Disney+ investit dans la création française. La plateforme, implantée dans l’Hexagone depuis bientôt deux ans a dévoilé sa première production bleu, blanc, rouge il y a quelques semaines seulement. Après cette comédie baptisée Week-end Family, c’est au tour de Parallèles de rejoindre le catalogue. Une série d’un autre genre, à la frontière entre le fantastique et le policier.
Amis de longue date, Bilal, Romane, Samuel et Victor voient leurs vies bouleversées lorsqu’un mystérieux événement les sépare et les propulse dans des dimensions parallèles. Ils vont tout mettre en œuvre pour comprendre ce qui s’est passé et tenter de revenir en arrière. Ils devront aussi naviguer entre leurs responsabilités familiales et leurs problèmes de cœur.
Disney s’attaque à un genre injustement boudé dans l’Hexagone : le fantastique. Pour autant, elle ne saute pas sans filet puisque le récit emprunte aussi au policier, bien plus populaire dans nos vertes contrées. Parallèles a aussi comme objectif de s’adresser au plus grand nombre, grâce à un positionnement résolument familial. Pas d’effusions de sang, on est quand même chez Mickey. La formule est-elle gagnante ?
Le genre sous un nouvel angle
Faire coexister ces différentes tonalités relève du défi. Une véritable science de la précision que semble maîtriser le créateur Quoc Dang Tran, qui dans les trois premiers épisodes parvient à construire son univers grâce à des mécaniques narratives bien huilées et un mystère savamment construit. Si on peut évidemment faire le parallèle avec Stranger Things et Dark, la nouvelle série Disney+ n’a définitivement pas la même ambition.
Parallèles recycle une recette qui fonctionne, celle des univers alternatifs, pour y ajouter des intrigues humaines liées à l’adolescence. Le but est autant de percer à jour ces mystérieuses disparitions que d’explorer les relations qui unissent cette bande d’adolescents. Les inspirations sont donc nombreuses, à commencer par Les Goonies qui a selon son créateur particulièrement nourri le récit.
Car oui c’est évident, Parallèles s’adresse aux jeunes adultes. D’ailleurs tous les codes du genre sont là, du triangle amoureux aux querelles familiales, difficile de faire plus clair. Reste que parfois la série ne parvient pas à éviter les poncifs du genre et les facilités scénaristiques. On lui pardonne volontiers, la série n’ayant pas le temps d’approfondir ses thématiques en seulement six petits épisodes. Une seconde saison pourrait permettre de rectifier le tir et de faire gagner toute cette aventure en maturité.
Si on pouvait redouter ce positionnement grand public, c’est finalement en l’assumant que Parallèles trouve son équilibre, du moins dans les trois épisodes. Les choses se gâtent un peu à l’approche de la conclusion, alors que la narration s’accélère et emprunte de nombreux raccourcis.
Une écriture assez inégale qui entache quelque peu l’expérience, d’autant plus que la série partait sur des bases plutôt solides. La mécanique de Parallèles connaît quelques dysfonctionnements.
Une certaine alchimie
Devant la caméra, plusieurs jeunes pousses du cinéma français se donnent la réplique. Malheureusement, tous n’arrivent pas à trouver le bon tempo. Ils ne sont pas toujours aidés par les dialogues, qui manquent cruellement de finesse. Si plusieurs acteurs se démarquent, particulièrement Victoria Eber et Thomas Chomel, force est d’admettre qu’il y a une certaine propension au surjeu chez le reste de la troupe.
Fort heureusement, des acteurs plus expérimentés viennent leur prêter main forte, à commencer par Guillaume Labbé, impeccable dans la peau du policier en charge de l’affaire. L’acteur, que l’on a aperçu dans la série Plan Coeur sur Netflix, joue ici la caution comique du récit avec une certaine déconcertante.
On saluera aussi la performance d’Omar Mebrouk et Naidra Ayadi. L’actrice qui s’est illustrée dans Polisse campe ici une mère désemparée après la disparition de son fils. Une performance largement à la hauteur du défi.
