Sorti en 1989, Road House a gagné ses galons de culte, ou du moins de classique pour toute une génération, parce qu’il peut se voir comme la synthèse d’une vision d’une époque avec ses héros virils, machos, dont la coolitude se doit d’être collée à la peau tel le t-shirt bien moulant. Si vous voulez savoir à quoi ressemblait le cinéma d’action des années 80, regardez Road House.
Et puis les producteurs, les réalisateurs, les scénaristes et surtout le public ont suivi l’évolution des mentalités et se sont rendus compte que des personnages, féminins comme masculins, plus complexes pouvaient aussi nourrir le cinéma d’action. On peut tout de suite donner le bâton pour se faire battre : un coup d’œil récent à Road House (ce qu’on a fait) permet de réaliser rapidement que c’est le film d’une époque et qu’il y est resté. Hormis le charisme de Sam Eliott, tout est prétexte à se moquer dans le surjeu, la figure féminine, les dialogues… Typiquement le genre de métrage excessif dont on apprécie encore le visionnage lors d’une soirée entre potes, mais plus pour les mêmes raisons.
Le fait que Doug Liman, le réalisateur de La Mémoire dans la peau, soit aux commandes de ce Road House sonne, dès lors, presque comme une antithèse tant le bonhomme a permis à ce même cinéma d’action de justement s’ouvrir à ces nouveaux héros plus modernes.
Le scénario de Road House 2024 ne change pas le prix de la pinte au comptoir de l’original, à quelques détails près. Dalton est une ancienne star de MMA en disgrâce qui joue sur sa réputation pour se faire un peu d’argent sans avoir à filer des coups. Une patronne d’un roadhouse dans une petite ville de Floride lui propose de le payer pour jouer les videurs alors que son établissement connaît pas mal de désordre. L’arrivée de Dalton va mettre une épine dans le pied d’un entrepreneur mafieux désireux de s’emparer du lieu.
On n’est pas là pour beurrer les tartines
Pourquoi faire un remake de Road House en 2024 ? Ou plus précisément, pourquoi appeler un film Road House en 2024 ? La réponse frappe au visage en quelques scènes : le métrage est tout droit sorti de la même fange que son aîné tel un objet cinématographique qui aurait été enfermé dans du formol ces trois dernières décennies. Comment nommeriez-vous un film qui transpire abondamment les années 80 par les aisselles si ce n’est par le nom d’un de ses plus grands représentants ?
Mieux, le long-métrage est d’une honnêteté presque enfantine sur l’esprit qui l’habite en s’amusant à prendre au pied de la lettre son propre titre pour en faire un sujet de blague. Comment nommeriez-vous un roadhouse ? Le Road House. Il n’y a, ici, strictement aucune volonté de s’écarter de son sujet ou de le nuancer. Un film régressif par excellence qui ne va s’embarrasser de quelque considération ou presque pour les récits modernes, pour l’écriture des personnages. Road House 2024 est un film de bagarre entre des bonhommes fiers de montrer les biceps, point.
On peut ainsi voir le métrage comme une caricature qui cumule des poncifs datant de la préhistoire avec son héros taiseux chemise ouverte sur les abdos, son rôle féminin creux et son méchant sorti d’un mauvais James Bond. Il n’y a pas de scénario, pas particulièrement de développement, zéro complexité ; on est devant un film brut de décoffrage qui a laissé sa subtilité dans la poche de son autre pantalon. Un film ridicule.
Sauf que le ridicule ne tue pas et il en devient jouissif tant ce manque de tout et cette exagération constante du rien sont accomplis avec la plus grande méticulosité dans une envie d’être cette chose d’un autre âge qui assume chaque parcelle de testostérone. Là où Netflix cherche l’inclusivité parfois à trop grand prix, Prime Vidéo semble avoir trouvé une autre source d’inspiration dans un cinéma (ou série) à l’ancienne qui hésite pas à taper d’abord, faire preuve d’intelligence ensuite à l’image des deux saisons de Reacher et maintenant Road House.
