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[Critique] Life : Origine Inconnue

Passé relativement inaperçu malgré un casting solide, Life : Origine inconnue arrive chez nous un mois après sa sortie américaine. Mais faut-il grimper à bord de…

Passé relativement inaperçu malgré un casting solide, Life : Origine inconnue arrive chez nous un mois après sa sortie américaine. Mais faut-il grimper à bord de l’ISS ?

Le thriller spatial se porte décidément à merveille. Et si le prochain Alien : Covenant cristallise forcément beaucoup d’attentes, Life sort trois semaines avant lui. Ce dernier ne bénéficie pas d’une couverture médiatique importante, mais affiche un casting composé de véritables têtes d’affiche. On pense notamment à Ryan Reynolds et Jake Gyllenhaal, aujourd’hui considérés comme des valeurs sûres au box-office.

Un argument suffisamment important pour passer outre la simplicité du script, mettant en scène six astronautes de la Station Spatiale Internationale, en proie à une forme de vie martienne aussi fascinante que dangereuse.

Cette base scénaristique pour le moins convenue est malgré tout servie par une réalisation formelle et efficace, basée sur les grands succès critiques de ces dernières années. David Espinosa livre en effet une première demi-heure assez enlevée, dont l’aspect technique fait fortement penser au Gravity d’Alfonso Cuaron.

On se plait à visiter une station à taille humaine via de longs plans séquence soulignant les allers et venues des protagonistes en apesanteur. Le réalisateur fait la part belle au hors champ et donne l’impression d’assister au ballet réaliste de travailleurs de l’espace peu soucieux du spectateur. Life cultive alors une forme de pragmatisme scientifique à même d’intéresser n’importe quel amateur d’espace.

Ce début prometteur montre néanmoins ses limites à partir du moment où, pressé par la linéarité de son scénario, l’équipage se retrouve confronté à un organisme violent et hors de contrôle. Commence alors un huis clos qui, bien qu’énergique, ne sort jamais des sentiers battus. Plus gênant encore, il ne peut cacher son manque d’originalité ni sa parenté avec Alien, une franchise en pleine mue qui fêtera bientôt ses quarante ans d’existence. Des inspirations qui se retrouvent même dans le design de la créature, qui fait bien trop penser au Facehugger du génial Hans Ruedi Giger.

Une fois ce postulat accepté, rien n’empêche un film de genre de tenir en haleine… À condition d’y distiller assez de passion. C’est également là que le bât blesse. Bien que le casting soit de qualité, personne n’arrive à transmettre assez d’émotion pour faire ressentir un sentiment d’attachement au groupe. Face à une bête qu’ils ont eux-mêmes réveillée, aucun d’eux ne réagit comme les professionnels surentraînés qu’ils sont censés être. Dans une volonté de faire avancer le récit à toute allure, les choix se font toujours en dépit du bon sens. C’est d’autant plus dommage que certains plans font l’objet d’une vraie maîtrise, à l’image de cette impressionnante scène de noyade spatiale. Le film maintient d’ailleurs une certaine intensité, aidé par la bande-son convaincante du suédois Jon Ekstrand.

On en vient donc à se poser des questions sur l’apport d’un tel casting, qui ne se justifie jamais vraiment. Quand on sait comment Gyllenhaal arrive à susciter une forme de trouble dans ses récents films (Prisoners, Enemy, Nightcall…), on se demande pourquoi Espinosa n’a pas voulu mettre son personnage plus en avant. On ne peut donc jamais s’empêcher de penser que Life aurait mérité plus d’ambition. Ce manque flagrant d’inspiration en fait une macédoine certes digeste, mais dénuée de toute originalité. Au lieu de lui voler la vedette, le long-métrage fait office d’amuse-bouche visuel avant la sortie d’Alien : Covenant. Cela suffira aux amateurs de série B, mais les autres auront l’impression d’avoir tout vu.

Derrière son indéniable maîtrise technique, qui rappelle fortement Gravity, Life : Origine Inconnue laisse un gout d’inachevé. Malgré un beau casting, les acteurs n’arrivent jamais à donner de l’épaisseur à un récit dont les ficelles scénaristiques sont connues depuis trente ans. Il reste divertissant, notamment grâce à quelques scènes visuellement impressionnantes, mais n’arrivera pas à étonner des spectateurs en quête d’originalité. C’est un comble, mais ce Life manque de vie.

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16 commentaires
  1. Eh ben je vais quand même le mater, pas au cinéma vu qu’on a droit qu’a la VF, mais à l’occasion…

    1. non il faut y aller car vaut mettre ses thunes sur un bon produit comme life que sur du fast and furious!!!

