Cela fait bientôt dix ans que Keanu Reeves est devenu l’homme le plus dangereux du monde sous les yeux d’un public applaudissant le retour d’un cinéma d’action généreux et savamment orchestré. Depuis, l’assassin ultime cherche toujours la paix en empilant les cadavres et à John Wick 4 de nous convaincre qu’il en a encore dans le chargeur. Un défi finalement pas si facile, car si le petit être tendre en nous apprécie toujours autant l’épuration de figurants, il convient de se demander si le concept n’est pas déjà arrivé en bout de course.
Laissé pour mort à la fin du troisième opus avant d’être sauvé par le Bowery King (Laurence Fishburne), John Wick a repris des forces et se prépare à affronter la Grande Table et ses assassins afin de tirer définitivement un trait sur son passé. Mais la Grande Table, elle-aussi, a bien envie de se débarrasser de cette épine dans le pied et offre les pleins pouvoirs au Marquis (Bill Skarsgard) pour éliminer le Baba Yaga et ses alliés.
Qu’importe si on préfère le premier film au second, le troisième au premier, etc., on ne peut nier la marge de progression d’une saga qui se sera construite sur l’ambition du toujours plus. Loin de se reposer sur ses lauriers, elle aura constamment cherché à rajouter du lore à sa mythologie, diversifier ses lieux, ses scènes d’actions, ses armes… repoussant ainsi à chaque fois les limites que le film précédant semblait avoir atteintes. Ce n’est donc presque pas une surprise que John Wick 4 affiche une durée bien supérieure à ses prédécesseurs avec ses deux heures quarante-neuf au compteur, comme pour marquer la promesse d’un opus qui va déchaîner les enfers jusqu’à plus soif.
@journaldugeek Keanu Reeves révèle la meilleure cascade du film JOHN WICK 4 lors de l’avant-première à Paris ! #JohnWick4 #JW4 #keanureeves @metropolitanfilms ♬ son original – Journal du Geek
Jusqu’à la dernière balle
La promesse est tenue. Le réalisateur Chad Stahelski a décidé de nous offrir le long-métrage le plus meurtrier qui soit avec des scènes rallongées, diversifiées, mortelles à souhait. L’ancien cascadeur n’a jamais caché son admiration pour le cinéma hongkongais au travers les trois premiers épisodes, mais il opère ici un savant mélange avec le film de samouraïs japonais et le western américain. Comme s’il voulait réaliser l’Alpha et l’Oméga de l’action en rendant hommage à toutes ses inspirations.
Une lettre d’intention qui se ressent autant dans le choix de ses séquences, comme lorsqu’on s’affronte lors d’un duel au sabre, que dans le choix de son casting. Aux côtés de Keanu Reeves viennent notamment évoluées deux figures majeurs de leur cinéma : Hiroyuki Sanada et Donnie Yen. La présence du second transforme particulièrement la dynamique du film tant il vole la vedette à ses camarades à chaque apparition. Et que celui qui n’esquisse pas un petit sourire impatient de ce qui va suivre lorsqu’on retrouve Keanu Reeves, Donnie Yen et Scott Adkins à la même table nous jette la première pierre.
Oui, difficile de nier le plaisir pris devant un film qui déborde de générosité avec des séquences d’action étirées au-delà du raisonnable, des chorégraphies toujours aussi lisibles qui mettent à mal les corps, et des cadavres qui se comptent littéralement par centaines. Si on en voulait pour notre argent, John Wick 4 nous oblige à faire un prêt à la banque.
Néanmoins, si voir Keanu Reeves décimer la moitié de la population parisienne a quelque chose de jouissif, rien que parce que ça règle le problème des heures de pointe dans le métro, on se surprend à fatiguer. Parce que malgré tout l’amour que l’on a pour la franchise, oui, les presque trois heures de film se ressentent et au cent-deuxième chargeur vidé, le temps semble plus long, comme si on tournait un peu en rond. À force de nous gaver d’action, le métrage frôle l’indigestion.
John Wick 4 ever
Une surconsommation dans l’exécution toutefois compréhensible lorsqu’on la met en parallèle avec son intention. La saga fonctionne depuis le début sous une forme d’une dualité. Dualité d’un homme présenté comme une machine à tuer alors qu’il ne souhaite que retrouver la paix. Entre une iconisation dont on l’a forcé à reprendre les habits et l’homme qui les porte.
Deux facettes poussées ici à leur paroxysme puisque ce quatrième opus piège cet assassin repenti dans une tuerie sans fin, l’humanité fatiguant à chaque balle tirée, coup porté. Keanu Reeves navigue autant avec la rage de gagner sa tranquillité qu’avec la tristesse de voir qu’elle s’éloigne avec chacune de ses victimes. John Wick est piégé de la même manière que Sisyphe, condamné à pousser éternellement un rocher sur une colline qui redescendait une fois en haut. John Wick 4 est le plus sanglant de la franchise, mais aussi le plus désespéré.
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Gros hommage au final indirectement à Lance Reddick j’ai eu une boule dans la gorge tellement c’était involontairement poignant 🥹
L’intelligence de ce film c’est l’ouverture à une multitude de spin-off : le Continental d’Osaka, Akira, pourquoi pas Donnie Yen, le traqueur et son chien, un autre sur la Grande Table , etc…
La photographie sur ce film est fabuleuse et j’ai pensé direct à ton affection sur ce point en voyant le film.
.
Le 3 était pas de trop, mais niveau scénario, il était à la rue. L’adjudicatrice, est tellement nulle, (le personnage pas l’actrice, quoi que) que ça m’a fait sortir du film, trop de retournement de situation, incongrues.
The Elder, on comprend rien, ni son pouvoir, son influence, et pourquoi il est paumé dans un f*cking désert.
À vouloir en faire trop, ça devient n’imp’
Le 1 et 2 étaient cool. Espérons que le 4 reste cohérent.
Même avis au sujet du Tome 3. En plus du scénario, bruyant et scènes combats trop longues Alors que vaut le 4 ?
Bonjour, si le premier était une incontestable réussite, les deux opus suivant étaient plus mitigés… ce 4è volet revient avec un peu d’histoire quand même, un peu plus d’actions intéressantes… et beaucoup de longueurs… On se demande quand meme, pour plier le toit d’un bus VW de telle façon, si le costume en kevlar ne s’apparente pas à une armure médiévale… La chute dans les escaliers de la butte est interminable, et on voit clairement le cascadeur en rajouter deux ou trois couches… c’est exaspérant et inutile… Et pour terminer, il fallait quand même oser faire lever le soleil au Sud de la Ville “Lumière” et le faire remonter vers l’Est ! ;-p