Un ADN bien ancré
Disney est un habitué des super-productions nord-américaines, et inscrit essentiellement ses narrations dans ce contexte. On pouvait donc redouter que Parallèles ne parviennent pas à trouver sa géométrie, coincée entre deux continents.
Pourtant, la série bénéficie d’une véritable identité visuelle, au cœur de ses montagnes enneigées. Les deux réalisateurs ont quelques belles idées pour mettre en scène cette épopée fantastique, on regrette simplement qu’ils n’aient pas placé le curseur un peu plus loin.
Tout cela reste encore trop dans les clous. Quelques belles idées de mise en scène apparaissent ici et là, mais sont encore trop peu nombreuses pour permettre à Parallèles d’embrasser toute sa dimension fantastique de son récit. À titre de comparaison, toute proportion gardée, Dark réussissait mieux son incursion dans le genre, avec une photographie soignée et une mise en scène léchée.
Malgré quelques erreurs dans son équation, Parallèles est finalement une bonne surprise. Destinée à un jeune public, la production française de Disney+ a toutes les clés en main pour s’imposer dans le catalogue de la plateforme aux côtés des productions Marvel et Star Wars. Reste à voir si le public français se prendra d’affection pour cette bande d’adolescents, et si la stratégie de la plateforme lui offrira le rayonnement international auquel elle peut prétendre.
Découvrir Parallèles sur Disney+
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Bonjour,
Très fan de ce genre , eh oui il en faut, je fais parti de ceux qui adore le fantastique et il est vrai que les progrès techniques y contribuent fortement. Je rend quand même hommage au cinéma retro qui fournissait à son époque des effets spéciaux réussit avec le peu de matériel de l’époque, mais la n’est pas le sujet.
Pour une fois que notre “cher pays ” s’accroche enfin au genre ( il était temps)j’espère qu’il prendra de bonnes critiques. Pour ma part cette mini série en vaux la peine. Et le jeu d’acteurs jeunes et largement égal aux minauderies américaines tout en exploitant les mêmes ressorts adolescent ( amour premier, famille parfois indécrottable dans la compréhension de leurs ados, à ce demandé parfois s’il n’ont été ados eux même).
Je dois dire que vraiment je m’attendais à m’ennuyer, eh bien non, j’ai ” avalé ” les six épisodes sans m’ennuyer pour ne pas dire autre chose.
Bonne intrigue, pas de sang, effets spéciaux réussit, bonne histoire pour une fois par un réalisateur au sommet de son art, épisode court ( max 40 mn) qui n’enlève rien au rythme de la mini série. A quand le saison 2!!!!!
Mais , cela reste du cinéma de divertissement, il faut regarder cette série absolument.
Bon week end et bonne séries
Mais ça fait du bien ! Vraiment !
J’attendais depuis longtemps une serie SF made in France sur le temps. Je compare la série à Dark plutôt qu’à Stranger Things. Rien que pour la manière d’aborder le voyage dans le temps et c’est tout. Le format court ne permet pas de comparer avec la production allemande où tout a été bouclé (et il fallait s’accrocher sous peine de rater des détails et encore des détails) grâce à plusieurs saisons.
Là, 6 épisodes, ça permet de rentrer dedans, s’accrocher et comprendre un enjeu à taille restreinte qui n’impacte pas la destruction du monde ou la rupture du continum espace temps, ce n’est pas un défaut, au contraire.
En attente d’une saison 2, quelques questions en attente de réponse.
Pour une fois que je regarde une série française, J’ai adoré cette série, courte mais très bien tournée. J’aurais aimé une suite incluant le premier personnage qui disparaît au début du premier épisode et voir les 4 potes essayer de le ramener avec la mère de Bilal pour la saison deux car ces le seul que l’on voie pas revenir.
Fan de science-fiction, lue et vue, depuis les années 80 j’ai a-d-o-r-é !!!!!!!!!