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Critique Moon Knight : un petit pas pour Marvel, un grand pas pour les fans

Dernière incursion sur Disney+ de Marvel, Moon Knight réinvente un peu la recette des studios. La nouvelle série avec Oscar Isaac réussira-t-elle à décrocher la lune ? Critique.

La recette Marvel commencerait-elle à lasser ? Quand on observe les chiffres au box-office, la réponse à cette épineuse question est clairement non. Spider-Man : No Way Home, dernier film en date, a engendré pas moins de 1,8 milliard de dollars de recettes, et confirme que la maison des idées est encore loin d’avoir dit son dernier mot. Elle avance en terrain conquis, ou presque.

Car on pourrait commencer à observer une certaine lassitude chez les spectateurs, qui constatent à regret que le Marvel Cinematic Universe a bien du mal à se réinventer. Si quelques surprises se glissent ici et là, les productions purement motivées par une vision artistique se font rares.

On peut citer récemment Les Eternels de Chloé Zhao, qui mettait l’humain au cœur de son récit, et qui s’affranchissait des codes visuels de ses aînés. Wandavision a aussi fait son petit effet, en s’imposant comme un ovni à ses débuts, avant de revenir à une formule plus classique dans ses derniers épisodes. Moon Knight campé par Oscar Isaac permettra-t-il à Disney et Marvel de conquérir un nouveau public ?

Employé discret d’une boutique de souvenirs, Steven Grant est soudainement victime de pertes de mémoire. Hanté par des visions d’une autre vie, il découvre qu’il partage le même corps qu’un mercenaire du nom de Marc Spector.

Alors que les deux hommes apprennent à s’apprivoiser, ils sont embarqués au cœur d’une périlleuse aventure où ils croiseront les plus puissants dieux d’Égypte, mais aussi les plus dangereux adversaires.

moon knight oscar isaac
Crédits : Disney+

Le jour et la nuit

Disons le tout de suite, Moon Knight ne ressemble à rien de ce que nous a proposé Marvel par le passé. Le réalisateur Mohamed Diab joue les garde-fous, et entend décrire son pays de la manière la plus réaliste possible. Il expliquait à plusieurs reprises avoir voulu s’écarter du regard que portent les productions américaines sur l’Afrique du Nord, et sur ce point c’est plutôt réussi.

Sa caméra parvient à immortaliser avec ingéniosité les décors londoniens et égyptiens, tout en s’amusant avec le postulat de base pour construire son imagerie. Aidé par un montage aux petits oignons, Moon Knight embrasse ses différentes inspirations, sans jamais tomber dans le pastiche. Une plongée lunaire dans un univers qui l’est tout autant. Marvel a eu le nez creux en recrutant un réalisateur issu du cinéma indépendant.

moon knight costume
Crédits : Disney+

Grâce à Aaron Moorhead et Justin Benson, Moon Knight fait aussi une incursion du côté de l’horreur. Les deux cinéastes apportent leur maîtrise du genre pour parfaire le tableau, tout jeux entre l’obscurité et la lumière. Néanmoins, on reste chez Marvel, la série ne devrait pas vous donner de cauchemars. Elle ne fait pas partie des séries interdites aux enfants sur la plateforme, à l’instar de Pam & Tommy ou Dopesick, les chérubins pourront donc la découvrir sans soucis.

On notera que du côté des effets numériques, la copie est presque aussi parfaite, en particulier lorsqu’il s’agit de présenter les personnages divins créés pour l’occasion. C’est particulièrement vrai pour Khonshu, colosse à la tête d’oiseau à qui Marc doit sa résurrection.

Marvel a fait éclore un monstre aux allures de momies égyptiennes, au look très caractéristique et assurément inspiré de celui des comics. Un véritable travail de texture qui se retrouve aussi du côté des costumes, incroyablement soignés dans cette série qui sonne comme une invitation au voyage.

