Pinocchio fait dĂ©cidĂ©ment beaucoup parler de lui en ce moment. Seulement quelques mois aprĂšs la relecture live-action de Disney et Zemeckis, câest au tour de Netflix de proposer sa version du conte italien. Pour mettre en scĂšne les aventures du petit pantin de bois, le gĂ©ant du streaming fait appel Ă Guillermo del Toro. Lâadorateur des monstres et autres bĂȘtes curieuses promettait de rĂ©nover la mythologie.
LĂ oĂč Disney faisait presque dans la redite avec une adaptation trĂšs fidĂšle de son dessin animĂ©, Del Toro rĂ©invente le conte grĂące au stop-motion. Pourtant exigeante, cette technique pourrait bien ĂȘtre la plus grande force du Pinocchio 2.0. Critique.
AprĂšs la disparition de son fils, le sculpteur Geppetto noie son chagrin dans lâalcool. Il a perdu toute once dâespoir et dâenvie de vivre. Câest alors quâun adorable petit pantin de bois fait son apparition et prend vie grĂące Ă la magie dâune fĂ©e. Pour Pinocchio, dĂ©bute ainsi un long voyage initiatique oĂč il en apprendra beaucoup sur la vie. Selon les mots du rĂ©alisateur, son itĂ©ration se rĂ©invente Ă la sauce âFrankensteinâ en explorant la destinĂ©e d’un âenfant jetĂ© au monde.â
Couper les ficelles
Avec son adaptation du conte de Carlo Collodi, le rĂ©alisateur de La Forme de LâEau sâaffranchit de lâimagerie largement imposĂ©e par Disney. Exit les balades musicales dĂ©suĂštes et les morales enfantines, lâaventure de Pinocchio se pare de noir pour raconter la difficultĂ© de faire son deuil pour Geppetto.
DĂšs les premiĂšres minutes, le rĂ©cit explore la disparition de son fils de maniĂšre tout Ă fait inĂ©dite. Touchant, ce point de dĂ©part permettra Ă lâhistoire racontĂ©e plus tard dâembrasser toute sa sensibilitĂ©. Guillermo del Toro dresse un tableau sans concession dâun vieillard malmenĂ© par la vie, qui cĂšde Ă ses penchants obscurs et qui pense trouver du rĂ©confort dans le fond de sa bouteille.
LâarrivĂ©e du petit pantin en devient alors plus salvatrice pour le hĂ©ros. Cette sĂ©quence dâintroduction permet aussi de mettre en lumiĂšre les liens qui unissent les deux protagonistes. Câest dâailleurs lĂ que la proposition de Del Toro brille le plus, par sa capacitĂ© Ă nous Ă©mouvoir autant quâĂ nous faire rire. Avec une rĂ©elle sincĂ©ritĂ©, le maestro sculpte une fable intimiste et Ă©mouvante sur le passage Ă lâĂąge adulte. Une fresque adolescente qui fait recette sans tomber dans les travers du genre.
Del Toro sâamuse avec lâapparence enfantine du conte pour mieux sâen Ă©loigner Ă mesure quâavance lâhistoire. Il multiplie les approches et rĂ©flexions mĂ©taphysiques et philosophiques pour faire grandir son personnage. On y retrouve aussi son appĂ©tence pour des sujets tels que la diffĂ©rence. Alors que l’Ćuvre originale Ă©tait une invitation Ă l’obĂ©issance, la version de Del Toro prend cette dynamique Ă contre-courant en nous plongeant dans lâItalie de Mussolini.
Pinocchio va dâailleurs explorer des sentiers assez surprenants en ajoutant un volet historique et politique Ă son intrigue. Del Toro place la thĂ©matique de lâenfance dans un contexte en apparence obscur, mais trouve sa lumiĂšre grĂące Ă ses personnages hauts en couleur. Cette itĂ©ration nous surprend, nous embarque dans un voyage Ă©tonnant et menĂ© tambour battant. On assiste alors Ă la naissance dâun nouveau conte familial qui promet de sâinscrire parmi les plus marquants.
Un film qui envoie du bois
Le stop motion – aussi appelĂ© animation en volume – a fait ses preuves. Le procĂ©dĂ© cinĂ©matographique, bien qu’exigent, a fait naĂźtre de nombreux chefs dâĆuvres comme Fantastic Mr. Fox ou LâĂtrange NoĂ«l de Monsieur Jack pour ne citer quâeux. Câest nĂ©anmoins la premiĂšre fois que Guillermo del Toro sây essaie. Pour cet adorateur des monstres et autres curiositĂ©s, ce choix Ă©tait une Ă©vidence. Grand bien lui a fait puisque Pinocchio est tout Ă fait incroyable visuellement. Du design des petites figurines aux dĂ©cors, chaque dĂ©tail est façonnĂ© avec beaucoup dâingĂ©niositĂ©.
