Critique Krypto et les super-animaux : une Justice League qui a du chien 🐶

Ici, Krypto est un chien aimant, mais un peu trop collant, incapable d’imaginer un moment sans son super-héros de maître. Lorsqu’il se retrouve seul à devoir sauver l’homme d’acier d’un cochon d’Inde diabolique, il va devoir apprendre à travailler en équipe aux côtés d’animaux dotés de super-pouvoirs, mais pas franchement super-héroïques.

Vous l’aurez compris, Warner a décidé que, pour concurrencer Marvel et son Thor : Love & Thunder pour le titre de film de super-héros de l’été, il fallait frapper sur les terrains des plus jeunes et nous offrir, avant la sortie de Black Adam en octobre prochain, une dose préliminaire de Dwayne Johnson, doublant ici la bête à quatre pattes. Bon, ça, c’est aux États-Unis.

Doublage, double-ratage

Il nous semble opportun d’évacuer dès maintenant ce qu’on considère comme un problème majeur du métrage, du moins celui qui est présenté majoritairement au public français. Il n’est plus rare que, pour les films d’animation, les studios fassent appel à des stars pour s’occuper du doublage, histoire de rajouter une puissance marketing supplémentaire à base de « avec la voix de » pour faire venir le public avec des noms plus facilement identifiables. Rien que le casting américain se compose uniquement de grosses stars aux côtés de The Rock, comme Kevin Hart ou Keanu Reeves. C’est le jeu ma pauvre Lucette et c’est d’autant moins gênant que ça reste des acteurs professionnels.

Sauf que les pendants français ont eu davantage tendance à user de personnalités grand public, souvent pour un petit exercice de doublage rapide (on pense à Olivier Giroud sur Spider-Man : New Generation par exemple). Un procédé répété pour Krypto et les super-animaux avec la présence de Soprano et l’animateur Denis Brogniart pour deux rôles secondaires, mais néanmoins fort présents puisqu’il s’agit respectivement de l’écureuil Chip et de Lex Luthor lui-même. Disons-le clairement, il s’agit d’un choix extrêmement malheureux tant leurs prestations sonnent faux et en inadéquation avec leurs personnages. Alors qu’on dispose d’un vivier de comédiens de doublage de talent, il est dommageable de se réduire à la simple publicité apportée par ces noms au risque de nuire à la qualité globale de l’oeuvre. Et si on y consacre un si large paragraphe, c’est parce qu’on a jamais autant regretté la version originale qu’à chaque répartie de l’ennemi juré de Sup’. Bref, on vous conseille fortement de choisir une séance avec le doublage américain si vous en avez l’opportunité.

Dog of Steel

Ce coup de gueule étant passé, il faut saluer une œuvre qui parvient parfaitement à conjuguer super-héros et animaux de compagnie. Alors qu’on pensait tomber sur un film largement à destination des plus jeunes ou des adultes ayant gardé une âme d’enfant, sur le modèle des Minions pour prendre un exemple récent, Krypto et les super-animaux parvient pourtant à être une vraie distraction pour toute la famille.

Si son design d’inspiration cartoon séduira d’emblée les gamins, chacun s’amusera autant des situations de pure comédie autour de nos êtres à quatre pattes ou des caricatures de la Justice League (Batman sera toujours une excellente source de parodie), que des scènes d’action épiques qu’on est en droit d’attendre d’un film du genre.

On se surprend même à apprécier le vrai travail d’écriture réalisé sur plusieurs niveaux, mêlant la blague la plus enfantine du monde avec la vanne décalée qui frappe après coup. Pas étonnant lorsqu’on sait que Jared Stern s’occupe du scénario, lui qui avait collaboré à celui de Lego Batman, Le Film et dont le talent pour la punchline n’était plus à démontrer. Et si l’humour se montre parfois attendu, il ne dénote jamais et le rythme du film lui doit beaucoup.

Forcément (et heureusement), Krypto et les super-animaux se devait de livrer un plaidoyer en faveur de la cause animale. À ce sujet, le long-métrage parvient à délivrer ses messages contre l’expérimentation animale et l’abandon avec une certaine justesse au travers son groupe hétéroclite, terriblement attachant. On en sort avec une envie : faire un gros câlin à notre boule de poils, de plumes, d’écailles, etc.

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