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Critique Nicky Larson : enfin un film City Hunter qui ne craint personne ? 🎯

Poursuivant sa stratégie d’adaptation des œuvres venues du Japon, Netflix délaisse un temps les séries pour s’attaquer à un film en live action du plus célèbre des nettoyeurs : City Hunter. Ce Nicky Larson a-t-il le 357 Magnum bien chargé ?

Nicky Larson n’a jamais semblé aussi populaire qu’en ce début d’année 2024. En janvier, City Hunter : Angel Dust, nouveau film d’animation consacré sortait dans nos salles avec l’envie de renouer avec les premières missions de Ryo Saeba, quitte à modifier un peu l’histoire. En ce mois d’avril, Nicky Larson sort sur Netflix avec l’envie de rappeler la première mission de Ryo Saeba, quitte à modifier l’histoire.

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© Netflix

La petite différence, c’est que cette nouvelle adaptation est en prise de vues réelles. Oui, avec des acteurs de chair et d’os. Oui, comme la version de et avec Philippe Lacheau – celle qu’on vous conseille toujours de regarder -, ou encore la très ancienne version avec Jackie Chan – celle qui était déjà horriblement mauvaise hormis sa scène de Street Fighter.

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© Netflix

Fût un temps, on aurait déjà grincé des dents à l’idée de voir la plate-forme de streaming se lancer dans cette adaptation. Mais depuis, le service de SVoD semble avoir appris de ses erreurs en nous livrant des œuvres imparfaites, mais bien plus respectueuses. Preuve en est One Piece, Yu Yu Hakusho ou même Avatar, le dernier maître de l’air pour sortir du territoire japonais. Dès lors, la proposition de voir l’étalon de Shinjuku prendre à nouveau vie sous des traits réels devenait soudain bien plus intéressante. Si on occulte un détail sur lequel on reviendra.

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© Netflix

Le scénario de Nicky Larson a été confié à Tatsuro Mishima qui n’en est pas à sa première adaptation live-action de manga puisqu’on lui doit déjà Yu Yu Hakusho sur Netflix. Le film entend retracer, à sa façon, le début du manga de Tsukasa Hôjô où Nicky Larson va enquêter sur la mort de son coéquipier en compagnie de Laura, la sœur de ce dernier. Une affaire liée au développement d’une nouvelle drogue dans les rues de Shinjuku , l’Angel Dust, une substance qui décuple les capacités de son utilisateur, mais dont les effets finissent par être mortels.

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© Netflix

Inutile de polémiquer, évidemment que l’histoire ne respecte pas à la lettre l’oeuvre de Hôjô et prend certaines libertés. C’est la nature même de l’adaptation de ne pas transposer stricto sensu, d’autant qu’il y aurait peu d’intérêt à revoir ce qu’on connaissait déjà (autant lire le manga) ; quant au néophyte, autant dire que le sujet n’est pas arrivé jusqu’à la table des débats. Non, tout ce qu’on demande à ce Nicky Larson, en tant que connaisseur, c’est qu’il ait compris l’esprit de son matériau d’origine, et, en tant que spectateur, d’avoir simplement un film qui tient la route.

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Concernant la partie la plus City Hunter du long-métrage, il faut reconnaître qu’on retrouve tous les éléments constitutifs de l’univers Ryo Saeba. D’autant que c’est la première fois qu’une grosse production consacrée plonge vraiment au cœur de son quartier d’action, Shinjuku. Du tableau d’annonces aux bars à hôtesses, en passant par les établissements de la nuit, le décor a une vraie raison d’être dans l’intrigue et on apprécie d’en découvrir autant la face touristique que ses secrets cachés.