Le rĂ©alisateur embrasse toute la portĂ©e onirique du rĂ©cit pour lui donner des allures de conte fantastique. De lâombre Ă lâobscuritĂ©, sa camĂ©ra immortalise avec brio toute lâĂ©trangetĂ© de cette aventure. Guillermo del Toro livre une adaptation magistrale, personnelle et enlevĂ©e. Del Toro et ses Ă©quipes mettent la rĂ©alisation au service de la poĂ©sie du rĂ©cit. Le cirque aux allures de foire de lâĂ©trange aux entrailles dâun monstre marin, chacun des tableaux proposĂ© est une merveille visuelle.
Ajoutez Ă cela un casting vocal aux petits oignons – qui compte Ewan McGregor, Finn Wolfhard et Tilda Swinton – et la copie de Del Toro frĂŽle la perfection. Seule imperfection Ă lâhorizon, lâimpossibilitĂ© pour le public de la dĂ©couvrir sur le grand Ă©cran. Cette impression se confirme Ă la dĂ©couverte des thĂšmes musicaux composĂ©s par Alexandre Desplat. Les intermĂšdes musicaux viennent ponctuer le rĂ©cit avec justesse, et permettent dâapporter un peu de lĂ©gĂšretĂ© Ă ce conte pas si enfantin que ça.
Encore une fois, le compositeur capture toute la singularitĂ© du rĂ©cit pour lâencapsuler dans une bande sonore merveilleuse. Les deux artisans, un de lâimage et lâautre des sons, livrent ensemble une bien belle partition quâon apprĂ©cie autant quâun beau prĂ©sent au pied du sapin. Alors que la relecture live-action de Pinocchio chez Disney sentait le sapin, celle de Guillermo Del Toro prouve quâavec un bon artisan, les aventures du petit pantin de bois peuvent encore ĂȘtre fascinantes.
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Il a l’air bien plus prometteur que la version Disney.
A voir aussi la série Le Cabinet des Curiosités de Guillermo del Toro qui est excellente. Un des meilleurs réalisateurs du moment.
“Du moment” ? Ca fait 20 ans qu’il pond des films au minimum trĂšs solides quand mĂȘme đ
Pinocchio fut un bon projet dans le cinéma animé car les idées étaient bien pensées et la série nous enseignait tellement de choses aux enfants
On pourrait avoir de nouveaux scĂ©narios ? Pfff Pinocchio… sĂ©rieux… Ă croire que les commerciaux ont exterminĂ© les crĂ©atifs…
GĂ©nial ce film, dans le make of ils expliquent qu’ils ont mis 15 ans Ă le produire, c’est dingue, c’est vrai qu’au dĂ©but j’ai eu du mal on a l’impression que les personnages lag mais on s’y fait vite aprĂšs s’ĂȘtre laisser emportĂ© par l’histoire qui est Ă©tonnante, on s’attend pas forcement Ă ca et c’est trĂšs bien
Comment peut on faire d un conte pour enfants une telle horreur. Satan dans la fĂ©e bleue……
Entre le satanisme et la lgbt dans les 2 Pinocchio de l annĂ©e 2022… ils ne ce cachent mĂȘme plus đ€źđ€ź
Il a fait des perles dans ça carriĂšre et 8k fait croire qu’il en fera d’autres, mais avoir perdu 15 ans pour cette daube…
Ăa n’engage que moi mais je l’ai vraiment trouver super nul ce film!
Oui la qualitĂ© des marionnettes, de l’animation et des dĂ©cors est au rdv, mais ce scenario version Guillermo ne colle vraiment pas avec une petite marionnette rĂȘvant de devenir une femme ou mĂȘme un homme! ?
On est oĂč lĂ ?
SĂ©rieusement une catastrophe ce truc.
Il a fait des perles dans ça carriĂšre et il faut croire qu’il en fera d’autres, mais avoir perdu 15 ans pour cette daube…
Ăa n’engage que moi mais je l’ai vraiment trouver super nul ce film!
Oui la qualitĂ© des marionnettes, de l’animation et des dĂ©cors est au rdv, mais ce scenario version Guillermo ne colle vraiment pas avec une petite marionnette rĂȘvant de devenir une femme ou mĂȘme un homme! ?
On est oĂč lĂ ?
SĂ©rieusement une catastrophe ce truc.