      1. Oui j’aime bien le cinéma, mais d’une part les séances en Version Originale sont rares voir inexistantes, et d’autre part on nous sert quand même plus de daube à la Fast ans Furious qu’autre chose dernièrement…

  2. je suis pas du tout d’accord avec cette critique! certes le script ne brille pas par son originalité mais la réalisation et la mise en scène sont terriblement efficace, la direction d’acteur est bonne et le final ne laisse pas indifférent! un gout de déjà vu mais faite de manière efficace! ta critique est dangereuse car en défonçant ce film qui ne mérite pas surtout sur un blog assez populaire, tu tue ce très bon petit divertissement qui se fait rare de nos jour!!! alors certes, c’est ta critique et tu peut dire ce que tu ressent mais là …..

    1. Je ne suis pas d’accord, il vaut mieux être honnête que défendre un produit à tout prix.
      D’une part la critique est suffisamment détaillée pour qu’on sache à quoi s’attendre en allant le voir, et je n’y lis pas un défonçage du film (il y a aussi les éléments positifs : “réalisation efficace”, “souci du réalisme”, “maîtrise technique”, “beau casting”…).
      D’autre part, lorsqu’Henri écrira à propos d’un autre film : “Malgré vos apriori, allez voir ce film”, et bien nous saurons que nous pouvons lui faire confiance.

    2. Je suis d’accord avec toi, j’y suis allé en famille et on a tous aimé. J’ai même été surpris par l’ambiance du film qui apporte quand même une originalité contrairement à ce que disent les critiquent (qui rabâchent tous les mêmes arguments tels des copier/coller). Déjà l’intrigue est plus proche de nous, le point de départ est plausible et encore une fois on se dit c’est possible, contrairement à Alien dont les ennemis son temps irréalistes et l’intrigue se déroule dans des lieux improbables. Enfin Life ne verse pas dans le politiquement correct, et ça ca fait plaisir. Bref un bon film, pour passer 1h40 sympa entre amis ou en famille.

  3. Je ressors de ce film, et bon dieu que c’était de la merde.

    Je commence par le bon:

    – C’est plutôt joli
    – la bande son est classque mais efficace
    – la réal est bonne.
    – une ou deux bonnes idées

    Maintenant le mauvais:

    – Scénario vu, revu et rerevu.
    – Prémisses incohérentes et plot holes à gogo.
    – Rebondissements en Scénarium renforcé. (Le premier truc auquel s’attaque l’alien est le système de communications? Vraiment? Je passe sur le fait que tous les équipements de l’ISS sont plusieurs fois redondants pour ne pas qu’une panne isole la station…)
    – Personnages sans crédibilité et sans charisme: à aucun moment on a l’impression d’avoir à faire à des professionnels surentraînés et capables de gérer leur stress.
    – Direction d’acteurs morne. Gyllenhaal est sans relief, alors que c’est par ailleurs un excellent acteur. Le seul qui a un peu de substance est Ryan Reynolds (typecast dans le rôle du rigolo?), mais évidemment c’est le premier à mourir.
    – Constante stupidité artificielle. On passe le film à facepalm devant les évidentes mauvaises décisions des personnages.
    – Réalisme scientifique à la poubelle. l’ISS est en orbite à 170km, mais apparemment avec un petit coup de fusées, on peut sans problème quitter l’orbite terrestre pour ne jamais en revenir! S’applique a fortiori aux capsules de sauvetage.
    – Fin ultra-prévisible.

    Bref, heureusement que j’ai une carte UGC illimitée, sinon j’aurais vraiment les boules d’avoir payé un ticket pour ça.

    1. Je suis tellement d’accord on sent que pour les besoins de l’avancée du scénario les décisions des personnages sont sans queue ni tête on a l’impression d’avoir affaire aux personnages clichés qui peuplent les films d’horreur … On a du mal à s’attacher aux personnages. Les pistes qui pourraient être intéressante ne sont pas exploitée au début le personnage de Jake G. avait l’air un peu sombre … On sentais qu’à cause du fait qu’il avait passer beaucoup (trop) de temps dans l’espace il pouvait peut être péter une durite ou autre … Au lieu de ça : rien.

      On s’attache pas, quand ils meurentt on ressent rien.

