« Une expĂ©rience tĂ©lĂ©visuelle unique oĂą chaque Ă©pisode est une pièce du puzzle. Choisissez l’ordre des Ă©pisodes et de la narration ». Voici ce que nous promet le prĂ©ambule de Kaleidoscope, soit l’histoire d’un casse prĂ©parĂ© sur vingt-cinq ans, divisĂ©e en 8 Ă©pisodes, nommĂ©s chacun par une couleur. En gros, soit on suit la sĂ©rie en fonction de l’ordre alĂ©atoire de la plateforme de streaming, soit par nos couleurs prĂ©fĂ©rĂ©es, soit par ordre chronologique… Planification, exĂ©cution, passĂ©, prĂ©sent ou futur, chaque Ă©pisode est une partie de l’intrigue et s’il n’y a qu’une fin, le chemin pour y parvenir dĂ©pend de notre propre volontĂ©. AllĂ©chant non ? Sur le papier du moins.
Mais avant de revenir sur le concept, parlons un peu du scĂ©nario. Le show pilotĂ© par Eric Garcia, scĂ©nariste de Repo Men, s’intĂ©resse Ă Leo (Giancarlo Esposito), un esprit brillant qui s’apprĂŞte Ă rĂ©aliser le casse du siècle en cambriolant le riche concepteur du coffre le plus sĂ©curisĂ© du monde, renfermant sept milliards de dollars. Pour l’aider, il forme une Ă©quipe d’experts et il peut compter sur un alliĂ© Ă l’intĂ©rieur du système. Évidemment, tout ceci est bien plus personnel qu’on ne pourrait le croire…
C’est dans les vieux pots qu’on fait les confitures
Entre La Casa de Papel et ses adaptations Ă©trangères, Netflix sait depuis longtemps capitaliser sur ses braquages. En mĂ©langeant le genre avec celui du whodunit, que le service a Ă©galement mis sur le devant de la scène avec le très rĂ©cent (et très bon) Glass Onion : une histoire Ă couteaux tirĂ©s, il obtenait lĂ le bingo de la future sĂ©rie Ă succès. Si on y rajoute un casting très impliquĂ© en tĂŞte duquel trĂ´ne un Giancarlo Esposito au charisme et au talent indĂ©niables, Kaleidoscope ne paraĂ®t mĂŞme pas avoir besoin d’un concept pour briller.
De sorte que, mĂŞme lorsqu’on Ă©carte le principal argument de ventre de la sĂ©rie, Kaleidoscope n’en demeure pas moins intĂ©ressante par son intrigue et ses personnages, ayant bien en tĂŞte ce qui marchait chez ses consĹ“urs : des plans prĂ©parĂ©s au millimètre, une cible qu’on adore dĂ©tester (Rufus Sewell, toujours parfait dès qu’il joue les faux gentils), une Ă©quipe incapable de bosser ensemble et de très, très nombreux grains de sable. Kaleidoscope ressemble Ă des pâtes Ă la carbonara classiques : facile Ă faire, recette connue sur le bout des doigts, mais toujours un rĂ©gal.
Et le show aurait gagnĂ© Ă en rester lĂ . Se contenter presque du minimum, sans faire l’impasse sur l’efficacitĂ©. Ă€ l’image de sa mise en scène, signĂ©e par quatre cinĂ©astes (deux Ă©pisodes chacun), propre et dans le cadre pour correspondre aux standards de Netflix en la matière.
Construire un puzzle sans pièces
Sauf qu’il y a cette fameuse promesse. Kaleidoscope veut raconter beaucoup et de manière assez distincte pour que chaque Ă©pisode ait une fonction bien prĂ©cise dans l’avancement de l’intrigue. Assemblement de l’Ă©quipe, origine du plan, rencontre, Ă©laboration, cambriolage, cavale, Ă©pilogue. Si, comme promis, chacune des parties apporte bien sa pierre Ă l’Ă©difice en tant que fonctions constitutives du rĂ©cit, ce dĂ©coupage empĂŞche nĂ©anmoins de comprendre rĂ©ellement ce qui motive tout ce petit monde.