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© Netflix

Quant à Ryo, pardon, Nicky, Ryohei Suzuki incarne parfaitement le nettoyeur dont on retrouve le goût pour la fête et les jolies femmes, autant qu’il est immédiatement crédible dans les scènes d’action. Aussi nonchalant qu’il est létal, ce Ryo de chair et d’os n’a rien à envier à sa version papier. Il suffit de le voir recharger ses armes pour apprécier le soin apporté dans la démonstration de ses capacités presque surhumaines. On prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à voir que cette adaptation s’amuse avec son héros autant que le manga dans la mise en scène de ses talents. La séquence où Saeba protège sa cible de photographes pervers semble tout droit sortie de l’esprit de Hôjô lui-même.

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© Netflix

En parlant d’obscénités, le long-métrage ne cache pas les penchants de son justicier, sans toutefois s’attarder trop longtemps dessus. Film tout public oblige – et également par souci de réalisme – ce Nicky ne franchira jamais la ligne comme pouvait le faire son équivalent bien plus facilement. Cela ne l’empêche pas d’être un véritable électron libre dès qu’une jolie fille passe sous son regard. Mais comme toujours Nicky est condamné à l’échec, tel le pervers éternellement désarmé qu’il est.

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© Netflix

Dans le rôle de Laura / Kaori, Misato Morita a étonnamment la part du lion avec un segment bien plus émotionnel. Loin de traiter le personnage comme futur cible relationnelle de Ryo assez rapidement remise de la mort de son frangin, sa perte est au cœur du récit jusqu’à un climax déchirant. Le duo porte ainsi le film à épaules égales, chacun apportant quelque chose d’unique en son sein, permettant au métrage de rester en équilibre.

Une production Netflix

Oui, ce Nicky Larson n’a rien de honteux dès qu’il convoque son héritage et il se révèle assez propre tant son versant comique que lorsqu’il se tourne vers l’action. On passe un bon moment, on s’amuse et on a le petit frisson quand retentit enfin Get Wild. Mais.

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© Netflix

Mais le long-métrage n’en reste pas moins une production Netflix avec ce que ça implique comme défauts depuis des années. Une photographie terne, générique ; une réalisation propre, mais devant laquelle on ne retiendra aucun plan marquant, les scènes se succédant dans la même énergie.

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© Netflix

Comme d’habitude, on ressent le moule des productions du service de SVoD qui n’évacue pas son bébé avec l’eau du bain, mais qui ne prend pas particulièrement le temps de le sécher. On sent que ce Nicky Larson est là pour attirer les fans, amener quelques curieux, ne choquer aucun des deux, plaire aux deux, se faire oublier des deux. Tous les ingrédients sont là pour faire de cette œuvre l’adaptation de référence pour les fans de City Hunter, mais il lui manque l’éternelle étincelle, cette envie de cinéma. D’être davantage qu’une adaptation chargée de remplir un catalogue. La preuve, alors que l’on rédige ces mots à peine quelques jours après un visionnage qui nous avait laissé bonne impression, on sent déjà qu’on ne tardera pas à oublier que ce film existe.

Nicky Larson ? Vraiment ?

Enfin, on ne pouvait conclure cet avis sans faire une légère digression non pas sur le film, mais sur la stratégie de Netflix France précisément (pour laquelle le dit film y est pour rien). Lorsqu’il débarque au Club Dorothée, il y a plus de trente ans, le dessin animé devient culte pour son doublage français en roue libre. À cette époque, et comme presque toutes les importations de ces temps obscurs, les prénoms originaux sont traduits pour coller au pays. Ryo devient Nicky, Kaori devient Laura, Saeko devient Hélène et Hideyuki Makimura Tony Marconi. Les personnages ont tous la même tête, on est jeune, cela ne choque personne que Tony Marconi soit japonais et non italien.

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© Netflix

Sauf que les décennies ont passé et le public français a pu, peu à peu, découvrir les véritables identités de ces héros jusqu’à ce que les dernières œuvres consacrées, dont le récent film d’animation Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust ne fasse plus semblant de rappeler un passé qui n’existe plus hormis dans le titre, au cas où. Seul Lacheau a conservé les noms français pour son adaptation. Mais avec une action se déroulant en France et rendant ouvertement hommage au Club Dorothée ; il ne pouvait en être autrement.

