Il est enfin lĂ ! Après des annĂ©es d’incertitude, et pas mal de retard, Les Gardiens de la Galaxie livrent la conclusion de leurs aventures au sein du Marvel Cinematic Universe. Le dĂ©veloppement chaotique n’aura pas eu raison de la bande de trous du c** menĂ©e par Peter Quill. Pourtant, ce n’était pas gagnĂ©. En 2018 après la dĂ©couverte de publications problĂ©matiques sur les rĂ©seaux sociaux, James Gunn Ă©tait poussĂ© sans mĂ©nagement vers la sortie par Disney. La coqueluche de Marvel n’a plus la cote auprès de la multinationale, Les Gardiens 3 semblait au point mort. DC – consciente du potentiel du cinĂ©aste – profite de cette rupture pour s’engouffrer dans la brèche et lui confier la relecture de Suicide Squad.
Gunn aura la lourde tâche de faire oublier le naufrage qu’a été le film de David Ayer et de s’attaquer comme il sait si bien le faire à de nouveaux marginaux. Les amateurs de super-héros sont emballés, tant et si bien que Marvel reviendra sur sa décision quelques mois plus tard. Nous sommes en 2019 et un constat s’impose : Les Gardiens de la Galaxie 3 n’arrivera pas de sitôt sur nos écrans. Quatre ans après ce retour de l’enfant prodige, le volume 3 débarque enfin dans nos salles obscures. Il s’agit du dernier tour de piste chez Marvel pour celui qui doit désormais remettre le DCEU sur pied.
Entretemps, James Gunn a produit et réalisé un Holiday Special centré sur Drax et Mantis pour Disney+. Les personnages ont aussi fait quelques apparitions dans Avengers : Infinity War et Endgame, ainsi que dans Thor : Love and Thunder. Le réalisateur n’a plus la liberté dont il pouvait jouir auparavant et doit composer avec les évolutions narratives que ses personnages ont surmonté. Parmi les changements notables, on retrouve évidemment le parcours de Gamora. Sacrifiée par son paternel, elle s’était offert un retour en fanfare grâce à un tour de passe-passe scénaristique et temporel.
Plusieurs années après le claquement de doigts de Hulk, qui a ramené la moitié de l’univers, Peter Quill et son équipe se sont confortablement installés sur Knowhere. Alors que Star Lord pleure encore sa Gamora, un ennemi surgit et met en danger leur équipe. S’ils échouent à le vaincre, rien ne sera plus jamais comme avant.
La cloche sonne une dernière fois
C’est un peu le dernier jour au lycée pour nos héros immatures. Le cousin dégénéré de Star Wars va tirer sa révérence, mais pas avant une dernière aventure délirante et sensible. Ponctué de flashback sur Rocket, ce volume 3 sonne surtout comme un passage à l’âge adulte pour ces grands enfants attachants. Plus dramatique que les précédents, mais toujours aussi drôle, Les Gardiens 3 embrasse sa portée nostalgique pour livrer une relecture à peine déguisée de Frankenstein. Gunn confronte la créature et son créateur tout en concluant les arcs narratifs de chacun.
Il est assez évident que le scénariste et réalisateur a à cœur de leur offrir des adieux dignes de ce nom. Les enjeux sont immenses et pourtant, le spectre est plus intime que jamais. Le film parle de refus de grandir, d’amitiés qui se forgent et se défont, d’amour à sens unique et de deuil. Comme pour les précédents métrages, la saga s’épanouit à raconter comment ses personnages se construisent en réponse aux événements et aux individus qui croisent leurs routes. Face à un antagoniste particulièrement récalcitrant, Quill, Drax, Gamora, Mantis et Nebula sont confrontés à leurs défauts.
Le réalisateur n’a jamais caché son profond attachement pour Rocket et il a enfin le loisir d’approfondir sa mythologie. Les scènes qui lui sont consacrées prennent des allures de conte pour enfants, cruel mais tendre. Reste que le film ne tient pas toujours ses promesses, surtout lorsqu’il cantonne Adam Warlock au rang de faire-valoir comique et pas cosmique.