Et ce que le film ne possède pas en complexité, il le compense largement en étant bruyant, abusif, drôle et charmeur. C’est l’une des petites différences avec son aîné : il sait son discours un peu (beaucoup) idiot alors il s’en amuse ouvertement avec beaucoup de second degré ici et là, amenant le décalage avec ses actes les plus violents. Comment ne pas apprécier un film où le héros amène lui-même ses victimes à l’hôpital après leur avoir fait goûter violemment le bitume ?
Doug Liman maîtrise son sujet, fait parler son style lorsqu’il s’agit de montrer les poings et sait comment maintenir son spectateur attentif aux bourre-pifs notamment en amenant l’ex-champion de MMA (véritable cette fois) Conor McGregor pour la première fois à l’écran. Dès son apparition, le combattant donne une nouvelle énergie au film en redéfinissant le mot survolté, marquant la disparition de la fine ligne de pondération qui subsistait encore. À partir de là, on est les témoins d’un Road House partant en roue libre. Et il va y aller à deux cents à l’heure.
Une crétinerie assumée, décomplexée, communicative qui a décidé d’être un pur divertissement avec l’inconscience de ces années 80 qu’on a gardé en mémoire. Et si la bagarre n’est pas aussi présente que l’on aurait aimé, elle se montre impactant sur chaque coup donné aussi bien visuellement que parce qu’elle provoque un cassage de rythme avec l’ambiance générale. À la manière d’un Patrick Swayze annonçant à ses collègues dans l’original qu’il était le seul à décider du début de la violence, Liman est l’horloger de cette adaptation qui aime titiller les attentes de son public.
Et si on aurait vu plus logiquement un Jason Statham en premier rôle d’un film habité par les années 80 (question d’habitude), il faut reconnaître que Jake Gyllenhaal incarne bien plus parfaitement cette volonté de ce Road House de ne se pas prendre au sérieux. Avec ce sourire sincère de gentil garçon constamment affiché sur son visage, l’acteur joue le gendre idéal, poli et respectueux même envers ces adversaires… avant de décocher les baffes. Et on prend un grand plaisir pas coupable de le voir faire.
Sans réécrire l’histoire, Road House 2024 n’est pas une copie fade de l’original. Il se modernise juste ce qu’il faut – notamment en nous évitant les plans gratuits et vulgaires sur des corps féminins dénudés – et se complaît dans sa bêtise fièrement avec davantage d’humour. On est venus pour la bagarre, on est restés pour s’amuser de tout le reste.
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Non mais sérieux comment c’est possible de trouver quelque chose de bien dans ce film il est sans aucune saveur le scénario est inexistant les acteurs n’ont aucun charisme franchement c’est vraiment triste le cinéma plus aucune inspiration remake après remake juste faire de l’argent sur des film qui on eux un succès, mais à la différence de maintenant il y avait de vrais acteurs et actrices, alors que maintenant après un film qui a eux un certain succès on en fait des stars.
Je suis 1 enfant des années 80 puisque née en 1971 et j aurait aimé avoir eu 10 ans de plus pour mieux vivre les années 70 et connaître les 60.
Les années 80 ce n était pas que l essort de la technologie,de la culture c était aussi les prémices de la fin de l insouciance puisque ça a quand même pas mal changé vers les dernières années ( fin 80 la violence des quartiers en plein essort, les cités explosaient partout , le rap arrivait ,bref le début de la fin )
c est toujours sans moi 🤮😉
Sérieux mc Gregor est d’une nullité il joue son propre rôle en fait un fanfaron pourtant c’était plutôt sympa avant qu’il ne débarque dans le film
Vous avez été payé combien pour dire du bien de ce navet ? Acteurs qui jouent mal, scénario nul, effets spéciaux des bagarres ridicules,…. Quel gâchis de moyens !
Perso j’ai aimé.
Par contre oui c’est pas le film du siècle on est d’accord mais a remplie son rôle de me divertir un dimanche après-midi.
Euh, le Roadhouse de 1989 est une série B (au mieux), dont le seul intérêt était Patrick Swayze.
J’adore comment est écrit cette critique ! Bravo, j’ai apprécié chaque ligne et le jeu de ping pong sur l’avis du film.