Un personnage lunatique

Pour la première fois depuis l’arrivée du Marvel Cinematic Universe sur le petit écran, les spectateurs vont pouvoir découvrir un personnage tout à fait inédit. Exit les spin-off des Avengers, Disney+ fait dans la nouveauté.

La plateforme s’attaque à un personnage plutôt intéressant, et veut aborder la psychiatrie par son prisme. Marvel recrute ainsi Oscar Isaac, qui a su s’imposer comme un immanquable de la pop culture. Après un passage remarqué dans la galaxie Star Wars, où il jouait Poe Dameron, l’acteur abandonne son costume de boy-scout pour une partition moins manichéenne.

Un défi puisque ce n’est pas seulement un personnage qu’il doit incarner, mais bien deux protagonistes aux personnalités bien différentes. Isaac s’en sort avec les honneurs, impeccable à chacune de ses apparitions. Que ce soit lorsqu’il joue le gardien de musée paumé et émotif ou le soldat américain rustre et impitoyable, l’acteur livre une performance bluffante de sincérité, et parvient à donner du corps au récit avec son interprétation.

disney+ nouvelle série Marvel
Crédits : Disney+

Il donne la réplique à d’autres acteurs de sa trempe, à commencer par Ethan Hawke, ultra convaincant dans la peau du gourou. May Calamawy s’en sort aussi admirablement, et son personnage réserve bien des surprises.

Il ne faut pas non plus négliger la participation, certes uniquement vocale, de F.Murray Abraham dans le rôle de Khonshu. L’acteur, qui nous avait offert quelques fous rires et aussi quelques larmes dans Mystic Quest, ne faillit pas à sa réputation.

On aura aussi une pensée émue pour Gaspard Ulliel, disparu récemment et qui fait une brève apparition dans l’un des quatre épisodes qui nous ont été présentés. Avec sa gueule d’ange et sa sincérité, l’acteur français crève l’écran. Tout cela laisse tout de même un goût amer, on aurait aimé découvrir ce que Marvel lui réservait pour l’avenir.

Une atmosphère particulière

Il est bien difficile de savoir ce qui fait de Moon Knight un véritable succès, tant on retrouve des éléments familiers dans la construction de l’intrigue, Marvel n’a pas inventé les pyramides, mais livre une œuvre singulière dans un univers ultra-codifié. De la mise en scène au traitement de son sujet, Moon Knight nous surprend à plusieurs égards.

On pourrait mettre cela sur le compte de tonalité plus sombre de l’œuvre dans sa globalité, mais c’est loin d’être la première fois qu’une production Marvel emprunte cette voie. Daredevil avait particulièrement réussi son entreprise dans le genre, en transformant les aventures du super-héros masqué en véritable thriller policier dans les bas-fonds de la pègre New-Yorkaise.

La série de Steven S.DeKnight n’étant pas officiellement inscrite au registre du MCU, on peut ainsi considérer Moon Knight comme une première pour la maison des idées.

moon knight khonshu
©Marvel Studios 2022. All Rights Reserved.

Chasses aux trésors antiques façon La Momie, dédoublement de la personnalité à la Fight Club, difficile de ne pas voir où l’œuvre du showrunner Jeremy Slater a pris ses racines. Pour autant, Moon Knight fait souffler un vent de fraîcheur sur le MCU, sans pour autant nous priver de ce que l’on aime le plus : du grand spectacle et de l’action à la pelle.

L’ascension de Moon Knight est donc réussie, du moins dans ces premiers épisodes. Les surprises devraient être nombreuses, on suivra donc avec attention les derniers chapitres qui seront proposés chaque mercredi matin pendant six semaines sur Disney+.

Découvrir Moon Knight sur Disney+

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Notre avis

Lunaire et inventive, la nouvelle série Marvel est une invitation au voyage maîtrisée dans un univers inédit. Avec un casting interstellaire, et une mise en scène maîtrisée, Moon Knight enclenche une nouvelle phase pour le MCU, qui veut s'attaquer à des thématiques plus matures.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 9 / 10
5 commentaires
  1. Il ne suffit pas de faire sombre pour faire une bonne oeuvre. Daredevil faisait assez série B ou du moins série TV des années 90 quoiqu’on en dise.

