Alors que le 7e art retrouve des couleurs à travers le globe, 20th Century Studios dévoile son nouveau long-métrage. Disney signe ici son premier film d’animation au cinéma depuis En Avant, qui avait bénéficié d’une exploitation réduite à cause du premier confinement. Contrairement à Luca et Raya et le Dernier Dragon, Ron Débloque ne sera pas diffusé sur Disney+, ou du moins pas tout de suite. Le film devra attendre 3 ans, selon la chronologie des médias actuelle, pour rejoindre le catalogue de la plateforme détenue par la firme fondée par Walt Disney.
Pour marquer ce retour dans les salles obscures, la firme aux grandes oreilles s’attaque à un sujet on ne peut plus contemporain, celui des réseaux sociaux et des nouvelles technologies. En plein scandale Facebook Files, Ron Débloque tombe à point nommé.
L’intrigue suit les aventures de Barney, seul adolescent de son collège à ne pas posséder un B-Bot. Ces robots dernier cri sont pensés pour devenir le meilleur ami de l’homme, et aider les enfants à socialiser à l’âge où les interactions humaines peuvent être difficiles. Mais alors que son anniversaire approche, Barney espère trouver un exemplaire emballé dans du papier cadeau. Cependant, lorsque son souhait est enfin exaucé, les choses ne vont pas se passer comme prévu. Son ami robotique présente quelques dysfonctionnements et les deux comparses se lancent dans une aventure rocambolesque pour découvrir le vrai sens de l’amitié.
Un algorithme bien rodé
À mi-chemin entre Les Nouveaux Héros et Black Mirror, Ron Débloque s’adresse à un public plus ou moins jeune et tente d’offrir une réflexion sur les nouvelles technologies et leurs usages. La fable 2.0 de Century Studios explore par le prisme de ses personnages les notions de différence et d’amitié ; Smith et Octavio Rodriguez multiplient d’ailleurs les références à des technologies bien réelles. Sur le réseau social de Bubble, on peut liker ses amis, partager son quotidien en live et accéder à des jeux ; en somme un smartphone un peu plus évolué.
Les scénaristes ont d’ailleurs poussé le curseur encore plus loin, en faisant une référence à peine déguisée au créateur de Facebook. L’ingénieur derrière la conception des robots B-Bot s’appelle Marc et s’affiche constamment avec un sweat-shirt , on ne peut pas faire plus clair. On peut aussi noter que le film n’oublie pas les boomers de l’assemblée, en faisant quelques clins d’œil aux technologies des années 90-2000 (coucou le modem 56k).
Pourtant, si le film met en avant les dangers des nouvelles technologies, l’approche des scénaristes n’est jamais radicale. Le film aborde avec justesse la question des données personnelles et de la surveillance, tout en se concentrant sur les interactions humaines. Alors si nos chères petites têtes blondes ne comprendront pas toujours les thématiques abordées par le film – sans que cela ne nuise à la compréhension globale de l’œuvre – il permettra aux parents d’ouvrir le dialogue avec leurs enfants.
Mais l’intrigue est aussi l’occasion d’aborder la question du mal-être adolescent et des relations sociales. On y parle de solitude, d’amitié et de harcèlement. Si l’intrigue n’évite pas les quelques écueils du genre, notamment de longues tirades sur la joie d’avoir des copains, force est d’admettre que les adultes aussi se laissent embarquer dans cette aventure. Alors le résultat n’est pas très subtil, le film martèle parfois son message à coup de gros sabots scénaristiques, mais on prend tout de même beaucoup de plaisir. On peut aussi noter que la construction est assez commune, rien de bien étonnant pour un film enfantin, mais qu’elle tient plutôt bien la route.
Si la conclusion précipitée de toutes ses péripéties est assez décevante, le film remplit largement son objectif premier, nous embarquer dans une aventure attendrissante et drôle. Car de l’humour il y en a, surtout grâce au petit robot ingénu, et il fonctionne plutôt bien sur les spectateurs qu’ils soient adultes ou non. Sans être hilarant, le film est une belle comédie bourrée de bons sentiments.
Une résolution 4K
Du côté de l’imagerie, c’est Locksmith Animation qui s’y colle. Le studio londonien signe ici son premier long-métrage, en collaboration avec la 20th Century Fox, avant qu’elle ne soit acquise par Disney. Du character design en passant par les décors, Ron Débloque est bien moins impersonnel que l’on pourrait le croire. Face aux images très calibrées de Disney, notamment sur ses derniers films 3D, le film se démarque par une esthétique un brin futuriste et colorée. S’il n’y a pas une profusion de détails en arrière-plan, le film offre quelques belles séquences d’une simplicité enfantine, mais d’une efficacité certaine.
Du côté du look des personnages aussi c’est une petite réussite. De l’apparence mignonne du robot, en passant par la trogne de la grand-mère, c’est assez convenu mais efficace. Une jolie petite incursion dans l’univers des cinéastes, qui n’est certainement pas un chef d’œuvre, mais qui se démarque tout de même de ses congénères.
Enfin, on terminera pas la musique d’Henry Jackman qui souligne aussi bien les séquences épiques du récit, que les moments plus enlevés. À certains moments, elle n’est pas sans nous rappeler la partition de Soul, même si elle se veut plus électronique.
Reste à voir si le film pourra rencontrer son public lors des prochaines vacances scolaires. C’est un coup de poker pour Disney et 20th Century Studios. Ron Débloque pourrait se frayer un chemin au box-office mondial, même sans la marque Disney accolée à son titre. Il a la voie libre pour sa première semaine d’exploitation puisqu’il est presque le seul film à s’imposer sur ce créneau.
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Pour le blog JSPMM, c’est un film effectivement sympathique qui aborde les sujets sans les traiter, peut-être en abordant trop de sujets (famille, amis, robots, données personnel…). Le film laisse clairement de côté les adolescents alors que la bande-annonce laissait croire que le film leur était aussi destiné. C’est dommage, pour nous le film est à destination des plus jeunes, et il est assez dynamique pour ne pas laisser les adultes de côté. Mais l’ensemble fait sourire, pas vraiment rire.
Graphiquement, le studio s’est fait plaisir avec les scènes de forêt et cela fait plaisir à voir.
Bonjour
Je ne suis pas spécialiste dans les films d’animation mais mon ado de 18ans et moi avons adoré et pleuré et ris en même temps. Ma cadette 10ans et mon fils 16ans neuro atypique ont beaucoup ri. On a trouvé une approche sur la différence sociale très bien faite, le personnage de la grand-mère est un bijou.
Je trouve qu’on y trouve son compte à tout âge, surtout si on est sensibiliser à la différence.