Véritable monument des créations françaises du genre aux côtés de Noob ou encore Flander’s Company, Le Visiteur du Futur est l’un de ces bijoux qui ont marqué toute une génération de geeks de l’Hexagone. La web-série française réalisée par François Descraques est publiée entre 2009 et 2014 avec une diffusion sur Dailymotion et Nolife (ça ne nous rajeunit pas). Après quatre saisons pleines de rebondissements, les aventures de Raph et du Visiteur touchaient à leur fin à la suite d’un final explosif. Cet univers futuriste sera également dérivé en mangas et romans pour étendre son lore déjà bien riche. Au fil des années, la saga a fait ses preuves, ce qui lui permet désormais de passer la porte des salles de cinéma françaises.
En préparation dans l’ombre depuis 2014, ce film se veut bien différent des autres productions prenant leur origine sur Internet. Là où Le Manoir et Pas Très Normales Activités ont été des échecs purs et durs, Le Visiteur du Futur s’impose comme un métrage de science-fiction tenant aussi bien la route qu’il rend hommage à son héritage. Le film est-il à la hauteur de la web-série et peut-il être apprécié de tous, y compris ceux qui n’ont jamais vu l’œuvre originale ? Réponse dans cette critique garantie sans censure de la Brigade Temporelle.
Visiteur du Futur mais humour du passé
Si vous allez voir ce film, voilà ce qu’il va se passer ! Dès ses premières minutes, le métrage s’impose comme le digne successeur de son œuvre d’origine et aux autres du genre. Grâce à l’humour si caractéristique des plateformes vidéos des années 2010, la nostalgie est instantanée et nous ramène à une époque du web que l’on aurait presque oubliée. A l’image de la série originale, on y croise quelques figures emblématiques de YouTube. Ludovik, Davy Mourier, Monsieur Poulpe ou encore Jenny Letellier et Valentin Jean représentent différentes générations de la création de contenu sur Internet.
Avec un casting rempli d’acteurs talentueux et habitués à ce type de productions, la magie opère sans aucun accroc. On retrouve le casting original : le Visiteur (Florent Dorin), Raph (Raphaël Descraques) et le Docteur Henry Castafolte (Slimane-Baptiste Berhoun) fidèles à eux-mêmes et à leur alchimie caractéristique. Sans surprise, leurs interactions avec tous ces nouveaux personnages sont mémorables et participent à la très bonne structure narrative du film. Les fans auront également le plaisir de retrouver le personnage de Mattéo, campé par Mathieu Poggi pour une dose d’émotion supplémentaire. Le plus impressionnant reste malgré tout la performance d’Arnaud Ducret et Enya Baroux dans les nouveaux rôles de Gilbert et Alice Alibert.
Les deux nouveaux arrivants n’ont aucun mal à s’imposer au cœur de cette équipée déjà bien installée. Ce père et sa fille deviennent les éléments centraux de cette nouvelle trame narrative, permettant de créer une histoire à la portée de tous.
On n’est pas à Néo-Versailles ici !
Là où Le Visiteur du Futur arrive à briller, c’est dans sa capacité à offrir une expérience pouvant satisfaire tous les spectateurs. Que vous soyez un fan de la première heure où simplement curieux de découvrir ce nouveau film français de science-fiction, vous y trouverez votre compte. Même si vous ne connaissez pas Le Terrier ou encore le QG de la Brigade Temporelle que l’on peut apercevoir dans le roman et les mangas dérivés de la série, leur mise en place est si naturelle qu’on les redécouvre comme la première fois.
François Descraques, réalisateur de la série et du film, expliquait sa volonté d’étendre son univers tout en offrant un point de départ inédit pour les nouveaux venus. L’histoire de Gilbert et Alice vient s’imbriquer parfaitement dans le lore que l’on connaît déjà, et sert un peu de parallèle pour les spectateurs débutants. Comme ceux-ci découvrent les personnages et cet univers pour la première fois, tout leur est expliqué en même temps qu’au public.
Cependant, il est certain que les fans y trouveront un plaisir supplémentaire garanti. Retrouver cet univers et voir les personnages des œuvres papier prendre vie à l’écran pour la première fois reste inégalé. Audrey Pirault et Assa Sylla font honneur à la partition que François Descraques leur a confiée avec une incarnation parfaite de Louise et Belette. Sur tous les points, la production laisse son empreinte dans l’imaginaire des spectateurs, un tour de force pour un film finalement assez modeste, qui plus est inspiré d’une web-série faite de bric et de broc.