  2. La série Daredevil est ce que j’ai vu de mieux avec la série Punisher dans le domaine super héros. Désolé mais les films avec des effets spéciaux monstrueux pour faire oublier l’indigence de certains scénarios, ça me pousse plutôt à ne plus lire de comics…endgame en est l’exemple parfait, quelle bouse !

  3. Je voulais me lancer dans une critique longue et constructive, mais je n’ai pas tant d’énergie à mettre pour un tel navet. Je me contenterais donc de baver le dégoût que m’inspire cette “oeuvre” si on peut l’appeler ainsi.

    Après Psychose, Les 3 visages d’Eve ou autre Split, Hollywood vient à nouveau chier dans les bottes en faisant d’un trouble psychiatrique un super pouvoir. Aberrant. C’est le seul mot qui me vient à l’esprit pour décrire une telle stupidité.

    Les troubles psychiatriques ne sont pas funs. Ils ne sont pas cool, et ne devraient pas être romancés à ce point. Ca ne fait qu’induire la jeunesse en erreur et rend hype des maladies qui ne devraient jamais être vues comme telles. Je n’en suis personnellement pas atteinte, mais une de mes amies proches en souffre. Savez-vous la souffrance qu’elle endure au quotidien ? Les amnésies constantes, les flashback répétés de traumatismes graves, la honte que la personne peut ressentir à cause du comportement de certaines identités, ça vous parle ? La comorbidité avec d’autres troubles comme le syndrome de stress post traumatique ? Evidemment que non, ça bien sûr le cinéma s’abstient d’en parler, il faut dire que ce n’est pas très vendeur.

    Manqueriez-vous à ce point de respect à une personne souffrant d’un cancer ? Du sida ? Evidemment que non, alors pourquoi le faire avec des maladies psychiatriques ?

    Avec Split, les personnes atteintes du tdi ont été vues comme de dangereux criminels à enfermer, maintenant vous voulez les aduler ? Parce que oui, des enfants, des jeunes adolescents vont forcément trouver ça génial d’avoir plusieurs personnes dans leur tête. J’entends d’ici les “oh c’est trop bien, j’ai plein d’amis avec qui je peux jouer” ou encore “oh trop bien, j’ai pas envie d’aller à l’école aujourd’hui, je vais demander à machin d’y aller à ma place”.

    Vous rendez-vous au moins compte de votre stupidité ? A quand une oeuvre qui traiterait correctement de cette pathologie ? Je ne dis pas qu’il faut bannir les maladies du cinéma, au contraire, je pense qu’il est important, presque même vital d’en parler. Mais au moins, sachez le faire correctement, et avec respect. Ce serait si difficile que ça de travailler de choeur avec des psychiatres ? Des personnes directement atteintes ? Simplement des personnes qui pourraient poser un regard juste, et non cette version fantasmée de la maladie ?

    Je ne m’attarde pas sur le reste de la série, en dehors de cette affreuse représentation du trouble, cela reste une série de super-héros sommes toute classique, comme il en existe des dizaines d’autres. Rien de réellement nouveau, un super-héros qui se bat contre des super-vilains. Une recette vue et revue, qui fait toujours vendre, bien qu’on ne soit pas sur du grand art.

  4. euh…Audrey…c’est une fiction. c’est pas un documentaire donc, perso, ça ne me gène pas une seconde.

  5. Audrey merci de ne pas donner ton avis si c’est pour déblatérer des idioties pareil.
    À part traiter les gens de stupides car ils aiment regarder des fictions, tu n’as rien fait.
    Met ton vécu de côté, c’est toi qui passe pour une débile en écrivant tout ça. À aucun moment la série ne dit “inspirer de faits réels les gens qui ont une maladie semblable sont des super héros trop cools”.

Les commentaires sont fermés.

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