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Critique Like A Dragon : Yakuza – une nouvelle réussite à la Fallout ?

Après l’énorme succès que fût leur adaptation live de Fallout, Prime Video ne s’arrête pas en si bon chemin et signe une série inspirée d’une autre franchise culte, Like A Dragon : Yakuza. De quoi ravir les fans ?

Entre Netflix et Prime Video, la guerre est déclarée à qui adaptera le plus de franchises cultes du jeu vidéo. Si l’un mise davantage sur les séries d’animation comme Tomb Raider, la plate-forme d’Amazon ose en flirtant du côté de l’adaptation en prise de vues réelles (même si on attend beaucoup de Secret Level). Un pari pour l’instant payant puisque Fallout a été un véritable carton pour le service de SVoD et qu’une saison 2 arrive. Une stratégie qui perdure avec l’arrivée de Like A Dragon : Yakuza.

Bien qu’en Occident, la licence Like A Dragon — d’abord connue seulement sous le nom Yakuza avant de retrouver son appellation d’origine en 2022 — ne bénéficie pas d’une popularité comparable à des titres comme Fallout, il s’agit d’une des sagas les plus rentables de SEGA depuis bientôt vingt ans et presque autant d’opus. Le titre a connu toutes les consoles et a su différencier son style de gameplay en fonction des épisodes ou des spin-offs. Au point où, désormais, sa réputation le précède même par chez nous.

Il n’est donc pas surprenant de voir Prime Video s’y intéresser, d’autant qu’il s’agit d’une production entièrement locale avec une équipe japonaise, le scénariste Sean Crouch mis à part. Dans les grandes lignes, la série reprend le scénario de Yakuza premier du nom (ou Like A Dragon premier du nom, ça marche aussi).

Plus Yakuza que Like A Dragon

L’histoire se déroule dans le quartier fictif de Kamurocho (lieu emblématique de la licence) sur deux époques : 1995 et 2005. En 1995, Kiryu (Ryoma Takeuchi), Nishikiyama (Kento Kaku), Yumi (Yumi Kawai), et Miho (Hinano Nakayama), quatre orphelins, planifient le braquage d’une salle d’arcade appartenant à la mafia japonaise. Rattrapés par la famille Dojima, branche du clan Tojo, ils vont intégrer le monde des yakuzas. En 2005, Kiryu sort de prison et retourne à Kamurocho pour venir en aide à ses anciens amis alors que le clan Tojo et le clan Omi sont sur le point d’entrer en guerre.

Like A Dragon Yakuza (1)
© Prime Video

Un synopsis qui ne surprendra pas les connaisseurs du jeu vidéo, mais celui-ci comporte néanmoins de nombreux changements, notamment autour des personnages secondaires, Yumi et Majima en tête. Chacun appréciera ou non ces modifications, mais elles ne sont en rien étonnantes sachant que le principe même de l’adaptation ouvre un champ de liberté que les scénaristes aiment emprunter, bon gré mal gré. Et cela permet à celui qui connaît la vie de Kazuma Kiryu sur le bout des joysticks de se laisser porter par des embranchements inédits. On ne saurait donc mettre en opposition ces versions, car elle dépendra surtout de l’affect que vous pouvez avoir avec le modèle original.

Concernant celle présentée ici, le retour d’expérience est particulièrement double, car le récit de Like A Dragon : Yakuza se devine aussi aisément qu’il nous emporte dans son rythme. On se doute de la suite, mais on reste impatient d’en voir davantage, comme si le chemin devenait plus important que la destination. Les six épisodes se regardent facilement par la multiplicité des événements, des personnages, et par ce changement constant de temporalité qui dynamise le tout. À défaut d’être originale, la série reste efficace.

Like A Dragon Yakuza (2)
© Prime Video

La force de la franchise Like A Dragon : Yakuza n’a jamais été autant sa représentation du monde de la pègre japonaise, même si cette partie est agréable à (re)découvrir à l’écran, que par l’ambiance autour de ses protagonistes principaux. Des héros à l’image de Kiryu (central de la saga pendant six épisodes) constamment partagés entre leur allégeance à leur famille yakuza et les relations nouées au fil du temps. Amitié, amour, trahison, honneur, devoirs… l’histoire du jeu est faite de choix. Une constante respectée par la série qui va bousculer nos protagonistes dans plusieurs directions et les mettre ensuite face aux conséquences.

Référencer n’est pas jouer

Des tiraillements qui s’incarnent dans un casting qui a pris la mesure de l’évolution du temps. Avec un surjeu un peu stéréotypé, mais jamais handicapant, les acteurs semblent aussi peu à l’aise dans leurs rôles en 1995 que leur assurance prête à sourire dix ans plus tard. Et si Kento Kaku tombe parfois trop dans le cliché du « dark Sasuke » (noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir), Ryoma Takeuchi parvient, petit à petit, à nous convaincre qu’il fait un dragon crédible. Globalement, là aussi, on sent l’inspiration vidéoludique dans la flopée de personnages secondaires haut en couleur que la série caractérise immédiatement autant par le look que par une attitude (voire un surnom). Il y a une volonté évidente d’installer à la fois le lore du modèle pixel et de celui, futur, de la série.

Like A Dragon Yakuza (4)
© Prime Video

Il convient maintenant de parler d’un gros morceau du gameplay du jeu vidéo, le côté baston. Et c’est là où la série se montre malheureusement bien timorée. De trop rares altercations réglées le temps de cligner des yeux, un morceau final plus consistant, mais toujours frustrant… on sent le show courir après le besoin de mener son récit à son terme et n’a pas assez de temps à consacrer à son versant plus physique, hormis des passages obligés par le scénario. Et si Like A Dragon : Yakuza se veut avare en action, inutile de dire que si le joueur de longue date s’attend à retrouver des saynètes typiquement « likeadragonesque » à base de moment de pure détente – mais qui servent à construire les relations, il risque d’être déçu.

En l’état, il est vrai que la série se permet évidemment quelques clins d’œil à son aîné, mais ne peut pas réellement se comparer à lui une fois le récit mis de côté. On se retrouve donc devant une adaptation pas mauvaise en soi, car le jeu vidéo accouche d’une série plaisante qui pose les bases pour une saison 2. Néanmoins, paradoxalement, la série ne s’embarrasse pas suffisamment des codes du jeu vidéo pour s’en revendiquer pleinement. Qu’est-ce qui différencie Like A Dragon : Yakuza de n’importe quel autre show sur le sujet, si ce n’est par la personnalité de sa licence ? Dès lors, que lui reste-t-il lorsqu’elle ne semble pas plus attachée que cela à cette même personnalité ? Yakuza, Like A n’importe qui.

Like A Dragon : Yakuza est sur Prime Video

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Notre avis

Like A Dragon : Yakuza continue de prouver que les adaptations live de jeu vidéo par les plates-formes de streaming, en l’occurrence Prime Video dans le cas présent, ont un bel avenir et qu'il y a eu un réel progrès dans le domaine ces dernières années. Tout n'est pas encore parfait, notamment parce que le changement de médium ici empêche de retrouver toute l'essence de ce qui a fait le succès de la franchise et le met aussitôt en concurrence avec des séries qui ont exploré le monde des yakuzas avec plus d'impact, mais on ne boudera pas notre plaisir pour autant.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
1 commentaire
  1. Tout simplement car à l’époque, les gens qui faisaient ces adaptations n’avaient jamais joué à un jeu vidéo. À présent la génération actuelle connaît ces jeux avec lesquels ils ont grandi.

Les commentaires sont fermés.

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