Face Ă l’obligation de remplir les cases, le scĂ©nario sacrifie ainsi Ă©normĂ©ment de dĂ©tails autour de ses personnages secondaires, les utilisant alors comme simples rouages dans sa mĂ©canique. Une dimension utilitaire cristallisĂ©e en la personne de Bob, alias Jay Courtney habituĂ© aux rĂ´les de tĂŞtes Ă claques. Sa relation toxique avec Judy (Rosaline Elbay), son impulsivitĂ©, sa bĂŞtise, sa violence… chacun de ses actes permet Ă l’intrigue d’avancer, mais rend d’autant plus sa prĂ©sence incomprĂ©hensible auprès de ses camarades. Difficile de croire que LĂ©o accepte un Ă©lĂ©ment aussi incontrĂ´lable dans un plan rĂ©flĂ©chi depuis 25 ans. Les sauts dans le temps semblent dès lors servir non pas pour expliquer les motivations, mais au contraire pour Ă©viter d’avoir Ă s’y intĂ©resser en passant rapidement Ă autre chose. Les drames personnels vĂ©cus un Ă©pisode plus tĂ´t se contenteront ainsi d’une simple Ă©vocation une fois qu’on passe au suivant.
Enfin, il convient de s’arrĂŞter sur l’expĂ©rience de visionnage. Pour tester le concept, nous avons vĂ©cu le show de deux façons : une partie par ordre chronologique, et une autre alĂ©atoirement. Ă€ l’issue, impossible de n’y voir autre chose qu’un pur effet d’annonce. Car si certains Ă©pisodes peuvent effectivement se voir dans le dĂ©sordre, cela ne tient pas tant de la construction de la sĂ©rie que du contenu de ces derniers : un Ă©pisode dans le passĂ© peut autant se voir au dĂ©but du rĂ©cit que sous forme de flashback, rien de nouveau de ce cĂ´tĂ©. Du reste, on a tentĂ© de regarder le casse juste après l’assemblage de l’Ă©quipe. On a eu le sentiment d’avoir manquĂ© Ă©normĂ©ment d’Ă©lĂ©ments et cela manquait de naturel. Et comment trouver de l’intĂ©rĂŞt Ă visionner une Ă©laboration dès lors qu’on connaĂ®trait l’Ă©pilogue final avec ses rebondissements dĂ©jĂ Ă©talĂ©s ?
Dans sa proposition, Kaleidoscope a ouvert une porte qui aurait mĂ©ritĂ© une expĂ©rimentation moins artificielle au-delĂ d’un simple effet sonore ou d’Ă©lĂ©ments visuels rappelant la couleur de l’Ă©pisode. On assiste Ă une rencontre ratĂ©e et forcĂ©e entre un concept innovant et une narration classique, la seconde tentant de coller au premier quitte Ă se sacrifier ; comme un Jack s’accrochant Ă la planche de Rose. On aurait aimĂ© qu’ils tiennent dessus Ă deux, mais ce n’est pas comme ça que se termine Titanic. Ni Kaleidoscope.
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La sĂ©rie se laisse regarder, malgrĂ© un dĂ©coupage des plus Incertains. Certains Ă©pisodes se suivent (presque) naturellement, d’autres non.
L’intrigue reste classique mais certes efficace.
Au niveau visuel les lumières et dĂ©cors sont très bien malgrĂ© un cgi de rajeunissement pour Giancarlo très mal fait, on regrettera l’aspect cireux et sur maquillĂ© du visage de l’acteur.
Quelque part, la sĂ©rie rend hommage Ă pulp fiction dans sa narration et son dĂ©coupage quand on la regarde en mode “alĂ©atoire” avec ses sauts dans le temps et /ou certaines actions de mise en scène.
Bref, une bonne mini sĂ©rie qui se laisse regarder, dans n’importe quel sens.
J’ai voulu regarder la série en suivant le concept et j’ai donc choisi une couleur au hasard pour le premier épisode. Pas de chance je tombe sur celui du braquage. Déjà ça a rendu le visionnage de fet épisode un peu bizarre, ne connaissant pas vraiment les motivations et les personnages. Mais surtout ça a fait perdre tout l’intérêt des autres épisodes, que j’ai trouvé juste long et sans enjeux, sachant très bien comment ça allait se passer du coup j’ai lâché après 3 épisodes.
Une bonne série, comme un bon film (à part certain très particulier comme pulp fiction, ou memento), c’est avant tout un enjeu, et une histoire qui se construit autour, en montant crescendo en tension. Là on perd tout ça, et le visionnage devient juste une recherche de complément d’information sur les personnages, ce qui perd rapidement de son intérêt quand on ne s’attache pas à eux en suivant leur quête et leur enjeu au fur et à mesure.
Pourquoi squirrel est afro américaine enfant et devient sino africo américaine une fois adulte ?