L’obsession d’Oliver Marchal pour les flics borderlines et le grand banditisme ne date pas d’hier, lui qui a toujours nourri ses films de sa propre expérience sous l’insigne. Et si son prochain projet, Johnny Smet, tend à l’éloigner de sa zone de confort, Overdose, lui, porte sa marque de fabrique. On ne peut pas passer 21 ans à filmer la crasse de l’uniforme et les règlements de compte sans conserver des automatismes et chassez le naturel, il revient au galop.
On y suit Sara, cheffe de la brigade des stupéfiants de la police de Toulouse, tentant d’arrêter un go-fast entre l’Espagne et la France. Celui-ci est mené par un gang dangereux infiltré par son ancien amant. Sa mission va résonner jusqu’à Paris où Richard, le chef de la police criminelle, enquête sur un double meurtres qui le conduit aussi sur les traces de ce go-fast.
Un sujet facile pour le cinéaste qui a abandonné tout intérêt pour les personnages romanesques, préférant au thriller psychologique l’action débridée. Lui qui a construit sa réputation par sa sobriété et son sens de la narration dans 36 Quai des Orfèvres a délaissé le récit poisseux pour la mise en scène tape à l’œil cumulant les poncifs. Un virage entamé depuis quelques films déjà et qui culminait précédemment avec Bronx, réalisé pour le concurrent Netflix.
Overdose multiplie les pistes pour gonfler un scénario qui se résume finalement à peu de choses : jouer au policier et au voleur avec une galerie de “gueules” de cinéma prêtes à tout. Beaucoup de personnages, beaucoup de bruit, beaucoup de clichés. Pire, le réalisateur en vient à radoter. L’éternelle solitude de l’uniforme, l’éternelle trinité drogue, sexe et gros calibres. Le terrain est connu, rabâché, remâché.
Une répétition qui pourrait être plus aisément défendable si on n’imaginait pas Marchal s’ennuyer ferme sur cette production Amazon Prime Vidéo. Comme si l’envie n’y était plus, il ne s’embarrasse même plus de ses personnages. Ils ont beau avoir du temps d’écran, ils apparaissent mécaniques, sans contours, comme des outils dont on se débarrasse dès lors que le scénario doit avancer sans s’encombrer.
Il faut dire qu’en multipliant les forces en présence, il devenait difficile de leur donner à chacun la même importance. Du coup, le cinéaste a choisi : personne n’en aura. Constat rageant d’autant qu’on a un casting solide qui mériterait davantage, même parmi les seconds rôles où on notera la présence d’un certain Kool Shen. On soupçonnerait presque Oliver Marchal de vouloir se débarrasser d’une corvée.
Overdose d’action ?
Et si Olivier Marchal paraît avoir oublié les qualités de son cinéma, le poisseux, le crépusculaire, pour n’en conserver que les maladresses, il n’en demeure pas moins un cinéaste efficace qui sait faire parler l’action. Celui qui dédie son film à Jean-Paul Belmondo semble plus que jamais vivre dans la nostalgie du Bebel période Flic ou Voyou, se présentant comme chantre d’un cinéma à l’ancienne dont on ne décroche jamais.
Le réalisateur maintient le rythme de bout en bout, compensant son absence totale d’originalité par un usage excessif de trompe-l’œil. Chacune de ses scènes sent la poudre et les couches pour adultes. Film rincé, scénario usé, mais qui conserve toujours ce petit quelque chose qu’on ne boude jamais. Un polar burné dont on profite puis qu’on oublie. Reste qu’on souhaite à Olivier Marchal de se renouveler, car là, il semble en pleine overdose.
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Ah super encore la série française obligatoire, et un truc policier comme c est original…
zarma ( déjà quand on voit ton pseudo de guignol….)
tu plaisantes? heureusement qu’il y a les séries policières françaises….
parce que avec les arrivées de Netflix et compagnie….les séries fantastiques etc….. avec leur jeux d acteur bidon j’en ai ma claque…..
c est de plus si facile de faire un scénario d un film ou une série avec ce genre de truc…..
Olivier Marchal nous signe là un superbe nanar qui fera date et fera bien kifer les atrophiés du bulbe en déficite de testo.