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Critique Lupin partie 3 : que vaut la dernière saison ?

Même si la fin de la seconde partie pouvait servir de fin (au cas où) aux aventures de ce Lupin nouvelle génération porté par Omar Sy, le gentleman cambrioleur avait encore des casses à faire et revient pour une partie 3 placée sous le signe de la tromperie. Mais des personnages ou du spectateur ?

« Plus c’est gros, plus ça passe ». Oui, c’est le titre de la chronique ici présente, mais surtout, c’est le mantra d’Assane Diop lors du premier épisode signant son retour en région parisienne après un an de cavale. Une phrase qui décrit tout aussi bien la méthode employée pour réaliser un nouveau tour de force que ces sept épisodes de cette partie 3 qui arrive sur Netflix.

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Parce que si la seconde partie s’ouvrait sur une action sentant bon les heures les plus sombres de Julie Lescaut, cette nouvelle fournée décide de jouer la grandiloquence rappelant son passage au Louvre qui avait établi son succès pour la suite. Après un petit prologue chargé d’expliquer les raisons du retour de Diop aux affaires “lupinesques”, on rentre tout de suite dans le bain avec un casse qui multiplie les rebondissements pendant les deux premiers épisodes. La série semble alors retrouver son énergie, conjointement avec l’envie d’Omar Sy. Comme si, avec cette promesse de la der des ders, il fallait au moins finir avec panache.

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Alors évidemment, on ne va pas apprendre à un vieux singe à faire la grimace et ce que le show retrouve en fougue, il ne gagne pas plus en subtilité. Bien que l’écriture cherche toujours à draguer les Ocean’s Eleven et autres récits de braquage, elle a plutôt la finesse d’un Fast and Furious. Les retournements de situation sont évidents et tout paraît être fait pour qu’Assane n’ait qu’à se baisser pour ramasser le pactole avec une police toujours plus proche des Gendarmes de Saint-Tropez que d’Esprits Criminels.

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Un déficit de crédibilité qui finirait presque par en faire son charme tant on s’est, malgré nous, habitués à ces facilités scénaristiques qui font la marque de fabrique de Lupin depuis ses débuts. À force de chercher la logique, quelque chose est mort en nous et il paraît évident qu’on souffre aujourd’hui d’un syndrome de Stockholm, n’appréciant plus Lupin pour son réalisme, mais pour son aspect parodique involontaire.

Le Lupin qui se mord la queue

Lupin partie 3 n’appuie plus autant ses défauts qu’en seconde partie, mais conserve bien les mêmes travers avec, notamment, des seconds rôles toujours aussi transparents bien que l’histoire tente, tant bien que mal, de les garder dans le giron de l’intrigue principale. Ludivine Sagnier a un peu plus de grain à moudre, mais, paradoxalement, la version rajeunie de son personnage aurait davantage de choses à raconter.

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Car oui, si on croyait la quête d’Assane achevée, les flashbacks sont de retour pour nous expliquer le présent et la nouvelle mission personnelle de Lupin. Plus c’est gros, plus ça passe et, surtout, quand il y en a plus, il y en a encore. C’est là l’un des gros points faibles de ce retour : le sentiment de superficialité du récit. Une fois les deux premiers épisodes sous forme de conclusion passés, le show tente de se créer une nouvelle raison d’exister avec un Deus Ex Machina que l’on voit venir dès la première séquence de flashback.

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Un retournement de situation encore plus ridicule que les déguisements d’Omar Sy ingurgité, nous voilà embarqués dans une flopée d’épisodes plus contractuels que narratifs. On a l’impression de revivre les dernières saisons de Prison Break avec la sensation d’être moins là pour revisiter les écrits de Maurice Leblanc que de nourrir le catalogue Netflix.

D’autant que dans sa tentative de créer le mystère pour préparer ses twists à répétition, Lupin a oublié une chose essentielle : il ne faut pas donner la réponse de l’énigme avant de la poser. Pour expliciter notre propos, revenons sur la temporalité de la série qui se divise en trois depuis ses débuts : le présent qui correspond en général au « quoi », le passé immédiat expliquant le « comment », et le passé lointain sur la jeunesse d’Assane racontant le « pourquoi ».