    2. Pour le réalisme scientifique je trouve que c’est pas mal au contraire. Les prémisses ne sont pas incohérentes du tout, certains organismes sur terre sont également quasiment immortels, peuvent hiberner et reprendre vie. Quand au fait de sortir de l’orbite terrestre c’est tout à fait possible avec des modules de secours avec trop peu de carburants, sachant que projeté dans le vide spatial les vitesses sont tres vite vertigineuses. Fin prévisible, pas forcément et ca change des fins avec le hero qui sauve tout le monde. Bref ce n’est pas un chef d’œuvre mais pas un navet comme tu le décris. Après je ne sais pas à quoi tu t’attendais, mais si tu es un blasé de ce genre de film je ne comprend pas pourquoi tu as été le voir.

      1. Pour l’incohérence: D’un côté on retrouve la méticulosité des protocoles spatiaux ; couvrir tous les cas, y compris contamination dangereuse du vaisseau devant entraîner une “poussée” hors de l’orbite terrestre. Il est plusieurs fois appuyé sur le fait que ça a été signé avant même le départ vers la station. Mais de l’autre, le film insiste aussi sur… le manque de préparation, puisqu’il est dit que le laboratoire n’est pas équipé pour l’isolation face à des dangers chimiques ou bactériologiques (avec étanchéité complète du lab par rapport au reste de la station, sas de désinfection, etc). On ne peut pas avoir les deux, s’il y a eu préparation méticuleuse, il ne peut pas ne pas y avoir un vrai labo isolé, avec le cas échéant un protocole de destruction méticuleuse de toute forme de vie présente dans le lab.

        Pour la sortie de l’orbite, je regrette, non ce n’est absolument pas possible. C’est ne pas comprendre les bases de la mécanique orbitale, que de dire ça. même le module soyouz envoyé dans le film serait très très très insuffisant pour quitter l’orbite terrestre. l’ISS est en orbige à 400km au dessus de nos têtes, à une vitesse de 27600 km/h. La vitesse de libération de l’orbite terrestre est de 11,2 km/s, soir plus de 42300 km/h. ça fait un Delta V de près de 15000 km/h, à atteindre, avec un petit module de sauvetage. Module qui d’ailleurs n’existe pas, puisque l’ISS utilise un soyouz pour ça et que ça n’a aucun sens d’avoir des pods de sauvetage individuels.

        Rien que pour injecter l’ISS en orbite lunaire, il faudrait l’équivalent de 143 des modules soyouz (enfin, Progress, pour être exact, mais on est plus à ça près) qu’on peut voir dans le film (https://www.quora.com/Hypothetically-could-the-ISS-inject-itself-into-lunar-orbit-with-its-current-engines-and-fuel-capacity), et déjà ça demanderait des ressources assez incalculables. Donc a fortiori, il est strictement impossible de quitter l’orbite terrestre avec un seul (et plus petit) module. Et accessoirement, le module d’accéleration evoyé pour pousser l’ISS n’aurait jamais accéléré aussi vite: la NASA sait pertinemment que l’ISS n’est pas prévu pour les accélerations brutales et que sa structure est fragile. L’accéleration aurait eu lieu sur un temps long, à coup de quelques m/s à la fois, pour ne pas contraindre l’intégrité structurelle de l’assemblage et risquer de tout détruire et donc que ça retombe un jour sur terre.

        La fin “montage ambigu te donnant l’impression que a est sauvé et B perdu alors que c’est le contraire” c’est un cliché du genre, dans l’horreur. Et en l’occurrence, même si ça n’avait pas été le cas… l’ISS est de toute façon en cours de chute vers la terre, avec tout le reste des échantillons de sol, qui, pour autant qu’on le sache, contient sans doute des milliers d’exemplaires de la cellule de départ, qui ont la résistance nécessaire pour survivre à la réentrée.

        J’y suis allé parce que, allant voir deux ou trois films par semaine, j’ai l’habitude d’aller voir au ciné sans regarder les critiques avant. J’ai une carte illimitée, ça ne me coûte pas plus cher. Pourtant j’ai rarement envie de sortir de la salle avant la fin du film. Depuis 5 ans que je fais ça je n’ai eu envie de laisser tomber un film que deux fois, et ce film était la deuxième.