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© Netflix

Si on parle de tout ça, c’est parce que ce qui peut encore passer, à la limite, dans un film d’animation ou dans une adaptation française, devient complètement ridicule dès lors que les événements et le casting sont marqués géographiquement. Un Japonais se nommant Tony Marconi ? Sérieusement ? D’autant que tous les personnages secondaires conservent leurs noms nippons, ce qui donne alors des dialogues lunaires où des « Nicky » et des « Laura » se retrouvent entourés de « Akitaka » ou de « Kunio ». Sans parler de la version originale sous-titrée où vous entendrez distinctement crier « Saebaaaaaa » et lirez « Larsoooooon ».

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© Netflix

De là, on s’interroge fortement sur le parti-pris de Netflix France. Car si vous ne connaissez pas City Hunter, que le personnage se nomme Ryo Saeba ne vous choquera nullement. Le choix de se positionner en France sur Nicky Larson est donc uniquement pour attirer le fan. Le fan qui a depuis longtemps appris à faire connaissance avec Ryo Saeba et qui n’est pas assez aveugle ou assez nostalgique pour ignorer le Tony Marconi se baladant à Shinjuku. Cela peut ne paraître qu’un détail, mais ce détail aura trop eu tendance à attirer notre attention dans le mauvais sens du terme de notre côté. Rendez-nous notre Ryo !

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Notre avis

Nicky Larson est une adaptation absolument honorable de City Hunter avec ses personnages et son univers. Drôle et pas avare en action, on retrouve tout ce qui fait le sel du manga. Dommage que le film doive se restreindre au cadre austère imposé par Netflix pour ses productions génériques qui le pousse, si ce n'est vers le bas, du moins du côté de l'oubliable. Le Nicky Larson parfait au sein d'une œuvre qu'il l'est beaucoup moins.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
8 commentaires
  1. Hum désolé mais dans le dernier film d’animation Angel dust, les prénoms français ont été conservés comme dans le film de Philippe lachaud…
    Rien que dans la bande annonce on les entends…
    A moins que j’ai mal compris ce que vous vouliez dire.

  2. “la très ancienne version avec Jackie Chan – celle qui était déjà horriblement mauvaise”

    ça c’est votre point de vue, il faut remettre le film dans son contexte, époque et budget.
    c’est sûr que quelqu’un qui le regarde maintenant le trouvera surement pas terrible, mais l’ayant vu à sa sortie, je le revisionne avec plaisir, le film est complètement décalé, ne se prend pas du tout au sérieux et Jackie Chan est fidèle à lui même.
    si vous ne l’aimez pas, n’en dégoutez pas les autres.

  3. Pari de Netflix France… je sais pas.
    Même si le DA et surtout donc son doublage ne sont pas connus du jeune public, ils peuvent connaître par Lacheau (adaptation qui est vraiment très bonne), ou par des Youtubers comme les JdG. Donc les persos avec les noms français sont connus, sûrement plus que les noms japonais. Je pense que même s’ils les ont pas vus, Olive & Tom est en gros dans la culture générale, bien plus que Tsubasa et Wakabayashi. Et c’est pareil pour Nicky Larson. Donc ça me choque pas plus que ça.
    Et les adaptations à moitié, JdG encore s’en moquaient déjà pour les Sakura, c’est pas nouveau et ça continuera sûrement.

    1. sauf que c’est un film Japonais, qui se passe au Japon.
      c’est pas parce que vous n’avez pas d’exigence que ca doit être la norme.

  4. Pour infos, en 1996, une adaptation non officielle Hongkongaise de City Hunter est sortir, c’est “Mr Mumble”.

    Je vous conseille d’y jeté un œil car elle est plus fidèle à l’œuvre que le film de Jackie Chan.

  5. Pas spécialement aprécié l’animé à l’époque en adapatation FR à la sauce Dorothé du cout pas spécialement envie de regarder ce truc, bonne vision pour les fan de la chose…

Les commentaires sont fermés.

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