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Un ordre respecté pour permettre au spectateur de vivre la situation et ses retournements afin de rester scotcher à l’intrigue. Seul Assane a les clés de la compréhension et, au moment du « quoi », lui et ses complices détiennent déjà le « comment » qu’ils vont ensuite expliquer au spectateur. Un exercice de manipulation propre à toute intrigue policière depuis la naissance du genre.

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Il était important de revenir sur ce point pour décrire la bêtise de cette troisième partie : un « pourquoi » précoce expliquant les événements attendus avant qu’ils n’interviennent. Le spectateur possède les éléments de compréhension de l’intrigue alors qu’Assane les ignore encore. Sauf qu’on n’est pas dans un épisode de Columbo où le meurtre est moins important que la déduction ; ici, les twists reposent énormément sur des mystères… qui ne le sont plus dès lors qu’un flashback nous a surligné l’évidence vingt minutes plus tôt. Notre héros a, ainsi, deux temps d’avance sur le spectateur concernant le vol, mais trois trains de retard au niveau de l’intrigue.

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Dès lors, l’effet de surprise recherché par le tempo du récit tombe continuellement à plat tout en créant un fil rouge prévisible. Cette partie 3 de Lupin ne bouscule pas, elle conforte nos certitudes, comme si la série assumait désormais arrêter la réflexion pour laisser place à la pure distraction. C’est vexant, on était capables de faire les deux.

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Notre avis

Lupin partie 3 retrouve ses compétences de la première partie sans en faire des tonnes, toujours porté par le très investi Omar Sy. Néanmoins, sa mécanique commence déjà à se rouiller très sérieusement, jusqu'à se prendre les pieds dans le tapis dès lors qu'il faut résoudre ses mystères. Une partie moins désagréable que la précédente, notamment parce qu'on peut l'apprécier comme une parodie, certes un peu trop premier degré. Après tout, plus c'est gros, plus ça passe.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 5 / 10
6 commentaires
  1. La première phrase de votre article sous-entend qu’on a été à la fin de la saison 2, mais combien des lecteurs l’auront fait… ?
    Autant la 1 était sympa et bien menée, autant la seconde a un scénario très simpliste de série policière sans imagination, et les acteurs récitent leur texte et jouent bien mal. Un gros ratage.
    Votre avis au sujet de la saison 3 ne me poussera pas à regarder même le 1er épisode. VDM 😉

  2. une serie anti blanc ( les noirs sont tous gentils, victimes et pleins de generosité) et les blancs des mechants tueurs, violeurs ( les gamins a l’orphelinat qui veulent s’en prendre sexuellement a la copine de Lupin) et arnaqueurs.
    Et effectivement, les 2 premieres saisons etait irrealistes a souhait ( et non les methodes Lupins de 1920 ne peuvent plus etre efficace en 2022 ( comme prendre la place de la femme de menage au Louvre ou feinté la mort en Prison pour s’echapper).
    Je passe mon chemin pour cette saison 3… sans regret…

  3. Horrible saison, mal joué, acteurs pour la majorité détestables, cliché sur cliché, soit-disant énigmes à s’en taper la tête contre le mur tellement c’est irréaliste, raciste à fond (bouh les méchants white-cis bourgeois). Dommage, l’idée était bonne, le potentiel aussi mais pourquoi faire un truc sympa quand faire de la m# c’est plus simple ?

  4. Quelle horreur, j’ai commencé à regardé l’épisode 1 de la saison 3, mais force est de constater que c’est CHAT GPT qui a écrit le scenario, mon cerveau a failli fondre tellement les intrigues étaient inexistantes. J’ai arrêté avant la fin de l’épisode 1 en me disant : “N*tflix se fout complètement de ma gu*ule c’est pas possible”.

    Voilà…

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