  4. moi ce que j’adore lire ici sont les gens (et la critique elle meme le fait) parler de : on ne voit pas de personnel super entrainé …

    mais… mais … mais … c’est la première forme de vie extra terrestre qu’il croisent et vu son etat d’origine rien ne laissait présagé la suite aucun scenario ne leur laissaient croire qu’une créature allait en sortir donc oui … on voit un scientifique, un docteur et un mécanicien (plus 2 pilote) et non pas des militaire sans coeur qui savent ce qu’il font en face d’alien telle une ripley dans alien 2 (d’ailleur dans alien le 8eme passager on a pas l’impression de voir des gars super entrainé non plus hein 😉

    ensuite pour ceux qui se plaignent d’un scénario vu et revu… un huit clos … dans l’espace … il n’y a pas non plus 150 000 possibilité et c’est justement quand on aime ce genre de film et ce genre d’ambiance qu’on y va donc difficile a comprendre un argument qui consiste a se plaindre de ce qu’a la base on recherche …

    et surtout j’adore ceux qui disent que des mauvaise décisions des personnage … alors d’une si il n’y avait que des bonne décision alien le 8eme passager n’aurai jamais existé ils auraient laissé le corp sur lv 426 bref intérêt ZERO!!!!
    et de 2 mais vous etes serieux nous on est spectateur on sait ce qu’il se passe et avec les bandes annonces ce qu’il va se passer , mais imaginez demain chez vous un alien se pointe sans que vous ne soyez prévenu… ne venez pas me dire que vous ne paniqueriez pas et que sans souci vous sauriez quoi faire c’est totalement con de dire ça et si les gars se comportaient comme ça vous auriez été les premier a vous en plaindre, comment on peut rester posé et prendre des bonne décision, sans avoir la moindre peur , quand on ne connait rien de ce qu’on a en face de nous … IMPOSSIBLE!!!

    alors oui il aurait été perfectible mais lire que ce film est de la merde faut rester sérieux …

  5. Pour ma part, sans rien débattre, j’ai vraiment aimé le film. Et je suis entièrement d’accord avec ce que Tom Ripper a écrit (cf plus bas).
    En revanche, petite coquille, c’est Alfonso Cuaron le réalisateur de Gravity, et non Alberto…

  6. Bof bof le film
    Comme d’habitude, de bons effets spéciaux, des acteurs corrects mais un manque d’originalité dans le scénario qui devient affligeant.
    En fait, quand on découvre la première cellule, on connait la fin du film.
    Ils auraient pu mettre en avant un symbiose dangereuse entre cette forme de vie et l’handicapé par ex, qui indique pourtant que son rêve est de quitté son fauteuil…j’ai cru que cette idée allait se développer (sans être particulièrement originale)
    Il y des gens censés être payés pour créer des scenar….qu’ils inventent bon sang!

    Et puis la forme de vie…marre des alien ultra puissants
    -plus fort
    -plus rapide
    -résistant à tout
    -plus intelligent
    -il ne lit pas dans les pensées mais bon il anticipe bien quand même
    -la vitesse de croissance ultra rapide

    et encore, cette chose n’apprend pas toutes les langues humaines en 3 jours parce qu’on est tellement primitif…
    Sur Terre, les prédateurs ultimes ne sont pas les plus intelligents car ils n’ont pas besoin de matière grise
    Alors chez les alien, ca ne marche pas pareil évidemment…ou alors si ce n’est pas le prédateur ultime…je ne veux pas voir les autres…j’abuse, si cela se trouve cette créature est une pauvre victime….

    ensuite quand on est intelligent, on ne détruit pas son écosystème, on l’entretient, à la limite on fait un élevage d’humain…la encore, les aliens ne raisonnent pas comme nous; malgré une intelligence hors norme, il ne se projette pas dans l’avenir…encore une paresse intellectuelle et scenaristique

    Et puis les procédures…parlons en…un vrai labo c’est des sas de sécurité…parfois dès le niveau 2
    La pièce aurait du bruler dès l’apparition du bordel
    Ou alors au mieux, le labo est dans un module à part…pour se détacher…

    Mais non, sinon ils auraient du inventer un scenario original…et c’est vraiment la que ça pêche…

    J’arrête là….vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé…

  7. Beaucoup de gens sont passés à côté de la vraie histoire
    SPOIL: il y a plusieurs scènes très paradoxales dont une ou on se rend
    compte que la créature est là depuis le début, une molecule suffit; une
    fois qu’elle a grandi un peu elle colonise tout, du moment ou la boite
    perd son hermétécité c’est fini, et on vient à penser que chaque
    personnage a des réactions étranges et qu’elle peut prendre le controle
    des gens.Elle se répand via l’air ambiant et avait déjà infecté toute la station

    Tous les personnages infectés prennent des décisions pour sauver l’entité à chaque fois

  8. Entièrement d’accord avec cette critique. Je me suis sentie flouée, trompée par ce film. Et c’est vrai que j’avais mal vécu les morts successives dans Alien, et que j’espérais que Ripley vivrait. Dans Life, balek total. Bref, déçue. Une belle esthétique ne fait pas tout !

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