Après l’impressionnante Saga de l’Infini, il est temps pour Marvel de rafraîchir son casting avec de nouveaux personnages. Depuis l’arrivée du MCU sur Disney+, le format série révolutionne la façon dont fonctionne cet univers étendu.
Désormais le Marvel Cinematic Universe ne se cantonne plus à ses héros grands formats, et s’offre une occasion en or d’explorer des personnages de second plan. Le but : développer un univers toujours plus dense et immersif, qui ravira tous les amateurs de héros en cape et collants, mais pas que.
Moon Knight a eu le droit à son moment de gloire en avril et mai dernier sur la plateforme de streaming, et cette fois-ci, c’est au tour d’une jeune héroïne de faire son arrivée. Avec un nom qui n’est pas sans rappeler un personnage que l’on connaît déjà bien, Miss Marvel ne passera sans doute pas inaperçue. La nouvelle série portée par la jeune actrice Iman Velani nous propose d’aller à la rencontre de Kamala Khan, une lycéenne américaine au destin cosmique.
Entre teen movie et film de super-héros, Miss Marvel tente de revisiter la recette du MCU, mais un tel mélange des genres n’est malheureusement pas sans risque. Nous avons eu l’occasion de visionner les deux premiers épisodes de la série en avant-première afin de vous donner notre avis sur l’introduction de cette série qui se veut comme une réinvention des œuvres héroïques.
Un MCU d’un nouveau genre
Le Marvel Cinematic Universe commence à sortir des sentiers battus et offre des expériences de plus en plus originales. La formule est chamboulée, et de nouveaux genres et inspirations viennent agrémenter des licences qui peinaient jusqu’alors à se réinventer. Avec Wandavision, la maison des idées passait les sitcoms sur le grill, cette fois-ci c’est au tour des films adolescents d’être à l’honneur. Et rien de mieux que le personnage de Kamala Khan pour introduire ce genre si particulier.
Avant tout, le personnage de Kamala marque un vrai tournant en matière de représentation dans la licence. Jeune fille musulmane de descendance Pakistanaise, Kamala devient l’emblème de la thématiques sociétales contemporaines, que la narration aura le loisir d’explorer à plusieurs reprises. La série n’hésite pas à montrer la réalité des minorités aux États-Unis.
Mais la série est surtout l’occasion pour Marvel de célébrer une culture bien souvent effacée dans les médias grand public, et pour les spectateurs de s’émerveiller devant la richesse de cette dernière.
En tant que grande fan des Avengers et plus particulièrement de Captain Marvel, la jeune fille rêve d’avoir ses propres pouvoirs afin de s’échapper de sa vie d’adolescente bien ennuyeuse. Ses parents ne comprennent pas son attachement à des histoires et personnages fantasques et souhaitent faire de leur fille une jeune américano-pakistanaise parfaite. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que le passé de sa famille pourrait bien lui réserver quelques surprises d’ordre mystique…
On découvre alors la jeune Kamala vivre sa vie de jeune lycéenne. Un peu solitaire et loin des “cool kids”, elle est accompagnée de son meilleur ami Bruno qui partage ses passions de jeune geek. On retrouve instantanément la formule typique des films pour ados, mais loin d’un succès comme Lolita Malgré Moi, l’ambiance tourne vite au Disney Channel Original Movie pour enfants.
Kamala Khan mais Kamala Can’t
Tout d’abord, il est tout de même important de noter que la série réussit sur de nombreux points. L’identité visuelle du show est inédite chez Marvel (au sein de son univers propre) et arrive à nous plonger dans l’univers de Kamala au travers d’idées de mise en scènes inventives. Les graffiti de Jersey City prennent vie pour donner formes aux pensées de l’adolescente et les décors font partie intégrante des dialogues apportant une dimension toute particulière aux échanges.
Les messages partagés entre les personnages apparaissent alors dans les néons de l’arrière-plan, et d’autres effets en tout genre permettent de représenter l’imagination sans faille des jeunes lycéens que l’on suit. Une approche qui n’est pas sans nous rappeler celle qu’avait adoptée Spider-Man : New Generation chez Sony.
Il faut aussi souligner le talent indéniable d’Iman Velani, qui arrive à jouer à la perfection une lycéenne tiraillée entre un lourd héritage familial et une passion dévorante. Kamala devient alors un personnage tout à fait attachant, dans lequel petits et grands pourront se reconnaître.
Cependant, c’est dans la mise en place de l’environnement lycéen et la construction de l’ambiance “jeune” que la série commence à trouver ses premières faiblesses. On ne fait pas de teen movie sans clichés, mais trop de clichés tue le cliché. Miss Marvel a le mérite de vouloir proposer une série à la structure originale, mais celle-ci s’enfonce trop rapidement dans un format qui vire aux enfantillages.
