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Critique Pam & Tommy : la série rock’n’roll de Disney+

Que la vaut série librement inspirée de la vie de Pamela Anderson et Tommy Lee ? Critique d’une série sex and drug and rock and roll.

L’arrivée de Star sur Disney+ souffle un vent de fraîcheur. Grâce aux productions Hulu, la plateforme à la ligne éditoriale plutôt familiale, s’offre quelques contenus plus matures. C’était le cas en novembre dernier avec Dopesick, qui retraçait avec brio le scandale des opiacés aux États-Unis. Cette fois-ci, c’est une autre affaire autrement sulfureuse qui intéresse la firme aux grandes oreilles. L’histoire de la première sextape et de la bataille judiciaire qui se joue entre l’actrice Pamela Anderson et plusieurs figures emblématiques de l’industrie pornographique américaine.

En février 1995 Pamela Anderson rencontre Tommy Lee, batteur du groupe Mötley Crüe. Après quelques jours, les deux stars décident de se marier à Cancùn. Ils immortalisent dans la foulée leurs ébats amoureux sous le regard d’une vieille caméra. Une relique destinée à rester secrète. C’était sans compter sur Rand, un ouvrier viré comme un malpropre par le musicien.

Pour obtenir réparation, il décide de voler un coffre-fort dans la demeure du couple. Mais au milieu des bijoux et armes, c’est particulièrement une petite cassette hi8 qui retient son attention. Il se lance alors dans un étrange business, aux côtés d’un de ses amis producteurs de films pour adulte. C’est le début des ennuis pour l’actrice d’Alerte à Malibu, qui voit sa vie privée étalée en couverture des magazines et sur Internet. Une histoire qui parle aussi bien de la naissance d’Internet que de la carrière mouvementée de celle qui se rêvait déjà la nouvelle Jane Fonda.

pam & tommy sebastian Stan lily james
Crédits : Disney+

Une histoire inspirée de faits réels qui n’a pas été autorisée par les deux célébrités, et pour cause. Elle s’octroie quelques libertés pour se transformer en véritable fresque des années 90, trash, loufoque mais aussi dramatique. À la réalisation, Craig Gillespie est un habitué des biopics. Le cinéaste a notamment mis en scène Moi, Tonya, qui s’intéressait au destin hors norme de la patineuse artistique Nancy Kerrigan. De son côté, le showrunner Robert Spiegel n’en est pas non plus à son coup d’essai, puisqu’il avait écrit le scénario de l’excellent Le Fondateur avec Michael Keaton.

Dans Pam & Tommy, cette réunion au sommet fonctionne à merveille, grâce aux talents des différents acteurs. En premier lieu Lily James qui livre une performance à la hauteur du défi, réussissant avec brio à reproduire les mimiques et les tics de langage de la star d’Alerte à Malibu. Si elle a sans doute parfois tendance à en faire un peu trop, la comédienne se révèle particulièrement dans les scènes dramatiques, bien plus nombreuses que l’on pouvait l’imaginer. Sebastian Stan, plutôt discret dans Falcon et le Soldat de l’hiver, est brillant devant la caméra de Gillespie. Seth Rogen, égal à lui-même, incarne avec brio un loser qui va mettre le boxon dans la vie de ces deux célébrités.

Une belle partition

En dehors de son casting, la force de la nouvelle série Disney+ repose sans aucun doute sur sa narration. Un récit qui multiplie les fulgurances. Une histoire qui fait de Pamela Anderson une icône féministe, dans une industrie qui commercialise littéralement son corps chaque semaine à la télévision. On la voit se battre pour obtenir un monologue et être autre chose qu’une paire d’attributs féminins que l’on étale devant la caméra. Une bataille de chaque instant brillamment mise en scène par Craig Gillespie.

Si la narration semble décousue à certains moments, c’est finalement pour mieux construire la conclusion du récit. Une production qui n’hésite pas non plus à jouer sur l’absurde, en faisant parler des attributs masculins par exemple. Si cette aventure en huit épisodes traîne parfois en longueur, force est de constater que globalement le pari est réussi.

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Crédits : Disney+

Reste que Pam & Tommy peine parfois à faire coexister ses différentes tonalités, entre comédie, drame et relecture trash. C’est particulièrement vrai dans le grand final, qui glisse vers l’absurde sans pour autant réussir à conclure comme il se doit ce voyage initié 7 épisodes plus tôt. Une fin étrangement précipitée, alors que la série avait jusqu’ici développé avec minutie chacune de ses intrigues secondaires.

Pas de fausses notes ?

Au son des classiques des années 90, Craig Gillespie soigne comme toujours sa bande-originale, on prend un malin plaisir à découvrir une autre version de cette histoire qui s’est autrefois imprimée sur papier glacé. Une réalisation impeccable renforcée par une photographie maîtrisée et des effets spéciaux bluffants. Les transformations de Lily James et Sebastian Stan sont très réussies et permettent à la série d’embrasser sa dimension biographique.

Après Moi, Tonya, Craig Gillespie prouve que le biopic peut être autre chose qu’une simple lecture de fiche Wikipedia (coucou Bohemian Rhapsody). Une série rock’n’roll qui porte un regard neuf sur l’actrice Pamela Anderson et qui parvient à l’ériger en figure féministe. Dommage qu’entre drame, comédie et thriller, la série ne parviennent pas à choisir sa tonalité. On était pas loin du sans-faute.

https://youtu.be/yZGzKZDx6QA

Une chose est sûre, après Only Murders in The Building et Dopesick, le rachat d’Hulu par Disney a décidément été bénéfique à la plateforme SVOD. Une manière pour le géant d’attirer un public plus exigeant, lassé par les productions super-héroïques et les resucées Star Wars. Les trois premiers épisodes de Pam & Tommy seront disponibles à partir de mercredi sur Disney+. Ensuite, on découvrira un épisode par semaine jusqu’à la conclusion 5 semaines plus tard.

Découvrir Pam & Tommy sur Disney+

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Notre avis

Rock n’Roll mais pas que, Pam & Tommy est une plongée réjouissante dans un scandale sur papier glacé, porté par un casting au talent indéniable et une réalisation qui ne pêche pas. Si la série n’est pas parfaite, elle a au moins le mérite d’être motivée par une sincère vision artistique. Un fait rare sur les plateformes SVOD dernièrement.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
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