
Au rayon des suites, remakes et autres joyeusetés dérivées, S.O.S Fantômes n’a que très rarement fait mouche. L’imaginaire d’Ivan Reitman n’a jamais été aussi brillant que lors de sa première apparition au cinéma. Le film aurait sans doute dû n’être qu’une aventure loufoque et unique aux côtés de scientifiques penchés sur l’occulte. Pourtant, L’héritage sorti en 2021 avait su se montrer séduisant entre les mains du fils Reitman. Le cinéaste semblait avoir trouvé un équilibre précaire entre nostalgie et renouveau, sous le regard attentif de son créateur. Au moment où sort cette suite, Ivan Reitman est décédé et ce nouveau film lui est dédié. Toute la petite équipe en charge du projet a ainsi dû voler de ses propres ailes. Force est d’admettre que le résultat n’est pas du tout à la hauteur de la promesse.
Après une ouverture assez captivante, qui laissait présager d’un virage vers l’épouvante, Ghostbusters s’englue dans un magma de pistes narratives éculées. Comme bien des productions avant lui, le film entend mettre les relations familiales au cœur de sa démarche. Malheureusement pour lui, et pour le spectateur, S.O.S Fantômes 4 ne parvient jamais à donner corps à ses idées. De la dynamique beau-père / belle-fille de Paul Rudd et McKenna Grace, jusqu’aux relations conflictuelles entre l’adolescente et sa mère, en passant par les amourettes de Trevor (Finn Wolfhard), les enjeux de l’intime sont aussi fantomatiques que les monstres qui s’invitent au récit.
Le problème est que ces intrigues sont souvent au premier plan, au détriment du fantastique et de l’étrange. En résulte une collection d’idées inachevées, une bouillie insipide qui tente par tous les moyens d’expliquer sa raison d’être. Il apparaît très clairement que le film a été motivé par l’envie de surfer un peu plus sur l’imagerie de Ghostbusters. La musique de Ray J. Parker, l’Ecto-1 et les Proton Pack 2.0… tout y passe. Le réalisateur Gil Kenan s’assure à chaque instant que ces clins d’œil et références aux premiers films sont assimilés par les anciens et nouveaux adeptes. Une scène impliquant un locataire indésirable de la mythique caserne ne laisse plus de place au doute : le fan service est le monstre le plus baveux de la bande.
Ce sentiment ne quittera d’ailleurs pas d’une semelle les initiés, qui voient tour à tour Zeddemore, Venkman et Stantz se remémorer le bon vieux temps. Nouveaux et anciens Ghostbusters n’auront alors de cesse de jouer des coudes pour exister devant la caméra, tandis que la fameuse “Menace de Glace” se fait attendre…
Les boules…
Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, La Menace de Glace n’a rien de menaçant… ni même de glace d’ailleurs. La promotion brandissait un événement cataclysmique dans la lignée du Jour d’Après. Finalement, comme avec les alertes chutes de neige de Météo-France, il faudra se contenter de quelques flocons ici et là et d’une déception à peine cachée chez le spectateur. C’est la douche froide. Le film n’ayant jamais pris le soin de construire son ambiance — un été particulièrement chaud dans la grosse pomme — l’arrivée de la “menace” n’en est qu’amoindrie. Avec un thermomètre qui ne descend jamais en dessous de zéro, sauf lorsque la caméra de Gil Kenan s’attarde à raconter la disparition d’une mystérieuse secte, Ghostbusters nous laisse de glace.
Les quelques idées ludiques de la mise en scène — lorsque la statue d’un lion s’anime — ne suffisent pas à raviver la flamme chez les spectateurs rompus à l’exercice du spin-off ou du reboot. Il ne lui reste que les quelques effets “goofy” des aînés, ici au moyen d’effets numériques qui ont au moins le bout goût de ne pas trop trahir l’identité visuelle de la franchise. Pour faire un peu honneur au monstre de fantastique des années 80, les marionnettistes ont été à nouveau conviés pour animer certaines créatures, et c’est bien là le seul réel moment de plaisir auquel le public aura droit. L’expérience de Gil Kenan du côté de l’horreur aurait été un ajout appréciable, surtout pour faire naître la figure démoniaque qui fait office d’antagoniste principal. Aussi peu inspirée que l’intrigue, la créature peine à captiver face au trio originel et leurs héritiers.
À l’heure où aucune licence de l’enfance ne semble décidée à mourir, S.O.S Fantômes : La Menace de Glace sent plus que jamais le réchauffé. Si les acteurs se démènent comme ils le peuvent dans cet océan de références surannées et de choix narratifs douteux, difficile de ne pas poser un regard cynique sur cette énième production de la machine à décongeler d’Hollywood. Trois minutes au micro-ondes, pleine puissance… Ce n’est pas une catastrophe, mais pas de quoi réveiller le printemps non plus.
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le precedent etait pas mal mieux que cette nouvelle merde
Pour ma part, un peu marre des séries/films ou le monde se fait sauver par des ados hein…. Quant aux acteurs, no comment, on choisit au physique/popularité au lieu du charisme et du jeu d acteur….Je ne pense pas que, ex Louis de Funes ou Lino Ventura etc seraient retenus dans un casting, on doit passer a cote de qq perles moi je vous le dis
Voilà une critique parfaitement conforme à la réalité d’un film décevant et ennuyeux.
Décevant, ennuyeux, beaucoup de blablas sans fin…. Vraiment on s’ennuie car ça parle pendant tout le film et aucune actions sauf dans les 15 premières minutes et les 15 dernières.
Ce film est vraiment nul, et quel dommage car SOS était très apprécié du public.
Une grande déception.
Cela devrait être interdit de produire U’e. Bande annonce si alléchante, et le film entier aussi médiocre.