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Critique Paris Has Fallen : que vaut la nouvelle série d’action de Canal+ ?

Canal+ a décidé de ravir les amateurs d’action avec sa nouvelle série, Paris Has Fallen, inspiré par la saga américaine La Chute de la Maison-Blanche. Un show qui aurait de quoi rendre fier Gerard Butler ?

Macron et Hidalgo peuvent respirer, Canal+ a attendu la fin des Jeux olympiques avant d’envoyer ses terroristes attaquer la capitale française. En cette fin de septembre, la trêve sportive est terminée et la chaîne cryptée peut dégainer son Paris Has Fallen, série d’action inspirée par la saga américaine « Has Fallen » avec Gerard Butler.

Petit retour en arrière. En 2013, Gege doit sauver le président des États-Unis dans La Chute de la Maison-Blanche. En 2016, Gege doit sauver le président des États-Unis dans La Chute de Londres. En 2019, Gege doit sauver un autre président des États-Unis dans La Chute du Président. Trois films où la subtilité et l’intelligence du scénario avaient pris congé en nous laissant ce que demandait vraiment le peuple : Gerard Butler zigouillant du méchant sans prendre le temps de casser la croûte. Parce que c’était son métier !

Et même si Gege reste dans les environs de Paris Has Fallen grâce à sa G-Base, société de production qui co-produit la série aux côtés de StudioCanal, Urban Myth Films et Millennium Media, aucune chance (à moins que) de le voir débarquer à l’écran, laissant le soin à d’autres de zigouiller du méchant sans prendre le temps de casser la croûte.

Après que le Ministre de la Défense français ait été pris en otage puis sauvé lors d’une soirée à l’ambassade britannique, son garde du corps Vincent Taleb (Tewfik Jallab) doit faire équipe avec l’agent du MI6 Zara Taylor (Ritu Arya) pour déjouer un plan bien plus vaste fomenté par un certain Jacob (incarné par Sean Harris). Une menace qui pèse sur tout Paris et qui vise les plus hautes sphères de l’État.

Deux choses nous frappent immédiatement une fois Paris Has Fallen démarrée. Premièrement, on y ressent toute la qualité d’une série produite par Canal. Deuxièmement, Tewfik Jallab (Oussekine) est le croisement entre Jeremy Ferrari et Zachary Levi et on ne voit que ça.

Paris Has Fallen (1)
© Canal

Paris Has Fallen, mais pas sans combattre

Plus sérieusement, difficile de dire que Paris Has Fallen n’a pas bénéficié des mêmes soins que les autres séries du groupe. Si Canal nous a déjà prouvé qu’elle savait y faire concernant les intrigues politiques (Baron Noir) ou l’espionnage (Le Bureau des Légendes), le savoir-faire s’exporte dans le domaine de l’action sans problème grâce à l’écriture d’Howard Overman (Misfits) et la réalisation d’Oded Ruskin (False Flag). Échanges de coups de feu, de coups de poings ou de coups dans le dos, les séquences sont convaincantes et les rebondissements assez nombreux pour nous tenir en haleine pendant huit épisodes.

Sean Harris fait du Sean Harris, à savoir tenir le même criminel ambigu que dans la saga Mission : Impossible, et le duo Jallab / Ritu Arya (Umbrella Academy) fonctionne bien. La transposition du film à la série de la licence permet à cette dernière de prendre le temps de davantage développer ses personnages, quitte à parfois se perdre en route, notamment sur une romance autour de la Présidente Emmanuelle Bercot dont le monde entier se serait bien passé.

Paris Has Fallen
© Canal

La Chute d’une idée

Néanmoins, c’est également ce changement de médium qui fait de Paris Has Fallen un échec. Pourquoi la saga La Chute a connu un tel succès avec ces plus de 500 millions de dollars au box-office ? Nous le disons plus haut, le scénario n’a jamais été la force de l’objet filmique. Non, nous regardions La Chute de la Maison-Blanche et ses suites parce que l’action allait à cent à l’heure et que tout explosait. Un blockbuster d’action régressif qui voulait mélanger du Die Hard avec du 24H Chrono en faisant moitié moins bien, mais avec générosité pour l’adrénaline. Et cela tenait parce que chaque film n’avait pas la prétention de se maintenir trois heures durant avec cette mentalité de bourrin. On venait, on prenait notre shot, et merci au revoir.

Sauf qu’avec huit épisodes de quasiment une heure, il faut bien que Paris Has Fallen ait autre chose à raconter que juste de l’empilage de cadavres de terroristes. Une démarche logique, compréhensible et qui, malgré un scénario qui ne sort pas des sentiers battus, se regarde sans déplaisir. Alors quel est le problème ? Simplement son titre. Parce qu’en s’attachant le nom « Has Fallen », le show se fabrique un héritage et, forcément, des attentes. Certes, le public qui n’aurait jamais assisté aux exploits de Butler n’y verrait que du feu, mais pour n’importe quel connaisseur, pas besoin d’attendre la fin du premier épisode pour voir le souci : le shot d’adrénaline n’est plus. La générosité non plus.

Paris Has Fallen (2)
© Canal

La série est bien menée, bien rythmée, mais elle ne peut pas aller à cent à l’heure comme son homologue cinématographique et, dès lors, elle perd l’essence même du « Has Fallen ». Elle cherche à intellectualiser une franchise dont ça n’a jamais été ni la force ni l’objectif. Paris Has Fallen paraît ne pas avoir compris ce qu’elle adapte et, en se contentant au final de n’être qu’une série d’action sur fond de complot, perd également ce qui aurait pu faire son identité. En reste une production solide, qu’on prend plaisir à regarder, mais qui aurait pu s’appeler « Paris : Infinity War » sans qu’on y trouve la moindre différence. Un seul Gerard Butler nous manque, et tout est dépeuplé.

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Notre avis

Rien à dire au niveau de l'efficacité, Paris Has Fallen tient ses promesses de nous tenir en haleine avec un pas subtil mélange d'action et de complot avec des acteurs impliqués. On passe un bon moment devant une production française soignée. Néanmoins, le lien avec son modèle est bien trop dilué, notamment par son format sériel, pour que l'on comprenne l'intérêt d'avoir misé sur l'esprit franchise. Rendez nous Gege !

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
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