La fin de l’année 2016 est propice à la science-fiction comme le souligne la sortie simultanée de Premier Contact et Passengers. Le premier a réussi à se démarquer grâce à un récit original et une photographie superbe, mais Passengers est pour l’instant resté relativement discret malgré ses 110 millions de dollars de budget. Un constat étonnant puisqu’il rassemble Jennifer Lawrence et Chris Pratt, qui font partie des acteurs les plus bankables du moment, mais aussi le réalisateur Morten Tyldum découvert en 2015 grâce à son solide Imitation Game (la critique). Ce silence spatial avait donc de quoi inquiéter.
Le récit laisse pourtant le choix des armes aux scénaristes, en mêlant romance et aventure. Endormis avec 5000 autres passagers dans un vaisseau en direction d’une planète lointaine, un homme et une femme se réveillent 90 ans trop tôt. Conscient qu’ils n’atteindront jamais l’endroit paradisiaque qu’on leur a promis, ils apprennent à se connaitre et à s’apprécier. Mais leur idylle naissante va être bouleversée par les dysfonctionnements majeurs de la station, qui mettent en péril la vie de l’ensemble de l’équipage.
Sur près de deux heures, Tyldum va ainsi osciller entre comédie romantique et film d’aventure sans jamais choisir sur quel pied danser. Cette frilosité à véritablement ancrer le récit le pousse à enchaîner les événements de manière mécanique. L’élément perturbateur amenant au réveil de Jim (Chris Pratt) est assez difficile à comprendre, tout comme son errance dans le vaisseau. Ce dernier bénéficie en revanche d’une belle direction artistique, et rend un hommage appuyé à l’oeuvre de Kubrick (2001, l’odyssée de l’espace pour la structure, Shining pour le bar…)
Comme Ridley Scott dans le récent The Martian, le réalisateur à du mal à donner du sens au temps. Réveillé avant Aurora, Jim s’occupe comme il peut, mais le montage ne fait jamais ressentir la terrible épreuve physique et surtout psychologique qu’il est censé traverser. Au lieu de poser des questions fondamentales sur la patience et la solitude, Pratt se contente de boire et de se laisser pousser la barbe, un grand classique de la narration visuelle. Un manque de profondeur dommageable, alors que l’épreuve aurait pu donner une tout autre dimension à la rencontre des deux acteurs.
Cette dernière donne une nouvelle tournure au récit, mais ici encore, tout va trop vite. Inévitablement attirés l’un par l’autre, les deux acteurs transforment un tiers du film en une comédie romantique qui n’avait pas besoin de se dérouler à des millions de kilomètres de la Terre. On aurait aimé croire à ses nouveaux Adam et Eve, mais les dialogues sonnent creux. Ironie du sort, c’est l’androïde qui fait office de barman (incarné par un Michael Sheen plutôt inspiré) qui s’en sort le mieux.
Qu’on l’apprécie ou non, Jennifer Lawrence supplante largement son partenaire, qui manque de charisme, mais surtout de caractère. La bonhommie de Pratt sied peut-être parfaitement à Jurassic World ou Les Gardiens de la Galaxie, mais Passengers requerrait un peu plus qu’un sympathique ersatz de Bob le bricoleur. Jennifer Lawrence ne réitère pas non plus les performances d’Hapiness Therapy ou de Joy. Mais c’est sans doute car son personnage, dont l’objectif initial est difficilement concevable, manque avant tout de profondeur.
Tyldum tente d’insuffler du rythme au récit en insérant quelques scènes d’action bien pensées. Son académisme appuyé (déjà remarqué dans Imitation Game) permet de profiter de certains tableaux intéressants. On pense notamment à une scène de perte de gravité, qui transforme un élément anodin en piège mortel. Comme le reste du film, ces moments liés à la perte de contrôle de la station ont du mal à trouver des explications plausibles. Le spectateur reste confus, malgré l’intensité visuelle de la dernière demi-heure.
Le script de Passengers donnait matière à réaliser plusieurs bons films de genre. En voulant tous les faire à la fois, Morten Tyldum se perd rapidement en route. Le duo Lawrence/Pratt manque clairement de profondeur et a du mal à créer l’empathie. Au lieu de se focaliser pleinement sur un sentiment comme la solitude ou l’amour, le film tente un numéro d’équilibriste pour finalement rester dans les poncifs de la production hollywoodienne. Le résultat manque clairement d’originalité, surtout face à la concurrence actuelle. Aussitôt vu, aussitôt oublié.