Les plus beaux pour aller danser
À l’arrivée des Gardiens de la Galaxie chez Marvel en 2014, James Gunn fait souffler un vent de fraîcheur sur une licence formatée. Les geeks et les cinéphiles s’accordent à dire que la proposition du réalisateur est d’un calibre hautement supérieur à ce que le MCU propose d’ordinaire. Si le second film ne récoltera pas autant de lauriers, il est assez évident que Gunn bénéficie d’une liberté assez inédite au sein de la franchise ; et qu’il sait plutôt bien la mettre à profit.
Cette conclusion ne contredit pas cette réputation, les aventures de Quill et son équipe n’ont jamais été aussi nerveuses. Gunn semble avoir profité de son passage chez DC pour affûter son style. La scène d’introduction, qui déploie une énergie folle pour donner de la consistance à ses enjeux, promet de faire date dans l’histoire de la licence cinématographique.
Les Gardiens de la Galaxie semble aussi ĂŞtre l’une des rares sagas de l’estampille Ă rĂ©ellement tirer parti de ses effets numĂ©riques. Ce troisième volet s’amuse ainsi Ă faire naĂ®tre des univers fantasques et inventifs Ă l’image d’une planète aux airs de Il Ă©tait une fois la Vie. Pour servir la tonalitĂ© de son rĂ©cit, qui oscille entre pure comĂ©die et Ă©lans dramatiques, le volume 3 se permet bien des exubĂ©rances. Il va mĂŞme parfois piocher du cĂ´tĂ© de l’épouvante ou de l’horreur pour rĂ©ellement surprendre son audience. Pied au plancher, Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 va lĂ oĂą on ne l’attendait pas, mais toujours avec le parcours de ses personnages en ligne de mire.
Comme Ă son habitude, la saga invite ainsi des ritournelles cĂ©lèbres qui promettent dĂ©jĂ de rythmer notre Ă©tĂ©. Gunn fait Ă©clore un objet pop Ă souhait en habillant ses scènes d’une bande-originale particulièrement inspirĂ©e. Les musiques originales ne laisseront pas leur empreinte de la mĂŞme manière. Si Tyler Bates, Ă l’Ĺ“uvre sur les prĂ©cĂ©dents volets, avait rĂ©ussi Ă faire naĂ®tre un thème principal particulièrement marquant, John Murphy Ă©choue un peu dans son entreprise.
La der des ders
Les Gardiens 3 débarque au cinéma dans un moment charnière pour Marvel. Après des années de règne sans partage sur le panorama cinématographique mondial, le géant du divertissement éprouve quelques difficultés. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania n’a pas été accueilli avec l’entrain espéré par les studios. Alors que sa place d’ouverture de la cinquième phase devait lui offrir un sacré coup de projecteur, le film porté par Paul Rudd a souffert d’un mauvais bouche à oreille et aussi d’une certaine lassitude du public pour les héros en cape et en collants.
Le dernier Ant-man a aussi pâti des enjeux narratifs colossaux imposés par la maison des idées. Pour faire avancer sa nouvelle saga, celle du multivers, la fourmi sympa s’est retrouvée face à l’antagoniste principal : Kang le Conquérant. Les Gardiens eux, peuvent profiter d’une liberté de mouvement assez inhabituelle pour le genre. Ce troisième volet ne doit rien préparer pour la suite puisqu’il n’y en aura pas. Et c’est sans doute ici que la nouvelle proposition de Gunn trouve sa force. La portée finale du récit lui permet de réellement faire mouche. Le réalisateur ferme la porte à grands fracas et ça fait du bien, surtout au sein d’un univers cinématographique qui a la fâcheuse tendance à tirer sur la corde. On espère simplement que Marvel ne prévoit pas déjà une réunion des anciens.
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Plusieurs annĂ©es après le claquement de doigts de Hulk… C’est Hulk ou Iron Man? 🤔🤔🤔
@Leplanquais : en soit les 2 claquent des doigts ^^ un pour faire revenir tout le monde, l’autre pour Ă©liminer les ennemis.
Je sort de ma sĂ©ance. J’ai trouvĂ© le film vraiment bien, il apporte une très bonne conclusion et c’est Ă mon goĂ»t le meilleur Marvel de ces derniers temps
le supplice animal, à méditer