L’an 2555 comme vous ne l’avez jamais vu
La science-fiction est majoritairement absente du panorama cinématographique français. Très peu marquant à la suite d’échecs cuisants, le peu de films du genre sont souvent passés inaperçu, ou bien remarqués pour les mauvaises raisons le cas contraire. Il sera difficile pour la plupart des spectateurs lambdas de se rappeler d’œuvres marquantes du genre. Néanmoins, l’arrivée du Visiteur du Futur dans les salles françaises pourrait bien instaurer un nouveau standard en matière de narration futuriste dans l’Hexagone.
Qui aurait cru que découvrir une France post-apocalyptique complètement détruite par des catastrophes naturelles pourrait être aussi contemplatif ? Et pourtant, le travail effectué par les équipes du film pour donner vie à l’année 2555 tient de la magie. Dans la web-série, les scénaristes devaient se confronter à un adversaire de taille : les coûts de production. De fait, l’univers écrit par Descraques répond à certaines contraintes des débuts. Les humains vivent alors sous terre, un stratagème efficace permettant de représenter un futur post-apocalyptique à moindre coût. Bien qu’au fil des saisons les décors futuristes se soient développés et que les effets spéciaux se multiplient, le monde ravagé se cantonne bien souvent à un environnement souterrain.
Dans le film, cet aspect est partiellement conservé. Après tout, bien que les actions de Raph et du Visiteur ont permis de rendre la surface moins hostile, celle-ci ne reste pas bien accueillante et peuplée de zombies. Toutefois, la caméra n’hésite pas à explorer ces étendues apocalyptiques, pour faire naître des tableaux désolés et frappants. Même sous le niveau de terre ou dans des zones industrielles, Descraques a le sens du détail. Les décors physiques réfléchis permettent une fois de plus d’éviter des effets spéciaux inutiles tout en contribuant à la naissance d’un univers tangible.
Les effets spéciaux sans être nombreux sont très agréables et portés par une direction artistique aux petits oignons. Les personnages de Gilbert et Alice sont sous le choc de cette découverte, et l’effet de surprise est le même sur les spectateurs. On se laisse facilement surprendre par la construction de cet univers cohérent. De plus, ces images fortes couplées au message environnemental du film permettent un impact émotionnel plus fort tout au long de l’aventure. Le Visiteur du Futur arrive à faire une force de chacun de ses éléments, tant bien qu’il est difficile de lui trouver des défauts.
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Merci pour cette excellente critique
Une critique constructive est une évolution vers le meilleur
La centrale n’est pas construite donc pourquoi Paris est quand même détruit ?? il n’y a que le nuage qui disparait ?? Si c’est un univers parallèle tous est à recommencer !!!
Pour le coup, la dévastation du Paris futuriste peut très bien s’expliquer par d’autres catastrophes (peut-être permises parce que la centrale n’a pas explosé, donc personne ne se doutait du danger, donc une autre a fait la même chose deux mois plus tard). Mais surtout, on a déjà eu une explication et même un exemple de ce genre de modifications dans la saison 3 :
https://www.youtube.com/watch?v=zqr2_rrEIBI&t=445s
“S’il y a eu une modification temporelle, elle va mettre du temps à arriver”.
À mon humble avis, c’est juste affligeant : scénario indigent et bourré de trous, décors, costumes etc. qui rappellent juste quantité de séries B à Z, personnages mollassons, majorité des acteurs inexpressifs… On parle de comédie ou de parodie, mais c’est drôle à quel moment ? On devine les 3/4 des choses bien avant qu’elles se produisent…
La seule bonne idée est celle de l’action finale de la fifille à son papa, malheureusement un peu gâchée par un happy end ridicule qui ôte toute importance à cet acte… Quand on a plus de 8 ou 9 ans, c’est difficile à apprécier.
Pour préciser, je suis fan de cinéma et de Science-Fiction…
Je suis malheureusement entièrement d’accord, et je dis ça en tant que fan de la série originelle.
Le film est lisse et sans saveur, je n’ai absolument pas reconnu leur humour et tout dans le film est propice à une blague. Quand on compare la blague qu’est la “menace” de ce film par rapport à celles de la série, c’est juste déprimant.
Je ne peux que conseiller aux gens déçus par ce film de quand même donner sa chance à la série (la première saison a assez mal vieilli par contre) qui est infiniment meilleure et bien plus sérieuse