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Les romanciers au Fleuve Noir du début des années 60 auraient pu proposer un scénario un peu plus conséquent , notamment les ouvrages de Peter Randa !…
j ai beaucoup aimé moi par contre, beaucoup moins ennuyeux que mission to mars ou gravity..
Très bon film ! J’ai vraiment bien aimé.
Ils foutent toujours un fric pas possible dans des films prétendus SF, mais pas une nouvelle planète ni un extraterrestre à l’horizon, juste un huis-clos chiant… On jette, poubelle !
Science-fiction ne signifie pas forcément extra-terrestre ou nouvelle planète
C’est dommage, c’est la SF du pauvre alors…
C’est lui a fait l’excellent Imination game.
Je trouve que la mise en scène renforce effectivement le sentiment du spectateur “du temps long”. Mais n’est-ce pas la sensation recherchée? Tenter d’associer le spectateur à ce que les protagonistes traversent. J’ai bien dit “temps long” et pas ennui!
En effet, les choses s’accélèrent très vite lors que la résolution de l’élément perturbateur se met en route.
J’ai passé un très bon moment avec ce film et je le recommande volontiers à qui désire une soirée ciné tranquille.
Je trouve votre critique assez dure. Mixez Wall-E (vaisseau qui chouchoute ses humains) + Seul sur Mars (solitude) + Her (comédie romantique sous fond de SF) + Gravity (“action spatiale”) = Passengers.
Le film n’est pas parfait, il aurait gagné à être un peu moins spectaculaire et fleur bleue dans sa conclusion, mais c’est en tout cas original, servi par un bon duo d’acteurs. Le genre de film qui démocratise la SF.
idem, j’ai beaucoup aimé le film et je trouve la critique un peu racoleuse
Je ne m’indenfis pas à votre critique. J’ai trouvé le film plutôt bon, Chris pratt joue bien certaines séquences surtout celle de sa dépression.
Le film manque certe d’originalité mais il répond à de vraies questions de morale et développe une certaine pensée philosophique.
Mais comment l’auteur de cette critique a-t-il vu le film ? Il est au contraire rempli d’humanité et de réflexions… pour peu qu’on ne soit pas uniquement passif en regardant un film.
Moi et mon épouse avons adoré, film très plaisant! bien meilleur que “premier contact”!
Très déçu : ce n’est qu’un “romantic drama” dans une histoire SF pour avoir des ressorts faciles et de jolis plans (et dépenser le budget dans des FX plutôt que des acteurs).
Les personnages sont à peine effleurés (Aurora veut faire comme papa, Jim se sentir utile). Les problématiques pourtant bateau (situation de la Terre, impact économique de la colonisation) citée pour faire genre mais pas exploitée, le potentiel de l’équipage (est hiberné pour un voyage, réveillé pour l’arrivée et rendormis pour un nouveau voyage) juste sous-entendu avec le 3e personnage ….
Et surtout, la fin ! Entre la possibilité de ne pas les remettre ensemble (quand Aurora parle de meurtre c’est vachement fort, mais elle se remet avec lui juste après), de les remettre ensemble mais de le tuer lors du sauvetage, prendre un risque en les vieillissant pour la dernière scène …
Du gachis, pas assez SF pour les amateurs du genre mais peut-être trop pour les fans de J-Law
Excellente surprise ! Je comprends pas les mauvaises critiques que se prends le film ! Il est bien foutu et les thèmes sont forts, l’amour, la mort, le temps ! Alors oui une fin triste aurait eu plus d’impact sur le spectateurs mais les histoires qui se finissent bien commencent a être rare ! J’espere que le film va gagner en reconnaissance avec le temps .
Bonsoir, pas d’accord avec la critique. Ma petite famille et moi avons adoré. C’est pas le film de l’année mais ça se laisse super bien regarder. Par contre, les fautes de grammaire de votre critique sont beaucoup plus gênants à voir (revoir quand il faut utiliser a avec ou sans accent). Pourriez-vous corriger cela ? Merci pour ce moment ! 🙂