La superficialité de la structure narrative et des différentes situations mises en avant ne font pas honneur au genre qu’elles essayent d’émuler. Plutôt que de proposer une expérience nostalgique et digne d’un genre qui à forgé la pop culture des années 90 et 2000, on a le droit à un condensé de situations plus ou moins gênantes qui nous sortent trop facilement du récit. En conséquence, la dimension héroïque de la série s’en retrouve partiellement effacée et il devient difficile de s’accrocher aux arcs narratifs que la série tente de mettre en place.
Un univers (trop) étendu
Finalement, Miss Marvel devient la première victime de cette machine colossale et inarrêtable qu’est le MCU. À force d’enchaîner les projets sans cesse, de plus en plus de faiblesses apparaissent dans les œuvres en question. Bien que très sympathique, Moon Knight souffrait finalement d’un rythme inégal, et il semblerait bien que Miss Marvel emprunte le même chemin.
Mais plus que des soucis scénaristiques, la série est également à la peine du côté des effets spéciaux. Impossible de savoir s’il s’agit d’un budget limité ou d’un épuisement des équipes VFX des studios Marvel, mais la continuité visuelle dans ce nouveau projet laisse parfois à désirer. Là où les effets dans les décors sont originaux et bien maîtrisés, les pouvoirs de Kamala et leurs effets cristallisés viennent nous décoller la rétine, mais pas dans le bon sens du terme. Après la récente bande-annonce de She Hulk laissant apparaître des images de synthèses à la limite de l’acceptable pour notre époque, c’est à se demander ce qu’il se passe dans les coulisses de Marvel au rayon effets spéciaux.
Autrement que visuellement, les pouvoirs de la nouvelle héroïne ont aussi souffert d’une refonte complète pour s’ancrer dans les lignes directives du MCU. L’univers dans lequel nous plongent les films du Marvel Cinematic Universe à ses limites, et à force de les repousser, les incohérences et les obstacles se font ressentir. Ce n’est pas la première fois que le studio doit modifier drastiquement l’un de ses personnages pour pouvoir le faire apparaître dans l’univers étendu. Le problème, c’est que la symbiose entre le personnage de Kamala et ses pouvoirs est un élément essentiel dans les comics quant à son développement.
Ses pouvoirs l’aident alors à grandir et à en découvrir plus sur son identité. Cependant, les prémices des pouvoirs de la version MCU de Kamala semblent bien différents et la profondeur du personnage risque de trinquer. Bien que l’on ne puisse pas reprocher à Marvel de s’écarter du personnage de papier, quand l’identité d’un personnage est aussi importante aussi bien d’un point de vue de représentation que de développement personnel, une telle dérive du matériel d’origine est bien dommage. Il faudra attendre encore quelques épisodes pour découvrir si la Kamala Khan d’Iman Velani arrive à faire honneur aux comics dont l’actrice elle-même est une grande fan.
Au bout du compte, les premiers épisodes de Miss Marvel nous laissent circonspects. L’équilibre entre introduction héroïque et tranche de vie lycéenne n’est pas maîtrisé et les deux genres en pâtissent. Cependant, la fraîcheur du format reste à souligner après des années de redondance chez Marvel. Les fondations ne sont pas chancelantes et la série pourrait s’avérer être une vraie surprise si la mythologie derrière les pouvoirs de Kamala se révèle être intelligemment construite.
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pas vu mais deja le nom proche “miss marvel” avec “Captain marvel” me perturbe… Et, de plus, pas sur que l’attribu “musulmane” attire vraiment les spectateurs musulmans ( en effet, dans leur tradition, une femme forte, qui tient tete aux hommes, au supers pouvoirs , c’est pas leur trip religieux) .
Son nom et sa religion sont déjà tels quels dans le comics (qui sont par ailleurs très bons pour certains).
De mon côté, la première fausse note est arrivée bien avant. La prometteuse et acclamée saison de Loki a finie en pâté en croûte (et pas un bon). Hawkeye a suivi le même chemin (mais dès le début – avec un frisson a la vue du Caïd qui a du oublier comment il traitait les russes avant de se faire malmener par une chasseuse a l’arc, sans arc).
C’est simple, je retrouve dans les séries actuelles tout ce que je détestais dans les séries DC, mal filmé, mal monté et des effets spéciaux à pleurer…
Donc le but c’est d’être branché et nombriliste. Voilà la morale des super héros modernes
Très coloré, et hommage aux cosplayeurs. Mais toujours dans la veine idéologique amerloque communautariste et scénar surfait. On a hâte de voir les séries sur des super-héros inuit et pygmée.